Des diables et des saints : Le livre de Jean-Baptiste Andrea, Guillaume Marquet

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Lizzie

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Guillaume Marquet met son timbre mélodieux au service de l'écriture sensible de Jean-Baptiste Andrea (Goncourt 2023).

Qui prête attention à Joe ? Ses doigts agiles courent sur le clavier des pianos publics dans les gares. Il joue divinement Beethoven. Les voyageurs passent. Lui reste.
Il attend quelqu'un, qui descendra d'un train, un jour peut-être.
C'est une longue histoire. Elle a commencé il y a cinquante ans dans un orphelinat lugubre.
On y croise des diables et des saints.
Et une rose.
​Grand Prix RTL-Lire 2021
Prix Relay des Voyages lecteurs

De (auteur) : Jean-Baptiste Andrea
Lu par : Guillaume Marquet

 

Ressources

Expérience de lecture

Avis Babelio

soniaboulimiquedeslivres

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Mon point sur la narration : Lu par : Guillaume Marquet Durée d’écoute : 7 heures et 06 minutes Guillaume Marquet prête sa voix à Joseph avec une justesse remarquable, donnant à chaque phrase un relief particulier. Il insuffle aux mots une intensité dramatique qui amplifie la charge émotionnelle du texte. Son interprétation donne vie aux souvenirs du protagoniste, alternant entre la gravité des moments de souffrance et la douceur des rares instants d’espoir. Sa voix, tantôt fragile, tantôt empreinte d’une colère contenue, renforce la profondeur du récit et nous plonge au cœur du destin bouleversant de Joseph. Lorsqu’il joue avec les silences, lorsque sa voix se brise à certains passages, on ressent toute la détresse et la solitude du personnage. De même, dans les moments de révolte ou d’amour, son ton devient plus vibrant, capturant la rage et l’émotion brute de Joseph. La musicalité du texte est également sublimée par cette lecture : les passages évoquant Beethoven ou le rapport intime de Joseph à la musique prennent une ampleur particulière à l’écoute, nous faisant presque entendre ces notes qui sont pour lui une échappatoire. Mon avis sur le roman : La musique comme dernier refuge des âmes brisées. « Des diables et des saints » est un roman qui oscille entre douceur et cruauté, entre lumière et ténèbres. L’auteur dresse le portrait bouleversant d’un homme marqué par un passé d’orphelin, porté par l’amour de la musique et d’un premier amour inoubliable. Le roman s’ouvre sur Joe, vieil homme errant de gare en aéroport, jouant du Beethoven sur les pianos publics. Un talent immense, gâché aux yeux du monde, mais animé d’une attente mystérieuse. Qui attend-il ? Pourquoi ce choix de vie en apparence délibérément marginale ? « Un talent comme le vôtre, on ne le perd pas dans les gares ni les aéroports. Vous jouez comme ces pianistes qui enchantent le monde dans de grandes salles pourpres. Mais vous, vous n’enchantez que du goudron mouillé et des feutres trempés. » Peu à peu, le récit nous ramène dans son passé, à l’époque où il était encore Joseph. À seize ans, il voit sa vie basculer lorsque ses parents et sa sœur meurent dans un accident d’avion. Placé dans un pensionnat religieux reculé dans les Pyrénées, « Les Confins », un nom qui en dit long sur la solitude et l’isolement des lieu, il découvre une réalité brutale. Dans cet établissement où sont envoyés les oubliés et les laissés-pour-compte, la violence physique et psychologique fait loi. Loin d’être un refuge, « Les Confins » est un lieu de souffrance, où les enfants sont soumis à l’autorité impitoyable des religieux. Joseph, pourtant, trouve une échappatoire : la musique et Rose. Rose, cette jeune fille lumineuse qui devient l’incarnation d’un espoir fragile, d’un ailleurs possible. Ensemble, ils rêvent d’évasion, d’un futur où l’on ne survivrait plus seulement, mais où l’on vivrait vraiment. « Sans passé, sans avenir, sans avant et sans après, un orphelin est une mélodie à une note. Et une mélodie à une note, ça n’existe pas. » J’ai trouvé la plume de Jean-Baptiste poétique, délicate et percutante, ce qui donne une grande intensité à son récit. J’ai été profondément touchée par la manière dont l’auteur traite l’enfance brisée, la maltraitance institutionnelle et la résilience. On plonge dans l’injustice d’un système qui écrase les plus faibles. Mais au-delà de la dureté du récit, ce livre m’a aussi apporté une réflexion sur la puissance de l’art comme refuge. La musique n’est pas seulement un talent chez Joseph, c’est un langage, une forme de résistance, une façon de transcender la douleur. Elle devient son ultime lien avec la vie, là où tant d’autres repères ont été brisés. J’ai également été marquée par la notion d’attente qui traverse tout le roman. Cette idée qu’on peut passer une vie à attendre quelque chose, ou quelqu’un, et que cette attente finit par nous définir. C’est une pensée qui hante Joseph, mais qui peut aussi faire écho en chacun de nous. Difficile de lire « Des diables et des saints » sans penser aux récents scandales qui secouent l’Église et certains pensionnats religieux, je pense à l’affaire Betharram. Ce roman, bien qu’il ai été publié il y a plusieurs années, est criant d’actualité et dépeint avec justesse et sensibilité le sort de ces enfants brisés, livrés à la cruauté d’adultes censés les protéger. À travers le regard de Joseph, on ressent toute la détresse et l’impuissance de ces jeunes âmes, mais aussi leur incroyable capacité de résistance. Avec « Des diables et des saints », Jean-Baptiste Andrea signe un roman d’une force rare, un texte à la fois sombre et lumineux qui explore les blessures de l’enfance et la puissance salvatrice de l’art. À travers l’itinéraire de Joseph, l’auteur nous offre une réflexion sur le poids du passé, l’attente et la résilience. C’est un livre qui, bien après l’avoir refermé (ou dans ce cas-ci, écouté jusqu’à la dernière phrase), continue d’habiter l’esprit et de résonner au plus profond de nous. Ce roman touchera particulièrement les lecteurs sensibles aux thématiques de la mémoire, de la réparation et de la puissance salvatrice de l’art. « La haine comme la prière se nourrit de silence. » #Desdiablesetdessaints #JeanBaptisteAndréa #GuillaumeMarquet #LIconoclaste #Lizzie

