Le syndrome [E] : Le livre de Franck Thilliez

Le syndrome E est mon premier thriller français. Avant cette lecture, je n’étais pas un grand lecteur, quelques livres par-ci par-là et essentiellement du Camilla Lackberg. Puis voilà, un jour, une copine m’a prêté le syndrome E, et là, mais quelle claque, je trouve ça tellement supérieur à mes habitudes de lectures. On s’attache aux personnages, l’intrigue est hyper bien ficelé, j’adore le scénario... Bref, c’est vraiment cette lecture qui m’a fait comprendre que la lecture pouvait être un véritable plaisir.

Je continue sur ma lancée Sharko/Hennebelle, avec ce premier tome où se rencontrent enfin nos héros. Comme d'habitude, Thilliez nous offre un récit haletant, un véritable page-turner où l'on va de révélation en révélation. C'est toutefois loin d'être mon préféré de l'auteur, mais pour des questions de goût purement personnelles: aux enquêtes à grande ampleur mettant à jour des complots internationaux, je préfère en général les huis-clos et les histoires centrées sur un lieu/un tueur. Mais ça ne l'empêche pas de reconnaître la qualité du bouquin et de me jeter aussitôt sur le suivant, au vu de la fin sadique que nous offre l'auteur

Le syndrome[E] est la définition même d'un thriller réussi ! Tout d'abord le rythme. Pas loin de la perfection, la succession de chapitres entre les deux personnages fonctionne à merveille et thilliez arrive à équilibrer les deux parties de l'intrigue pour qu'aucune ne prenne le dessus sur l'autre. Un vrai tour de force quand on sait la difficulté de l'exercice. Ensuite l'intrigue. Le scénario est excellent, l'idée est dérangeante, folle, et ça marche, on s'y prend, on y croit, on y est. Pourtant il y a cette sensation qu'il manque quelque chose, un je ne sais quoi qui ferait passer ce livre dans la catégorie de chef d'œuvre des thrillers. Peut être la fin un peu trop abrupte, le livre fait monter la pression pendant 400 pages et celle-ci ne saute qu'en à peine une vingtaine de pages. On aurait aimé que le plaisir de la découverte finale s'étale un peu plus. Mais en même temps elle est si bien faite, on y croit tant et elle est si cohérente qu'on ne peut pas en vouloir à l'auteur !

Ça y est, enfin ! Sharko et Hennebelle se rencontrent, et quel plaisir ! Ce tome marque la réunion tant attendue des deux enquêteurs emblématiques de Thilliez. Le récit est un thriller complexe qui nous entraîne bien au-delà des sentiers battus et des frontières françaises. L’intrigue est savamment alambiquée, pousse à la réflexion et plonge dans une atmosphère sombre et tortueuse, fidèle à l’univers de l’auteur. Difficile d’en dire plus sans trop en révéler, mais une chose est sûre : Thilliez m’a une fois de plus happée dans son monde, et il excelle dans l’art du suspense. En refermant la dernière page, une seule envie subsiste : se jeter sur la suite. C’est donc parti pour Gataca !