Le Passeur de Prospera : Le livre de Justin Cronin

Numérique

Robert Laffont

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Best-seller du New York Times

Proctor mène une existence paisible sur l'île de Prospera. Il travaille comme passeur. Son rôle consiste à accompagner les retraités jusqu'au ferry qui les emmène vers l'île de la Crèche, où ils seront régénérés et leurs souvenirs effacés.
Cependant, le jour arrive où il doit escorter son père. La situation ne se déroule pas comme prévu: à l'embarcadère, son père prend la fuite. Proctor parvient à le rattraper, et il l'entend lui murmurer: " Le monde n'est pas le monde. Tu n'es pas toi. "
La scène a été capturée par les nombreuses caméras disséminées sur l'île. Les autorités de Prospera et un groupe de résistants de l'Annexe craignent que Proctor ait compris le sens des paroles de son père. Il devient clair que la vie à Prospera n'est pas aussi idyllique que le laisse supposer son apparente tranquillité.

Avec la même maîtrise qui a assuré le succès du Passage, Justin Cronin nous plonge dans un monde onirique fascinant. Ce qui semblait être une société ordinaire prend soudainement un aspect terrifiant, révélant une réalité déformante.

" Un roman puissant qui donne le frisson. "
Andy Weir, auteur de Seul sur Mars

De (auteur) : Justin Cronin
Traduit par : Sébastien Guillot

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Expérience de lecture

Avis Babelio

domi_troizarsouilles

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Voici un livre sorti il y a très peu de temps (fin janvier cette année), qui a attiré mon attention en librairie sans que je me décide à l’acquérir, mais je me suis « jetée » dessus dès qu’il est apparu au catalogue de Lirtuel (la bibliothèque belge francophone en ligne). C’est un livre dense, qui s’inscrit dans le domaine de la dystopie mais pas que, et aborde une multitude de thématiques, telles que la valeur de l’amitié, l’amour, le couple, la perte d’un enfant, mais aussi l’état lamentable de la planète, la distinction entre riches (très riches) et pauvres (à tout faire), etc. Le tout est servi dans un langage qui allie, parfois au sein d’un même chapitre, des scènes très visuelles façon cinéma d’action à l’américaine, ou envolées lyrico-oniriques où on se perdrait bien un peu. Nous entrons ainsi dans un monde « idéal », l’île de Prospera, séparée du reste du monde – probablement détruit à la suite des excès humains envers la planète - par un voile invisible, où les conditions sont excellentes pour ses habitants. On y arrive vers l’âge de 16 ans, on y est « adopté » par des tuteurs que dans le meilleur des cas on appellera des parents, on y est instruit et on se voit offrir une formation et ensuite une profession en lien avec ses capacités, les activités artistiques sont encouragées, on y vit bien et vieux, jusqu’à ce qu’un petit moniteur intégré (dès le début) dans le bras et relié à un central qui veille au Bien-Être de tous les Prospériens, montre des signes de défaillance d’une façon ou d’une autre : on est alors envoyé vers « la Crèche », pour y être réitéré, et recommencer ensuite un nouveau cycle. Dans ce monde sans nuages, Proctor a été adopté par des parents aimants, et malgré le traumatisme que fut le suicide de sa mère (quasi impensable sur Prospera !), il a trouvé sa voie : il est désormais « Passeur », c’est-à-dire qu’il accompagne, aussi bien administrativement qu’émotionnellement, les retraités (en grande majorité) qui ont atteint le seuil où il est temps de retourner à la Crèche pour une réitération, à bord d’un ferry – d’où le titre en VO, « The Ferryman ». Mais ce monde est-il si idéal que ça ? Proctor se pose peu à peu la question, par petites touches… Une rencontre improbable avec une jeune fille qui ne va pas à l’école et qui ne semble pas avoir de tuteurs (ce qui est techniquement impossible !) ou la prise de conscience que tout le monde ne vit pas si idéalement que lui, et notamment tout le « petit personnel » affecté aux