Le chemin de sel : Le livre de Raynor Winn

Ceci est une histoire vraie, celle de Raynor et de son mari (très malade) Moth, cinquantenaires mis à la porte de leur maison, sans le sou, et qui se lancent un défi fou : parcourir le millier de kilomètres d'un sentier côtier renommé du Sud-ouest de l'angleterre. La thérapie par la marche en quelque sorte... Beaucoup d'humilité et de courage dans ce récit. Il faut affronter la météo, la faim, les douleurs physiques, la méchanceté des gens qui ne voient en eux que de sales SDF. Heureusement, il arrive qu'il y ait de belles rencontres. Une histoire profondément humaine de ténacité et de résilience.

Un livre dur et apaisant à la fois. Raynor et son mari perdent tout : leur maison, leur sécurité, et font face à la maladie. Alors ils marchent, mille kilomètres le long de la côte anglaise. Pas pour fuir, mais pour tenir. Le récit est honnête, sans fard, parfois rude. J’ai été touchée par la force du lien entre eux, par les silences, par la nature qui soigne un peu. Un chemin de survie autant que de résilience.

#127807; Emouvant et attachant #127807; Il est question ici de l’histoire vraie d’un couple qui a tout perdu : sa maison, son argent, son travail et sa santé. Plutôt que d’attendre une aide sociale, ils reprennent leurs vieux sacs à dos, leurs duvets élimés, une vieille tente et partent marcher plus de 1 000 km sur un sentier de randonnée connu en Angleterre. Si la société les a dépouillés de tout, la marche va aussi les dépouiller : de leur culpabilité, de leur tristesse, de la peur de manquer. Elle les faire revenir à la vie et leur fait connaître le vrai sens du mot liberté. J’avais peur de l’angoisse que pouvait susciter ce récit ou de longues descriptions de ce sentier anglais que je n’arpenterai probablement jamais. Mais Raynor sait doser avec talent descriptions de son vécu et des paysages, et les réflexions qui l’assaillent tout au long du chemin. Ce couple a tout perdu et doit apprendre à vivre avec rien, ou plutôt avec trop : trop de manque, trop de peurs, trop de colère. Chemin faisant, ils réalise porter beaucoup de superflu, eux qui pensaient ne plus rien avoir : leur honte, leur culpabilité, leurs projections. Parce que la marche et leurs nuits de camping sauvage requièrent une énergie folle, ils vont apprendre à s’alleger. Bientot ne comptent plus que l’instant présent et la satisfaction des besoins primaires : manger, boire, dormir. Et le BEAU. Observer la beauté de la Nature les ramène à la vie et à un sentiment jusqu’alors inconnu : celui de n’avoir besoin d’aucune autre propriété que celle offerte par la Nature : dormir sous les cieux, s’abriter sous un arbre, boire l’eau fraîche du ruisseau, cueillir un fruit mûr sur le chemin. Nul angélisme dans les propos, Raynor rapporte aussi les difficultés : le froid perçant, les douleurs physiques, la pluie qui glace, les mauvauses rencontres. Et puis, il y a ce couple uni et amoureux malgré les épreuves et la maladie. Ils sont bouleversants parce que là où 99% des gens se seraient déchirés, eux se rapprochent plus encore. Alors que Moth est promis à une vie de handicaps par ses médecins qui lui conseillent de se reposer, de ne pas trop marcher…. Alors que Moth est promis à une vie de handicaps par ses médecins qui lui conseillent de se reposer, de ne pas trop marcher ou s’activer, la nécessité d’avancer va défier tous les pronostics médicaux. En faisant exactement l’inverse (en arrêtant ses médicaments, en marchant plusieurs heures par jour, en soulevant des poids et en suant) Moth retrouve le mouvement, ses muscles se délient, les douleurs s’éloignent gentiment. Un très joli récit qui nous invite à la sobriété, aux petits bonheurs retrouvés et à la philosophie suivante : quoiqu’il nous arrive dans la vie, même en ayant tout perdu, il subsiste toujours le beau, l’espoir, la force de se relever ou celle de mettre simplement un pied devant l’autre. Et c’est déjà beaucoup parce que c’est la Vie.

J’ai eu un coup de cœur pour ce livre, qui n’est pas une fiction mais l’histoire bien réelle de l’autrice et son mari. Le récit nous parle de résilience, d’introspection et de rapport aux autres, tout en nous emmenant explorer les paysages maritimes et escarpés des Cornouailles. On apprend beaucoup de choses aussi sur la faune, la flore, la géologie et l’histoire de ce coin d’Angleterre. Ça m’a donné envie de prendre mon sac à dos et partir en randonnée… Quoi que, je ne suis pas certaine de pouvoir me débrouiller aussi bien qu’eux dans la nature. Le roman sera adapté en film courant 2025, autant dire que j’irai au cinéma dès qu’il sortira !