The Great Misfortune of Stella Sedgwick : Le livre de S. Isabelle

En 1868, depuis la mort de sa mère, Stella Sedgwick vit chez tante Eleanor et oncle Edward, pasteur dans l'Addyshire, avec sa cousine Olivia Witherson. Sa mère Ginny Sedgwick, ancienne esclave jamaïcaine, travaillait sous le pseudonyme de Fiona Flippant pour le State of London et était dans le même temps gouvernante des enfants de Thomas Fitzroy à Kendall Manor, Jane, Gwendolyn et Nathaniel et c'est ainsi que Stella a appris à lire et à écrire auprès de la préceptrice Mrs Marstock. Alors que Thomas Fitzroy est mourant, Stella est appelée à son chevet à Londres et il lui apprend qu’il a l’intention de lui léguer Kendall Manor et la rente qui lui est liée. Stella va alors séjourner chez Mrs Tessa Sinclair dite Lady Tess devenue riche grâce au succès de son père, Richard Elmhurst, qui détient le State of London et elle va régulièrement retrouver les enfants Fitzroy à l’occasion de bals, de soirées mondaines, de représentations d’opéra et de la vie élégante londonienne. Jane est fiancée à Adam Wright, le vicomte d'Amberlough ; Olivia tombe amoureuse de Samuel Désir, un français richissime et Stella va rencontrer Lord Bernard Ogden, comte de Grandchester, qui possède le château de Eastwick Abbey et elle apprend que le cher Nathaniel de son enfance va déclarer sa flamme à Miss Katherine Chen, une riche bourgeoise. --- --- --- “Sophie Isabelle est une lectrice, une écrivaine et une collectionneuse de livres. Après avoir obtenu une maîtrise en bibliothéconomie, elle a mis son amour de la lecture au service [des bibliothèques pour la jeunesse]. Lorsqu'elle n'écrit pas, on la retrouve en train de regarder des séries télé en boucle, de boire du café très sucré ou de stresser à cause du baseball. Sophie Isabelle est l'auteure de The Witchery, Shadow Coven et du roman historique The Great Misfortune of Stella Sedgwick.” source : Sisabellebooks.com/about --- --- --- Sophie Isabelle est passionnée par Jane Austen et elle tente de recréer une romance victorienne avec ses décors de châteaux et d’hôtels particuliers londoniens avec les événements inhérents, les soirées mondaines, les dîners, les bals, les sorties etc. et naturellement les préoccupations des héroïnes pour les robes, les souliers, les coiffures et la mode. Elle y intègre des héros descendants d’esclaves et montre les difficultés d’intégration des personnes noires dans la société anglaise en dehors des rôles attendus de domestiques de l’aristocratie mais l’essor de la bourgeoisie favorise une plus grande diversité et de nouvelles fortunes se créent avec des personnes étrangères ou des enfants de couples mixtes. Le portrait de cette société en pleine mutation aurait pu être intéressant mais Sophie Isabelle se concentre sur le personnage de l’héroïne, une jeune femme noire d’origine jamaïcaine, révoltée, impertinente et sarcastique. Elle multiplie les esclandres dans la bonne société londonienne et le personnage aurait pu être intéressant si il n’avait pas été aussi versatile et dilettante. En effet, il s’agit d’une héroïne fière et frondeuse qui veut réussir et elle est recrutée par un journal pour rédiger des chroniques mondaines mais elle ne s’y attache guère, elle travaille peu et nous peinons à croire à la vraisemblance romanesque d’autant que son expérience des mondanités se limite à quelques soirées avec la famille des anciens employeurs de sa mère. Alors même qu’elle lutte contre l’oppression des femmes par les hommes dans une société patriarcale, elle en suit de fait les injonctions et se lie avec un jeune aristocrate brillant tout en étant de fait amoureuse du garçon avec lequel elle a grandi chez les Fritzroy. L’intrigue est donc quelque peu décousue et il manque une profondeur aux personnages pour être emporté par ce roman historique. Néanmoins, la représentation de héros noirs dans une romance historique anglaise est originale et il existe peu de romans sur ce sujet.

