Isidor, une vie juive : Le livre de Shelly Kupferberg
La vie du Dr Isidor Geller est un modèle de réussite. Homme d'affaires respecté, conseiller du gouvernement, multimillionnaire, amateur d'opéra, collectionneur d'art et, après deux mariages ratés, en couple avec une ravissante chanteuse, il a fait du chemin depuis son
shtetl de Galicie autrichienne. Certes, dans la Vienne des années 1930 bruissent les échos d'un ordre politique nouveau, mais Isidor en est sûr, rien ni personne ne peut l'atteindre – et sûrement pas ces vulgaires nationaux-socialistes.
Mais, en 1938, c'est l'Anschluss et tout bascule.
Près de quatre-vingts ans plus tard, son arrière-petite-nièce Shelly Kupferberg expose la blessure familiale. S'appuyant sur des documents officiels, des lettres ou encore le journal de son grand-père, lui-même parti sur les traces de cet oncle à l'histoire tragique, elle raconte le parcours d'un homme qui souhaitait faire de sa vie une œuvre d'art et n'a pas su voir la haine et la violence qui couvaient sous les ors des appartements de ses plus proches amis...
De (auteur) : Shelly Kupferberg
Traduit par : Matthieu Dumont
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Etsionbouquinait
• Il y a 1 mois
Isidor Geller était une figure importante de la société viennoise des années 20 et 30 avant que la barbarie Nazie ne se déchaine. Son arrière-petite-nièce Shelly Kupferberg restitue sa vie et celle des autres membres de la famille dans son roman paru récemment en français, Isidor, une vie juive. Son arrière-grand-oncle ne s’est pas toujours appelé Isidor, mais tout comme ses frères et soeurs, il a changé son prénom (Israel) pour mieux s’adapter à leur nouvelle vie à Vienne après avoir quitté leur shtetl en Galicie à l’âge de 22 ans. Avec le temps, il est devenu celui qu’on appellerait maintenant un self-made man. Son éducation à l’école élémentaire juive traditionnelle était sûrement l’une des pierres de sa réussite – il y a appris à discuter et à « penser les choses selon différents points de vue ». A Vienne, après les études de droit, il a vite gravi les échelons et est devenu conseiller gouvernemental. Devenu très riche, il occupait un luxueux appartement dans un palais viennois. Passionné par l’Opéra, collectionneur d’art, il organisait des repas tous les dimanches pour la crème de la société de la ville auxquels participait également son neveu Walter (le grand-père de l’auteure). Sûr de sa position, de son statut viennois (il se croyait complètement assimilé, se considérant plus autrichien que juif), il ignorait tous les signes de la tragédie à venir. Puis vint l’Anschluss et Vienne a sombré dans une « sauvagerie spontanée« . Je ne me rappelle pas avoir lu un livre où ces années à Vienne étaient décrites aussi bien et en détails – Vienne artistique, Vienne multiculturelle, Vienne sauvage… Ce n’est, notamment dans la deuxième moitié du livre, évidemment pas un portrait réjouissant et c’est grâce à de nombreuses archives accessibles que Shelly Kupferberg a su reconstituer tout le tableau. Elle fait revivre d’autres membres de la famille, mais aussi d’autres personnages, comme l’amour de la vie d’Isidor, la chanteuse d’opéra Ilona Hajmássy (qui a plus tard joué à Hollywood) ou alors les Goldfarb que j’ai pris en affection – c’est chez eux que le jeune Isidor s’est fait confectionner son premier costume sur mesure et auxquels il est resté fidèle comme client et ami. Nombre des personnes mentionnées dans le livre seront assassinées, certaines réussiront à émigrer à temps, comme Walter, âgé alors de 19 ans. Son bref passage à Vienne dans les années 50 a mis une triste fin à tous ses doutes concernant son éventuel retour… Il est resté à Tel Aviv et il est devenu un historien reconnu, ses expériences, journaux et albums de photos étant une précieuse source pour l’écriture de cette biographie romancée d’Isidor. Je ne sais pas ce que l’autrice pense de la situation politique actuelle, mais une chose est sûre, son livre est plus important que jamais.
alphaprems
• Il y a 7 mois
J'ai beaucoup aimé, vraiment. L'écriture est immersive, recherchée, documentée. Nous avons l'impression d'accompagner les différents personnages durant cette terrible période. Une écriture, une histoire qui vous prend aux tripes. Un livre à lire, à donner à lire. Un livre pour ne jamais oublier.#x1f64f Je conseille à 100 %! A faire lire au plus grand nombre.
nanouche
• Il y a 7 mois
Isidor Geller était l’arrière-grand-oncle de Shelly Kupferberg. Il est né à la fin du 19° siècle dans une famille juive pauvre de Galicie. Le père se consacrait à l’étude des textes religieux. Rapidement Isidor -il s’appelle à l’époque Israël- est désireux d’une autre vie. Il est attiré par les études profanes. En 1908 il s’installe à Vienne. La première guerre mondiale permet à Isidor de s’enrichir énormément. Dans les années 20 et 30 il mène une existence mondaine, organise de grands dîners, s’adonne à sa passion de l’opéra. L’Anschluss met une fin brutale à cette vie facile. Pour raconter l’histoire d’Isidor, mais aussi celle des frères et soeur de celui-ci, de son tailleur, de sa compagne… Shelly Kupferberg s’est appuyée sur des archives publiques, notamment au sujet de la spoliation des biens juifs à partir de 1938, mais aussi sur la mémoire et les archives familiales. Le grand-père de l’autrice, Walter, a été un proche d’Isidor avant la seconde guerre mondiale. Le résultat est cependant un ouvrage d’aspect très romancé et qui, à mon goût, manque parfois un peu de précisions (dates, noms). C’est pourquoi, si j’ai apprécié cette lecture qui m’a fait penser au Lièvre au yeux d’ambre, j’ai préféré ce dernier. Isidor vit à Vienne à la même époque et dans le même milieu que Viktor von Ephrussi. Il n’est pas question de lui ici mais il est probable que les deux hommes se soient croisés dans la vraie vie. Ils subissent en tout cas les mêmes violences antisémites en 1938 et encore une fois je suis sidérée par la façon dont les Viennois, qui donnaient l’apparence de gens ouverts, ont adhéré en masse aux idées nazies. Ce n’est pas très plaisant à lire parce que ça me fait penser à la situation politique actuelle et que je me demande ce qu’il se passerait dans la rue si l’extrême droite arrivait au pouvoir. Que vient faire ce chevreuil sur la -fort belle- couverture ? La réponse à l’avant-dernière page du livre. Et maintenant je lirais bien un ouvrage historique sur l’Autriche et le nazisme.
Troispetitstoursdepage
• Il y a 9 mois
#x1f4da l’autrice nous offre une plongée dans la vie intime de ceux qui ont vécu la montée du nazisme #x1f4da les rêves, les espoirs d’une génération sacrifiée sur l’autel de la haine . La vie simple de gens qui n’aspiraient qu’à s’élever , vivre dans le beau était un credo pour Isidor et il y était parvenu . #x1f4da c’est aussi comprendre (enfin essayer ) le mécanisme de la trahison , l’encouragement de la haine , la propagande qui est tombée sur une partie de la population qui n’a pas voulu croire que c’était possible … #x1f4da cette histoire familiale est à la fois drôle , tendre , triste, violente
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782714499783
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 208
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- Dimensions
- 227 x 143 mm
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20,00 € Grand format 208 pages