Dans les brumes de Capelans : Le livre de Olivier Norek, François Montagut

Dernier tome pour l’équipe de Coste qui se délocalise, au moins partiellement, à St Pierre et Miquelon et cette bouffée d’air frais fait vraiment du bien. Exit les banlieues du 93 et les cités mal famées ! Norek s’éloigne donc du monde du grand banditisme pour aborder celui des serial killer. Et franchement, ce changement d’air fait du bien ! Pas que je trouve les serial killer plus fréquentables que les trafiquants de drogue, mais dans l’univers du thriller, ils ont un « intérêt » que les dealers n’ont pas, celui d’avoir des psychologies plus tortueuses. Bref, ils permettent d’ouvrir le champ des possibles, littérairement parlant. Et il faut bien l’avouer, c’est réussi, Norek parvient à bien exploiter le filon. Ce roman a du rythme et des rebondissements, le tout dans une nature qui sert bien le récit (c’est froid et brumeux, ambiance !). Toute l’efficacité de Norek mise au service d’une histoire qui tient en haleine jusqu’au bout, c’est encore une fois un sans-faute.

Norek a pris son temps pour me perdre un peu dans le brouillard d'une intrigue à rebondissements, mais m'a vite accroché à la relation ambiguë qu'il crée entre le capitaine Coste et la jeune Anna, supposée victime en danger de mort que ce flic aussi cassé que hors-norme est censé protéger. Ce qu'elle a vécu avec son père prétendu incestueux puis avec le "ravisseur-serial-killer" dont Coste doit la protéger absolument, cette horreur qu'on découvre peu à peu Norek nous la concocte habilement au ralenti. Mais ma foi, sans trop me soucier des détails ni même de totale vraisemblance quand l'intrigue s'accélère enfin, dans le flou du brouillard et jusqu'au twist final au total j'ai marché dans sa combine. Un bon cru accrocheur pour moi, donc. Mais de Norek je n'en attendais pas moins...

Une plongée dense et atmosphérique dans les brumes de l’âme Avec Dans les brumes de Capelans, Olivier Norek dépasse les codes du polar pour livrer un roman d’une rare maturité narrative. Ici, l’enquête importe moins que ce qu’elle révèle des blessures enfouies, des silences lourds, et des êtres cabossés par la vie. Saint-Pierre-et-Miquelon devient un théâtre presque métaphysique : un lieu de retrait, de flottement, où le temps semble suspendu, propice à la lente remontée des fantômes. Ce choix de décor, admirablement incarné, confère au texte une tonalité mélancolique et feutrée qui tranche avec le rythme plus nerveux des précédents opus. Le capitaine Coste, quant à lui, s’éloigne du profil classique du flic tourmenté pour devenir un personnage en retrait, introspectif, profondément habité. Norek explore avec finesse les territoires du trauma, sans pathos, avec cette écriture sèche et précise qui dit beaucoup en peu de mots. Ce roman ne se dévore pas — il se traverse, à la façon d’un paysage de brume : lentement, prudemment, en se laissant envelopper. Et l’on en sort troublé, remué, admiratif. Olivier Norek confirme ici qu’il est bien plus qu’un excellent auteur de polar : un écrivain tout court.

Depuis quelques mois je sentais que je peinais dans mes lectures. Manque de temps, d'envie et de concentration.. mais c'était avant de me décider à lire Olivier Norek et de retrouver Coste! Et là me voici de nouveau transportée et l'envie de ne plus fermer le livre, ou d'y plonger dès que j'ai un instant. C'est tordu, il a fallu essayer de comprendre le fonctionnement d'Anna, victime numéro 1 d'un monstre qui kidnappe les jeunes filles et les séquestre. Une nouvelle mission pour le capitaine Coste, qui s'est isolé à St Pierre pour essayer de se reconstruire. Son caractère n'a pas trop changé, son métier si : il est désormais peseur d'âme. Et quand St Croix le contacte, il sait déjà que l'affaire va être compliquée. J'ai foncé tête baissée dans le brouillard aux cotés de Coste et quel régal! J'avais beaucoup aimé la trilogie de code 93, et là l'auteur enfonce le clou!