À la croisée « entre Bridgerton et Jane Austen » selon la quatrième de couverture, il ne m’en fallait pas plus pour être tentée par cette lecture. The Great Misfortune of Stella Sedgwick a été un pur plaisir, on peut tout simplement le comparer à une petite sucrerie que l’on savoure et une fois terminée, on en veut encore tant c’est addictif. Angleterre, fin du XIXe siècle, la Saison débute et Stella n’a que faire de se trouver un mari, elle tient trop à sa liberté. Mais son nom est sur le testament d’un riche homme et pour pouvoir hériter du bien qu’il lui lègue, elle doit se marier. Elle devient alors la nouvelle attraction de la société londonienne puritaine. Heureusement, elle peut compter sur ses amis d’enfance et notamment sur Nathaniel avec qui l’alchimie est toujours présente. Le lieu, l’époque, l’intrigue, les personnages : tout est parfait dans ce roman, mais pas pour notre intrépide héroïne. Stella rêve de suivre les pas de sa mère et d’être publiée dans les journaux de Londres. Sûre de sa plume, elle déchante rapidement car elle est une femme, jeune et noire, alors les obstacles sont nombreux sur sa route. Parmi eux, celui que sa tante et la société lui impose : trouver un mari. Mais contrairement à sa tendre cousine Olivia, cela ne l’intéresse pas, surtout parce qu’il s’agit du seul moyen pour hériter du domaine de Kendall. Les bals se succèdent et Stella reste imperturbable, sauf aux côtés de Nathaniel qui la connait comme personne. Tous deux s’attirent autant qu’ils se repoussent. Les intrigues amoureuses sont nombreuses durant cette saison, ce qui fait très certainement tout le charme de ce roman. On retrouve néanmoins de la profondeur dans le texte à travers les sujets mentionnés et le mystère entourant le passé de Stella et de sa mère. Stella est une héroïne incroyable qui m’a de suite plu. Elle a un fort caractère, désire plus que tout son indépendance et elle est très ambitieuse. Elle n’est jamais décevante, elle revendique ses droits de femme indépendante dans une société qui veut l’humilier et la bannir pour ses pensées et sa couleur de peau. Nathaniel semble être resté le jeune garçon que Stella a quitté des années auparavant. Bien qu’il se plie aux convenances inculquées par son grand-père, il n’en reste pas moins attachant et semble partager les désirs de Stella. Je ne vais pas m’en cacher, j’ai beaucoup aimé cette intrigue entre romance et critique de la société. Le sujet de la condition féminine dans ce roman est très bien traité et fort, notamment parce qu’il est croisé avec le racisme qui touche nos personnages. Dans la littérature young adult, le racisme est encore trop peu évoqué. Ici, il n’est pas question de pathos. Le racisme que subit Stella engendre en elle une force insoupçonnée qui la pousse encore plus loin dans ses envies. Il est là, il est présent, il heurte le lecteur. De fait, j’avoue avoir autant été offusquée qu’avoir gloussé durant ma lecture. Des touches d’humour sont disséminées dans le texte entre les diverses tentatives de séductions des personnages. Ce roman est la lecture parfaite pour se détendre et voyager dans une autre époque, sans oublier les enjeux forts du texte. Et dans son grand malheur, Stella mérite bien son conte de fées à elle.

Il s'agit d'une romance historique qui se déroule au XIX ème siècle et qui met en avant le parcours d'une jeune britannique noire. Tout ce que peut espérer Stella, c'est trouver un poste de domestique dans une bonne maison, mais la jeune femme a des rêves bien plus grands, des rêves d'écrivain. C'est une opportunité tout à fait inattendue qui vient bousculer ses plans d'avenir, opportunité qui ne manque pas de faire réagir la bonne société : Stella Sedgwick, femme de couleur, est désignée comme l'héritière d'une grande fortune, et notamment de Kendall Manor, demeure dans laquelle sa mère était bonne... Alors que Stella est initiée à la vie mondaine, elle doit supporter murmures, ricanements, jugements et insultes sur son passage. Le racisme est bien évidemment évoqué ici, et certains interlocuteurs de notre héroïne méritent clairement d'être secoués. Heureusement, notre Stella garde la tête haute et son tempérament m'a fait sourire à plusieurs reprises. On plonge finalement dans une lecture délicieuse, où la romance vient peu à peu s'installer, quand bien même ce n'est pas une grande préoccupation pour notre héroïne. Parce que Stella mène déjà le combat d'une orpheline, le combat d'une femme, le combat d'une femme noire. Elle m'a épatée et j'ai passé un très agréable moment. Si vous avez récemment apprécié découvrir Romance à l'anglaise de Erica George, je suis sûre que cette romance vous plaira tout autant.

Je voulais me remettre depuis un moment dans une romance historique, et je me suis dit que celui-ci serait parfait. Eh bien je ne me suis pas trompée ! J'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture, surtout Stella, une jeune femme pleine de caractère et qui sait ce qu'elle veut ! Difficile, à la fin du 19eme siècle, quand on est une femme, de faire entendre sa voix, ses choix. Encore plus lorsqu'on est une femme de couleur. Qu'à cela ne tienne ! Stella n'est pas de celles à se laisser marcher sur les pieds, bien au contraire ! Elle a du caractère, du répondant, sait s'affirmer et surtout, elle sait ce qu'elle veut. Et est prête à tout pour y arriver. J'ai tout de suite adoré Stella. Elle m'a énormément fait rire avec ses piques, ses réponses "indignes" d'une jeune femme et sa manière d'être avec ceux qui la dédaignent parce qu'elle est une femme de couleur et donc seulement bonne à être une esclave. Parce qu'elle a des rêves de grandeurs, elle veut devenir écrivaine comme sa mère. J'ai aussi beaucoup aimé les relations qu'elle entretient avec la famille Fitzroy. On sent qu'ils s'aiment beaucoup, mais que les convenances se mettent entre eux malgré tout. Elle a aussi une relation très belle avec sa cousine et meilleure amie Livvie. Toujours là l'une pour l'autre, elles se soutiennent dans chaque moment de leur vie. En somme, voilà une romance historique adolescente que j'ai adoré découvrir. L'humour, l'ambiance, les personnages m'ont totalement conquise et j'aurais aimé que ça continue encore et encore ! Si vous cherchez une lecture rafraîchissante et qui dénonce également l'esclavage et la racisme, elle est toute trouvée !