La petite couturière du Titanic : Le livre de Kate Alcott

Première découverte pour moi de cette auteure américaine que je ne connaissais pas. Un roman historique inspiré de faits réels plaisant à lire, rapide (même si le style littéraire n'est pas très élaboré) et qui a le mérite d'explorer divers thèmes : - ce qu'il est survenu dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, en plein Atlantique. Nuit au cours de laquelle le paquebot Titanic réputé "insubmersible" a sombré en à peine deux heures après avoir heurté un iceberg (la narration de ce passage est un peu trop rapide à mon goût), et les suites de cette catastrophe pour certains des survivants, ainsi que les conditions de l'enquête officielle menée par une commission sénatoriale américaine. - la façon dont peuvent se comporter des hommes et des femmes confrontés à une catastrophe et à la peur de mourir. Egoïsme, lâcheté et le "chacun pour soi" pour certains ou abnégation, sacrifice et héroïsme pour d'autres. Et la question, insidieuse et dérangeante, qu'il convient tous de se poser : qu'aurions-nous fait, nous, dans la même situation ? - les rapports de classe pouvant exister entre des riches et les personnes à leur service, souvent faits de tyrannie et de mépris. Mais aussi, cette façon inimitable de vivre dans une bulle, au-dessus des lois et des institutions , pour peu que l'argent-roi domine le monde et contribue à corrompre même les plus récalcitrants. Justice à deux vitesses, dès lors qu'il y a un titre de noblesse à protéger et une réputation (et des intérêts financiers) à préserver... - mais également, la façon dont les femmes entendent faire entendre leurs droits, notamment au travers du mouvement des Suffragettes (elles réclamaient le droit de vote pour pouvoir peser sur les hommes en charge de décider des politiques) et, notamment, celui de mener leur vie de femme au mieux de leurs intérêts et de leurs aspirations (début du féminisme) sans forcément se placer sous la protection d'un maître ou d'un mari. Bien sûr, au-delà de ces différents thèmes, il y a une histoire romanesque fictionnelle. Elle n'est pas là la plus importante. Ce qui est plus intéressant, c'est la façon dont l'auteure explore trois figures féminines à travers ses personnages correspondant à l'époque : - Celle de Tess, anglaise, issue d'une classe sociale défavorisée, couturière de son état, mais trop souvent cantonnée à des métiers de femme de ménage ou de femme de chambre (avec un père qui l'incite à rester soumise, et une mère qui, au contraire, l'incite à voler de ses propres ailes). Ne parvenant plus à accepter le joug de sa condition et la soumission qu'elle lui impose, elle fait le choix de tout quitter pour tenter de se créer l'avenir qu'elle ambitionne en Amérique, à savoir vivre de son art de couturière et être indépendante et libre. - Celle de Lady Lucy (ou Lucile), noble anglaise par mariage, elle aussi issue d'une classe sociale plutôt défavorisée, mais qui s'est construit un empire dans la mode, à force d'efforts, de sacrifices, de compromissions, de luttes contre la concurrence et avec l'aide de son mari de Lord argenté. Une femme vraiment pas sympathique, dure, cyclothymique, méprisante envers ses proches, les gens à son service, mais aussi les représentants de sa propre caste. Bref, l'archétype de la riche puante, totalement hors-sol qui a certes réussi, mais à quel prix ? Celui de la solitude et d'un égoïsme exacerbé. - Celle de Sarah (ou Pinky), jeune journaliste américaine, amenée à couvrir les événements et véritable incarnation de la féministe politisée, indépendante (bien que limitée dans ses aspirations, et ses envies d'explorer le monde, par le fait de devoir s'occuper d'un père malade). Elle connaît ses talents de journaliste, mais doit hélas faire face au sexisme des hommes qui la dirigent et qui ne la rémunèrent pas à son niveau de compétences. Elle aidera Tess à ouvrir les yeux sur les manipulations de sa patronne... et l'encouragera à vivre sa propre destinée. Une note de l'auteure en fin d'ouvrage, permet de clarifier un peu ce qui relève de la fiction et de la réalité, notamment en ce qui concerne le personnage-clé de Lady Lucy et les séances de la commission sénatoriale ayant à statué sur les responsabilités des uns et des autres sur ce naufrage (dont on verra qu'elles sont en très grande partie inspirées de la réalité). Bref, un petit roman qui se laisse lire, qui renseigne, mais qui n'est pas non plus transcendant. -

Je vais être honnête, je ne sais quasiment rien du Titanic en dehors de son funeste destin, je ne pense pas avoir vu le film en entier ni aucun documentaire sur le sujet. C'est en partie ce qui m'a attiré vers ce roman, puisque si je n'y connais rien, alors mon avis ne sera pas faussé par des incohérences historiques. L'histoire m'a beaucoup plu, j'ai découvert avec plaisir que Kate Alcott avait mêlé des éléments réels à l'histoire de Tess. J'ai trouvé les parties concernant la commission chargée de l'enquête sur le naufrage du Titanic les plus intéressantes, je lirai volontiers d'autres livres sur ce sujet. La partie roman du livre, celle qui concerne la petite couturière Tess, est un peu moins bonne, les personnages manquent de reliefs et l'histoire est prévisible. Globalement une bonne lecture mais pas pour les raisons que j'imaginais avant de le commencer.

Dès les premières pages, nous sommes dans un canot de sauvetage à regarder le Titanic sombrer. Tess, jeune anglaise, rêvant d’Amérique et de travailler dans le milieu de la mode, est à bord d’un de ces canots. Elle rencontre Lucy Duff Gordon, créatrice de mode en vue, qui va la prendre sous son aile. L’histoire tourne autour de faits réels : les témoignages des survivants, les personnages ayant réellement existés (les Duff Gordon, Mme Brown) et la fiction. J’ai beaucoup aimé cette lecture dans laquelle j’ai découvert cette fameuse commission sénatoriale mise en place aux États-Unis et en Angleterre qui a servi à interroger les survivants et comprendre ce qu’il s’est passé cette terrible nuit.

La satisfaction qu'on retire d'un livre dépend des attentes qu'on en a. Si on veut juste lire une bonne histoire, passer un moment de détente sans se casser la tête alors La petite couturière du Titanic fait la job comme on dit chez nous. Par contre si vous cherchez quelque chose d'un peu plus étoffé ça ne le fait pas: trop de clichés, pas assez de profondeur dans la psychologie des personnages, sujet archi exploité traité avec peu d'originalité. Certes on passe un bon moment de détente, on se demande comment le triangle amoureux se dénouera qu'adviendra-t-il de Lucy Duff Gordon etc... mais il faut attendre le dernier tiers du livre pour ressentir un peu plus d'émotions et avoir un bon suspens bien mené. Kate Alcott a le mérite d'avoir fait une bonne recherche pour mettre en scène des personnages ayant réellement existé tels que Lucile Duff Gordon et son mari Cosmo et le Sénateur Smith. Mme Duff Gordon était à cette époque la reine de la mode que l'autrice a décrite et on peut lire son histoire sur Wikipédia. Finalement c'est un bon roman de détente comme il y en a tant d'autres et n'est-ce pas finalement ce qu'on demande à un roman?