Le chemin de sel : Le livre de Raynor Winn

Raynor Wim Le chemin de sel Quand Ray et son mari Moth se retrouvent à la rue, ils n’ont d’autres solutions que de prendre la route. Leur combat ultime contre l’adversité, ils ont cinquante ans, Moth vient d’apprendre qu’il est condamné, sa maladie incurable ne lui laisse aucune chance. Ray est opiniâtre pour deux, la randonnée se prépare, s’étudie, il n’y aura que très peu d’argent, une toile sous les étoiles pour dormir, beaucoup de thé (c’est économique) et toujours plus de courage ! Ils partent de Minehead et ont pour ambition de gagner Poole, un sentier de contrebandier sur les côtes anglaises, La route du sel. Il y aura des rencontres aussi : d’autres vagabonds célestes et d’autres plus nantis, les lois de la route sont difficiles et au bout une heureuse surprise.

Voici la première œuvre qui me fit reprendre mes habitudes de lecture cette année. Et pourtant, cela part d'une raison bien éloignée du sujet: mon actrice préférée, Gillian Anderson, joue dans l'adaptation ciné de ce roman à succès outre-Manche, et je voulais découvrir l'histoire avant de voir le film. Bien sûr, je ne me suis pas arrêté à ça: l'idée d'une méga randonnée à travers le South West Coast Path (environ 1000 km) et l'histoire (vraie? il y aurait une remise en question de la véracité des dires de Raynor Winn) de ce couple qui perd tout (argent, maison, travail et même santé pour le mari) ont fini de me convaincre de m'y attaquer. Le début du livre est très intéressant, lorgnant du côté du récit social, tout en nous attirant vers un voyage au milieu de paysages superbes des Cornouailles ou encore du Devon. La suite est plus longuette; on s'arrête beaucoup sur leur parcours, certes semé d'obstacles (redondants) et de rencontres peu développées ou peu intéressantes, pour finalement n'avoir que peu d'enjeux. On sait qu'aucun élément fort ne viendra changer le cours de leur aventure. Le livre vaut surtout pour la force de ce couple fou l'un de l'autre et qui s'épaule, tout au long du récit, pour ne pas sombrer davantage.

Ceci est une histoire vraie, celle de Raynor et de son mari (très malade) Moth, cinquantenaires mis à la porte de leur maison, sans le sou, et qui se lancent un défi fou : parcourir le millier de kilomètres d'un sentier côtier renommé du Sud-ouest de l'angleterre. La thérapie par la marche en quelque sorte... Beaucoup d'humilité et de courage dans ce récit. Il faut affronter la météo, la faim, les douleurs physiques, la méchanceté des gens qui ne voient en eux que de sales SDF. Heureusement, il arrive qu'il y ait de belles rencontres. Une histoire profondément humaine de ténacité et de résilience.

Un livre dur et apaisant à la fois. Raynor et son mari perdent tout : leur maison, leur sécurité, et font face à la maladie. Alors ils marchent, mille kilomètres le long de la côte anglaise. Pas pour fuir, mais pour tenir. Le récit est honnête, sans fard, parfois rude. J’ai été touchée par la force du lien entre eux, par les silences, par la nature qui soigne un peu. Un chemin de survie autant que de résilience.