La symphonie inachevée de Darwin - Comment la culture a façonné l'esprit humain : Le livre de Kevin Laland

Peut-on concevoir une explication scientifique des origines de la technique, de l’ingénierie, des arts et de la science elle-même, en découvrant des racines susceptibles de rattacher ces pratiques au comportement animal ? C'est la question que pose ce livre et à laquelle il tente de répondre. Il montre que le copiage et l’innovation sont répandus chez les animaux et qu'un copiage efficace est un avantage en termes d'adaptation. On peut donc envisager que la sélection naturelle ait pu favoriser des formes d’apprentissage social plus efficaces et plus fidèles. De plus, une sélection généralisée de l’intelligence sociale chez les primates a été suivie d’une sélection plus restreinte de l’intelligence culturelle chez les grands singes, avec une longévité accrue et une meilleure qualité d’alimentation. Cette sélection a renforcé plusieurs aspects de la cognition et en particulier l'interaction sociale collaborative. Une fois que nos ancêtres ont développé des formes de copiage suffisamment stratégiques et précises, de nombreux aspects de la capacité culturelle rencontrés chez les humains modernes ont pu apparaître. C'est par l'enseignement que nos ancêtres ont pu franchir ce cap. L’enseignement et la culture cumulative ont coévolué chez nos ancêtres. C’est là, dans le contexte sans équivalent de l’enseignement généralisé chez nos ancêtres hominines, que le langage aurait d’abord évolué comme un procédé d’enseignement. Une dynamique coévolutive gènes-culture s’est impulsée entre des compétences socialement transmises, dont l’utilisation d’outils, et des aspects de l’anatomie et de la cognition humaines. Les études théoriques, anthropologiques et génétiques attestent toutes de l’importance dans l’évolution humaine récente de la rétroaction coévolutive gènes-culture, qui a façonné à la fois notre anatomie et notre cognition, et a accéléré le rythme de leur transformation. Mais tout comme l’évolution biologique a cédé la place à la coévolution gènes-culture, l’évolution culturelle a ensuite pris les rênes de l’adaptation humaine, et la cadence des changements s’est encore accélérée. L’échelle et la complexité de la coopération humaine sont sans équivalent. Les données théoriques et expérimentales suggèrent que la coopération à grande échelle est apparue dans les sociétés humaines en raison de nos capacités uniques et puissantes d’apprentissage social, d’imitation et d’enseignement. C'est parfois très/trop détaillé : les stratégies alimentaires respectives des épinoches et épinochettes ont failli me laisser sur le bord de la route et il y a un long chapitre à la fin sur la danse qui m'a laissée dubitative mais globalement la démonstration est convaincante et montre comment les cultures humaines ont pu émerger.