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Lectrice_inspiree

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Jean-Baptiste Andréa a décidément un don pour dessiner ses personnages, ancrer l'histoire dans un univers aussi bien particulier que réaliste. L'histoire commence en gare, où Joseph joue Beethoven, exclusivement Beethoven et uniquement dans les lieux publics disposant d'un piano. A la question d'un passant intrigué sur ces choix, il déroule alors son histoire...celle de Joe, orphelin à l'adolescence placé en foyer. Un texte fort et puissant sur la violence de cette enfance bafouée où les saints ne sont décidément pas ceux que l'on croit, les diables à chaque recoin, les sévices quotidiens. Et une rose apparaît, une rose difficile à apprivoiser, une rose pour laquelle on irait au bout du monde goûter le parfum enivrant d'une liberté rêvée.

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Sarahfolledelecture

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Joe est un vieil homme qui occupe ses journées à jouer sur le piano d’une gare. Il nous invite à s’assoir à une terrasse et nous raconte, à nous lecteurs, son histoire... A 18h14 le 2 mai 1969, il est devenu orphelin lorsque l’avion qui transportait ses parents et sa jeune sœur s’est écrasé et enflammé au sol... « La mort de mes parents m’apprit une chose : je n’avais personne d’autre au monde. » Sa petite vie confortable d’ado parisien bascule lorsqu’on l’envoie à l’orphelinat « Les confins »   Gros coup de cœur pour ce beau roman de Jean-Baptiste Andrea que j’ai dévoré !   Dans cet orphelinat, la religion justifie et excuse toutes les punitions et maltraitances. Les gamins qui y séjournent ne peuvent en sortir indemnes...  Mais quand ces pauvres gosses, qui vivent la même horreur quotidienne, se lient, se rapprochent, se soudent , ils réussissent ensemble à se construire un autre monde, un refuge où la joie et les boutades ont une petite place...   Des notes de piano m’ont accompagné pendant ma lecture malgré que la musique ne soit pas accepté dans cet orphelinat... je m’explique Joseph, a appris le piano avec M. Rothenberg son professeur dans sa vie « d’avant ».  De grandes références musicales sont citées dans ces pages, j’ai parfois ajouté les morceaux sur ma playslit pour les écouter en voiture sur le trajet maison / bureau. Expérience plaisante.   Le final est palpitant et m’a pris aux tripes, j’ai retenu mon souffle dans ce tunnel !   Pas besoin de + d’arguments pour te faire comprendre que je l’ai beaucoup aimé ce livre.

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Sakatia

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Tendresse, résilience, douceur, humour, mais aussi tristesse, incompréhension. A cela se mêle une touche historique et culturelle agrémentée d’un fond de piano tout au long du livre .. Une Montagne russe d’émotions pour la lecture de ce livre que je recommande à 100% , à lire, à relire , à partager, à offrir .

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9791036633539
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre audio
  • Durée
    600 min

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