travaux les moins gratifiants, les plus pénibles : ceux-là sont des humains non réitérés, qui donnent encore naissance à des bébés de façon vivipare, qui meurent de vieillesse, qui sont mal payés, et qui sont parqués sur une partie spécifique de l’île nommée « l’Annexe », d’où l’on ne sort et où l’on n'entre que sur présentation d’un laissez-passer bien spécifique. (Commentaire personnel : toute comparaison avec des situations réellement existantes ici ou là dans le monde n’est pas faite, mais ça saute aux yeux de façon hurlante ! Si je dis Israël et bande de Gaza, par exemple…) Mais surtout, lorsque son propre père atteint l’âge de la retraite et que Proctor l’accompagne, le cœur brisé malgré tout, voilà que le vieil homme en bout de course tente de s’enfuir au moment d’embarquer, et dit des choses étranges à son fils… choses qui pourraient bien déchaîner les passions si elles venaient à être répétées ! Ce livre surprenant, et dont ce début n’est même pas un résumé, juste une mise en bouche des premiers chapitres, réserve ensuite bien des surprises, que je ne peux révéler sous peine de divulgâcher ! Mais on est entraînés dans un tourbillon, toujours bien dosé. Par exemple, on pourrait trouver quelques longueurs dans les premiers chapitres, qui veillent surtout à bien poser ce décor tellement idyllique, mais de telle façon que le lecteur se sente peu à peu comme Proctor : heureux de vivre là, d’avoir un métier qu’il aime (ou en tout cas pense aimer) et une situation relativement confortable en tout cas, une femme sympathique, etc. Malgré le fait qu’elle ne veuille pas qu’ils deviennent adoptants, ce qu’il ne comprend pas et qu’il regrette bien un peu, il est raisonnablement heureux, comme n’importe quel Prospérien… mais d’emblée on se pose les questions qui vont surgir chez lui aussi, en tant que lecteur de notre siècle de façon plus accrue : pourquoi tant d’inégalités avec les gens de « l’Annexe » , par exemple ? N’est-ce pas là une poudrière en puissance ? On entre vraiment dans la tête du personnage, on ressent avec lui son amour parfois teinté d’incompréhension pour sa femme, son goût pour la natation, lui l’ancien compétiteur, qui n’est guère partagé, sa cordialité un peu forcée envers ses beaux-parents et surtout sa belle-mère (qui occupe une fonction supérieure dans l’un des ministères de Prospéra), ou encore son désarroi quand son père, pourtant prêt à partir vers la réitération, semble complètement perdre les pédales au dernier moment. Mais comme je disais, même si c’est un peu long, tout cela n’est qu’une mise en bouche, l’auteur nous entraîne ensuite à sa suite, parfois en nous secouant dans des scènes d’action à la limite du rocambolesque, très visuelles, qui rappellent un certain cinéma américain, pour ensuite partir dans ce qui ressemblerait presque à une envolée lyrique face aux étoiles, face à l’art quand il ose sortir des sentiers battis pour vraiment toucher le spectacteur. Et on est encore loin d’avoir fini ! J’ai donc apprécié cette écriture prenante qui n’hésite pas à secouer le lecteur, tout en lui proposant des passages nettement plus oniriques, avant de replonger dans une action débride et très visuelle. Les personnages sont très marqués, et on s’attache irrésistiblement au protagoniste qu’est Proctor, parfois un peu maladroit, parfois un peu manipulateur, toujours cohérent avec lui-même jusque dans ses défauts et questionnements. Les thèmes abordés le sont d’une façon qui semble juste, et qui invite le lecteur à la réflexion. Je n’ai juste pas -du tout- compris l’intérêt de l’épiloque ! Le tout dernier chapitre, qui était ouvert sans être un cliffhanger, était à mes yeux une fin tout à fait acceptable et cohérente avec l’ensemble, tandis que l’épilogue semble sortir de nulle part et n’apporte rien de plus à tout ce qui avait été dit jusque-là. Mais bon, c’est un détail (final, malheureusement) dans un livre foisonnant qui laissera son empreinte au cœur du lecteur, même si on oublie peu à peu les détails de l’intrigue.

