La Cuisinière du Kaiser : Le livre de Armel Job

Le fils de Guy, le narrateur, est invité chez son cousin, François Martin, vieux juge de son état, qu'il n'a rencontré que deux fois, aux obsèques de son père et à celles de sa mère. François est mourant. Pourquoi le moribond a-t-il insisté pour rencontrer le fils de Guy, dont le vrai prénom était Guillaume ? le juge a lu dans une revue d'histoire de Liège des articles rédigés par lui à propos de la Première Guerre mondiale et il veut s'assurer que ce dernier, professeur d'histoire dans un lycée de la Cité ardente maîtrise suffisamment l'allemand. François lui remet une copie d'une vieille photo de famille, lui montre l'originale, où l'on voit ses grands-parents, Victor et Magda et leurs huit enfants devant leur Grand Hôtel des Ardennes, hôtel brûlé par les Allemands au début de la Grande Guerre. François, rassuré par la connaissance de la langue allemande par le fils de Guillaume, notre narrateur, lui remet un carnet noir, rédigé par Magda, sa grand-mère et arrière-grand-mère du narrateur. Magda, d'origine germanique, devenue « folle », mais pour qui Rosa, la maman de François avait une affection particulière, l'a rédigé sans que jamais personne n'en ait pris connaissance. Jamais François n'a réussi à découvrir le contenu de ce carnet, non seulement rédigé en allemand, la langue maternelle de Magda, mais en plus écrit dans cette graphie allemande très particulière de la fin du XIXe siècle. Le 22 août 1914, la famille voit non seulement son magnifique hôtel et presque toute sa richesse disparaître en fumée, mais en plus un officier allemand abat Guillaume le fils préféré de Magda. C'est là le début de l'éclatement de la famille. Victor va se murer dans le silence et Magda va entreprendre une longue quête… Bienvenue dans un secret de famille aux fâcheuses conséquences. Critique : Une fois de plus, Armel Job plonge le lecteur dans une histoire familiale ardennaise qui mêle la grande et la petite histoire avec tout ce que cela comporte comme tensions humaines, comme espérances déçues, comme sentiments de trahison, mais aussi comme amour et tendresse. L'histoire locale est finement évoquée pour bien situer les personnages de la fin du XIXe siècle et du début XXe. Pour cela, l'auteur a effectué des fouilles méticuleuses dans les archives pour rendre le contexte de l'époque. Les pages sur les méfaits commis par les Allemands au début de l'invasion, quand ils voyaient des francs-tireurs partout, font vivre de très près au lecteur ces sanglants événements et les crimes commis par les « boches ». Les relations familiales sont traitées avec beaucoup de sensibilité par un Armel Job au mieux de sa plume, parvenant à se glisser dans la peau de chacun des protagonistes pour comprendre ses réactions avec beaucoup d'empathie, y compris lorsqu'il s'agit d'un bourreau, tel qu'un prince allemand, ou même un kaiser. Mon seul regret : la mauvaise qualité du papier, détail insignifiant pour la plupart mais moi, j'y suis très sensible.

Le fils de Guy, le narrateur, est invité chez son cousin, François Martin, vieux juge de son état, qu'il n'a rencontré que deux fois, aux obsèques de son père et à celles de sa mère. François est mourant. Pourquoi le moribond a-t-il insisté pour rencontrer le fils de Guy, dont le vrai prénom était Guillaume ? le juge a lu dans une revue d'histoire de Liège des articles rédigés par lui à propos de la Première Guerre mondiale et il veut s'assurer que ce dernier, professeur d'histoire dans un lycée de la Cité ardente maîtrise suffisamment l'allemand. François lui remet une copie d'une vieille photo de famille, lui montre l'originale, où l'on voit ses grands-parents, Victor et Magda et leurs huit enfants devant leur Grand Hôtel des Ardennes, hôtel brûlé par les Allemands au début de la Grande Guerre. François, rassuré par la connaissance de la langue allemande par le fils de Guillaume, notre narrateur, lui remet un carnet noir, rédigé par Magda, sa grand-mère et arrière-grand-mère du narrateur. Magda, d'origine germanique, devenue « folle », mais pour qui Rosa, la maman de François avait une affection particulière, l'a rédigé sans que jamais personne n'en ait pris connaissance. Jamais François n'a réussi à découvrir le contenu de ce carnet, non seulement rédigé en allemand, la langue maternelle de Magda, mais en plus écrit dans cette graphie allemande très particulière de la fin du XIXe siècle. Le 22 août 1914, la famille voit non seulement son magnifique hôtel et presque toute sa richesse disparaître en fumée, mais en plus un officier allemand abat Guillaume le fils préféré de Magda. C'est là le début de l'éclatement de la famille. Victor va se murer dans le silence et Magda va entreprendre une longue quête… Bienvenue dans un secret de famille aux fâcheuses conséquences. Critique : Une fois de plus, Armel Job plonge le lecteur dans une histoire familiale ardennaise qui mêle la grande et la petite histoire avec tout ce que cela comporte comme tensions humaines, comme espérances déçues, comme sentiments de trahison, mais aussi comme amour et tendresse. L'histoire locale est finement évoquée pour bien situer les personnages de la fin du XIXe siècle et du début XXe. Pour cela, l'auteur a effectué des fouilles méticuleuses dans les archives pour rendre le contexte de l'époque. Les pages sur les méfaits commis par les Allemands au début de l'invasion, quand ils voyaient des francs-tireurs partout, font vivre de très près au lecteur ces sanglants événements et les crimes commis par les « boches ». Les relations familiales sont traitées avec beaucoup de sensibilité par un Armel Job au mieux de sa plume, parvenant à se glisser dans la peau de chacun des protagonistes pour comprendre ses réactions avec beaucoup d'empathie, y compris lorsqu'il s'agit d'un bourreau, tel qu'un prince allemand, ou même un kaiser. Mon seul regret : la mauvaise qualité du papier, détail insignifiant pour la plupart mais moi, j'y suis très sensible.

Magda et Victor forment un couple en apparence sans histoire : leur Grand Hôtel des Ardennes est une affaire florissante et ils sont les parents d’une belle famille de huit enfants. C’est sans compter la guerre et la violence de l’occupant. Le 22 août 1914, Guillaume, un de leurs garçons, est lâchement abattu par un officier allemand. Dès cet instant, Magda n’aura de cesse de vouloir rendre justice à ce fils tant aimé. À tout prix. Y compris le démantèlement de sa famille. C’est ce douloureux combat, solitaire et acharné mais terriblement digne, qu’Armel Job nous donne à lire dans un roman touchant et dans lequel j’ai eu le plaisir renouvelé d’être emportée par son grand talent de conteur. Une belle réflexion sur les liens familiaux et l’impossible résilience.

Magda et Victor forment un couple en apparence sans histoire : leur Grand Hôtel des Ardennes est une affaire florissante et ils sont les parents d’une belle famille de huit enfants. C’est sans compter la guerre et la violence de l’occupant. Le 22 août 1914, Guillaume, un de leurs garçons, est lâchement abattu par un officier allemand. Dès cet instant, Magda n’aura de cesse de vouloir rendre justice à ce fils tant aimé. À tout prix. Y compris le démantèlement de sa famille. C’est ce douloureux combat, solitaire et acharné mais terriblement digne, qu’Armel Job nous donne à lire dans un roman touchant et dans lequel j’ai eu le plaisir renouvelé d’être emportée par son grand talent de conteur. Une belle réflexion sur les liens familiaux et l’impossible résilience.