Il faut qu'on parle de Kevin : Le livre de Lionel Shriver
À la veille de ses 16 ans, Kevin pénètre dans l'enceinte de son lycée et abat neuf personnes.
Sa mère, Eva, revient sur l'enfance de son fils, ce qu'elle a fait, mal fait, pas fait... Dans une série de lettres, Eva s'interroge. Quel est ce Mal qui ronge l'Amérique ? Et eux, ses parents ? Quelle responsabilité portent-ils ? Il n'est jamais trop tard pour parler de Kevin...
De (auteur) : Lionel Shriver
Traduit par : Françoise Cartano
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
mylena
• Il y a 1 semaine
Ce roman s'est révélé très éprouvant à lire, mon ressenti a joué aux montagnes russes. Au bout de quelques pages j'en avais assez, avec l'impression qu‘Eve, la mère, tournait en rond entre culpabilité et victimisation. Et puis, j'ai senti que c'était bien plus complexe que cela en avait l'air et,…, j'étais ferrée, j'avais envie d'en savoir plus. Plus tard, la lassitude m'a repris, tant les problématiques soulevées s'ajoutaient les unes aux autres, s'empilaient sans qu'aucune question soulevée ne soit vraiment jamais résolue. Mais une fois le livre refermé j'ai pensé que c'était justement là toute la richesse de celui-ci. J'imagine qu'aux Etats-Unis les débats sur les meurtres de masse sont rarement aussi riches. Tout tourne surtout ici autour du pourquoi : la mère est peu aimante (mais si c'était la cause principale, la deuxième nounou aurait pu devenir un substitut maternel et ce n'a pas été le cas), la piste du poids de la transmission du traumatisme familial de la grand-mère maternelle n'est que latente, et c'est d'ailleurs ce qui m'a le plus surpris : je croyais que les américains, surtout de familles aisées, comme celle-ci, allaient plus facilement consulter un psy ! Il me semble qu'on dit qu'il faut trois générations pour faire un psychopathe. Eve Khatchadourian n'est pas une narratrice facile à suivre, elle ne cherche pas à attirer la sympathie et n'est pas tendre avec elle-même. Au fil des pages on finit par comprendre que son mari, si sympathique au début du roman, a quand même une bonne part de responsabilités, trouvant toujours des excuses à Kevin ou niant ce qui lui est reproché. C'est l'occasion au passage d'une vision très critique de l'Amérique et de ses travers, petits et gros, avec des passages plutôt savoureux, quoique pas très rassurants. Et au final, cette mère si froide, se révèle d'une lucidité extraordinaire, faisant tomber tous les masques lettre après lettre. Pour se rappeler tant de détails sur l'enfance de son fils, il fallait tout de même qu'elle cherche à le comprendre, ce fils, et qu'elle ne soit pas un monstre d'indifférence et d'égoïsme. Reste que Kevin reste une énigme une fois le livre refermé. On voit l'effet boule de neige des meurtres de masse, forcément médiatisés, et l'inefficacité, voire la contre-productivité des tentatives de prévention en milieu scolaire. Désespérant ! C'est un roman dérangeant, déprimant, poignant et implacable. Bref, un roman inoubliable et qui fait réfléchir !
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• Il y a 3 semaines
Un coup de poing, tant le sujet que l’écriture. Ouf ça n’est pas un témoignage mais une fiction ! D’emblée des scènes glaçantes : elle tombe au supermarché face à la mère dune des victimes de son fils . On Ne pense que rarement aux familles des bourreaux . Le parti pris est là de s’y intéresser! On est tellement loin du melo! Il eut été si facile d’imaginer que ce jeune tueur est issu d’une famille maltraitante , ou au contraire Qu’il est vaut tout pour être heureux . Mais c’est beaucoup plus intéressent que ça , cette mère imparfaite va passer au crible l’histoire de sa maternité , de ce lien qui a du mal à se créer , de cet enfant , son enfant, chez qui elle a décelé si tôt des indices alertants et qui fait froid dans le dos… Elle écrit des lettres à son ex mari, elle partage son quotidien. Ça m’a déstabilisé au début, ce récit du quotidien du banal, du détail , de longues descriptions … Et puis par ci par là la saillie d’un élément de l’histoire, de ce JEUDI . On doit lire entre les lignes (les œufs cassés au super marché ) , c’est subtil et loin du feelgood (amateurs passez votre chemin) Cette description de cette autre Amérique ( je pense a de beaux lendemains de r Banks par exemple) est passionnante. Un roman qui ne laisse pas intact.
Simoneenroute
• Il y a 1 mois
Un roman (2003) pour mettre en évidence les faits américains (années 80) des passages à l'acte meurtrier des ado/enfants au sein de leur établissement scolaire. Roman façon thriller psychologique qui se concentre sur l'étude psycho sociologique d'une famille, et même de bien plus large à travers elle. Il n' y avait surement pas meilleure approche littéraire pour installer dans cette histoire fictive, autant d'éléments de construction psychologique. L'étude est lente, authentique et sincère, détachée d'affecte parasitaire. Elle nous met à distance autant qu'elle nous y plonge. Elle nous glace autant qu'elle nous révulse, nous attache, nous culpabilise, nous meurtrie, nous ravage. Bref, un vrai manuel de psycho. Très dérangeant mais cette immersion m'a captivée. Lecture ponctuelle et lente sur plusieurs semaines.
fdiener
• Il y a 1 mois
Il ne pourrait commencer à sonder ses propres profondeurs qu’en commençant par se découvrir insondable. Impitoyable. Vertigineux. Perturbant. Subversif. Impressionnant. Les adjectifs me manquent pour parler de ce roman. Le malaise va crescendo tout au long des six cent pages de ce roman tentaculaire qui m’a pris à la gorge sans jamais relâcher son étreinte. De la très grande littérature !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782266339896
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 688
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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10,70 € Poche 688 pages