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patlam

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Sur l’ile paradisiaque de Prospera, le rôle de Proctor Bennett consiste à accompagner les retirés jusqu'au ferry qui les emmène vers l'île de la Crèche, où après l’effacement de leurs souvenirs ils seront régénérés, grâce à un nébuleux système de requalification des individus censé remplacer la mort. Autour de cette société idyllique très sophistiqué se cache un état totalitaire régi selon un arbitraire système de caste. Les habitants de l'Annexe, une ile secondaire, ne bénéficient pas pour leur part de ce traitement réservé à l’élite et sont astreints à des tâches laborieuses et souvent avilissantes. Les descriptions de Prospera, avec ses jardins luxuriants, ses rivages opalescents et son idéal communautaire, contrastent avec la noirceur qui se dissimule dans une réalité, plus proche du cadre oppressif de 1984 que d’un prétendu paradis, ou tout est contrôlé par vidéosurveillance, par des drones ou des robots de sécurité. Mêlant dystopie, science-fiction, fresque sociétal et réflexion philosophique, Justin Cronin, forge un univers fascinant et riche en questionnements tant éthiques qu’existentiels ou environnementaux. Il s'intéresse à l’injustice sociale, la portée des liens familiaux, la quête impérieuse du bonheur comme de l’identité. Les fractures de cet Eden illusoire se dévoilent peu à peu à travers les doutes de Proctor sur l’effectivité de sa propre existence et même sur celle de ses semblables, les tensions sociales, les flagrantes inégalités de classes et l’émergence d’une insubordination augurant les prémices de la révolte. L’action est omniprésente, les rebondissements s’enchainent au gré des révélations et de l’émergence d’une sidérante vérité. L’auteur développe des thématiques pertinentes, enrichit son intrigue de réflexions et d’analyses introspectives, mais aussi de moments de poésie et de propos utopistes qui confèrent une véritable profondeur au récit. Les personnages sont subtilement décrits avec leurs doutes, leurs espoirs, leur perception existentielle comme le dogmatisme de certains dont on découvre progressivement le véritable dessein. Dans le dernier tiers de l’ouvrage, l'ambiance se fait de plus en plus oppressante et l’histoire bascule dans une tout autre dimension. Entre atmosphère onirique, vision subliminale et émergence d’une réalité insoupçonnée, l’intrigue passe alternativement d’un univers façon Matrix au Space-opéra postapocalyptique. Dans un surprenant final qui oscille entre espérance, émotion, perspectives d'avenir mais aussi désenchantement et amertume, l’aventure prend tout son sens et se conclut brillamment. Justin Cronin se livre avec Le Passeur de Prospera à une réflexion aussi complexe qu’ambivalente sur la conception, selon les sensibilités, de la pérennité d’une civilisation à travers différents modèles de société radicalement antinomiques. Un ouvrage intrigant, parfois déconcertant mais néanmoins passionnant.

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Bluedove

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Justin Cronin nous offre un roman de science-fiction bien ficelé. Il est captivant et passionnant. Bien que la trilogie du passage reste mon favori, j’avoue avoir été agréablement surprise par ce roman. Je pense par contre qu’il faut s’arrêter à un seul tome. Comme d’habitude, avec l’auteur, on retrouve un travail excellement fini au niveau de la description des personnages. Il parvient toujours avec brio à ce que le lecteur s’attache à eux. Je reste un peu sur ma faim quant à l’épilogue concernant le destin des personnages mais en même temps, avec regret, je dois dire qu’il a su me captiver par un genre qui n’est pourtant pas mon domaine de prédilection. J’ajouterais un point négatif, bien que je ne sois pas une experte dans le domaine, j’ai eu la sensation d’un déjà-vu quant à la finalité de l’histoire. Il a fallu attendre un moment avant de retrouver cet auteur mais cela se comprend en raison d’un travail vraiment bien réalisé. J’espère qu’il continuera sur sa lancé mais en approchant un autre genre ou alors en revenant dans le postapocalyptique. A voir.

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Sylvbooklivres

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Entre la dystopie, la philosophie, impossible de classer ce livre très original. L’écriture et le style sont accrocheurs même si cela peut sembler un peu froid, mais cela pose le style anticipation, je pense, ou l’univers de cette île Prospera. J’ai lu sans difficulté, après l’histoire est toute de même bizarre, surtout les cents dernières pages où on a vraiment l’impression de partir dans tout les sens, mais le scénario est vraiment original et recherché. C’est ce qui m’a accrochée et permis de tenir jusqu’à la fin. Ce roman m’a fait un peu penser côté psychologique au film The Truman Show. En tous les cas, Le passeur de Prospera ferait un excellent film, certainement plus accessible au cinéma qu’à la lecture. «  Une grande partie des interactions humaines se résume à ce genre d’échanges, moins une véritable conversation q’une forme de confession parallèle où les deux parties interprètent leurs monologues intérieurs. » « Les mots nous entravent, tout comme le fait le monde. Il faut réussir à voir à travers pour trouver ce qui se cache vraiment là, sous la surface. »

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Fantastique & Fantasy
  • EAN
    9782221268391
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Justin Cronin

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