Le Tunnel : Le livre de Yana Vagner

Le Tunnel est un thriller psychologique à l'ambiance étouffante maîtrisée qui illustre à merveille le chaos qu'engendrent la peur et l'incertitude. Yana Vagner prouve une fois de plus sa maîtrise de la psychologie humaine en confrontant des êtres ordinaires à une situation qui les pousse dans leurs retranchements. Peut-être un peu longuet, c'est un roman qui reste très réussi et dont le sous-texte ajoute au plaisir de la découverte. Critique complète sur yuyine.be

Dimanche 6 juillet, 23 heures, retour de weekend et embouteillages à l'entrée du tunnel ... Banal ! Avant de pénétrer dans le tunnel, il faudra veiller à ce qu'aucun voyant de détresse ne soit allumé sur le tableau de bord ; il faudra penser à allumer les feux de croisement et respecter les distances de sécurité. Pourvu que tout se passe bien ... "Le tunnel" est un thriller étouffant de Yana Vagner, paru en mars 2025 dans la collection "La bête Noire" des éditions "Robert Laffont". Mais voilà que les accès du tunnel se sont soudainement refermés ! Pourquoi ? Que s'est-il passé dehors ? Incendie, inondation ou pire encore ? Plus de réseau, aucun contact avec l'extérieur ... Pour l'instant, peu importe, ce qui compte c'est ce qui va se passer dedans ... La tension va monter jusqu'aux pires excès. Du dimanche 6 juillet, 23 heures au mardi 8 juillet vers 3 heures, les passagers des différentes voitures qui se regardaient d'abord par les carreaux vont devoir apprendre à survivre ... Parfois malgré ces mêmes voisins qui leur semblaient tout d'abord indifférents. Mais Yana Vagner n'est pas parvenue, me semble-t-il, à ce qu'elle avait brillamment réussi avec ses livres précédents. Quelques personnages sont présentés, d'autres sont plus brièvement assimilés à leurs véhicules. Et finalement la sauce a du mal à prendre. Les ressorts du récit sont assez distendus et l'ennui a fini par s'installer assez vite dans ma lecture. Ce qui fait un bon scénario de série ne constitue pas forcément un bon roman addictif. Et lorsque au bout du tunnel, l'épilogue va survenir ; il ne sera pas assez puissant pour sauver le tout ... Lecture en demi-teinte donc de ce roman bien écrit mais qui pourtant ne parvient à aucun moment à devenir captivant ...

C'est la fin de l'été, la fin du week-end. Une famille vient de quitter sa datcha pour rejoindre Moscou. La circulation se densifie et bientôt, plusieurs centaines d'automobilistes se retrouvent piégées dans un tunnel. La raison est inconnue, les secours ne viennent pas et, après quelques heures, tout le monde commence à penser qu'il n'existe plus rien à l'extérieur du tunnel. Les téléphones ne bornent plus, et la radio des flics ne fonctionne pas. Tout ce qui compte, c'est ce qu'il y a à l'intérieur. L'enfer, c'est les autres.... Yana Vagner nous surprend avec ce thriller, un pitch qui nous apparaît troublant et intéressant à la fois. Un tunnel se referme avec des milliers de gens et de voitures, ne peut pas laisser indifférent. Un roman qui tient beaucoup à son atmosphère oppressante, ce climat particulièrement angoissant, une belle intensité dans la mécanique dramatique qui met en avant différents symptômes, la claustrophobie, la notion de survie, etc... Une galerie de personnages bien campés et plongés dans une tension physique et psychologique qui exacerbe les esprits et la nature humaine. Un thriller psychologique sous tension, qui vibre dans l'obscurité d'un tunnel, captivant et effrayant. Un thriller qui manque quelque peu de reliefs et d'intensité, mais qui demeure un huit-clos aussi captivant qu'étouffant. Frissons garantis. A lire absolument.

La fin de l’été marque souvent le retour à la routine, mais pour Mitia, Assia et Sacha, le trajet vers Moscou prend une tournure cauchemardesque dans "Le Tunnel" de Yana Vagner. Ce thriller psychologique plonge le lecteur dans un huis clos angoissant, où une foule d'automobilistes se retrouve piégée dans un tunnel sans savoir ce qui leur arrivent. Plus de communication, une chaleur suffocante, et l'incertitude totale : le monde extérieur existe-t-il encore ? L'autrice excelle à capturer la tension qui monte inexorablement. Loin d'être une simple succession d'événements, le roman dresse le portrait saisissant de personnages contraints à une cohabitation forcée. Des policiers, un prisonnier, une mère de famille, un oligarque… autant de figures hétéroclites qui incarnent les tensions sociales et humaines exacerbées par la situation. En les désignant par leurs véhicules (« Cabriolet », « Maman-Peugeot »), l'autrice renforce la dimension anonyme et impersonnelle de cette micro-société enfermée. Le style immersif de l’autrice confère au récit une intensité quasi cinématographique. Chaque élément, de la moiteur oppressante à l’angoisse sourde des personnages, est minutieusement construit pour plonger le lecteur dans cette atmosphère délétère étouffante. Pourtant, si le suspense est habilement entretenu, j'ai fini par me détacher du récit, trop long, trop chargé, trop de répétitions, l'intérêt et l'effet anxiogène se sont dilués. La multitude de personnages peut parfois prêter à confusion, rendant difficile le suivi de certaines intrigues secondaires. J'avais aussi espéré un dénouement plus marquant que celui proposé qui m'a laissée sur ma faim. Mon avis sera donc mitigé, plus qu'un simple thriller, c'est une expérience de lecture immersive qui questionne la nature humaine face à l’adversité. Les thèmes abordés sont ceux de la survie , des mécanismes de pouvoirs, de la résilience. L'autrice signe un huis clos haletant qui, malgré quelques faiblesses, reste une œuvre marquante dans le paysage du thriller psychologique contemporain. Bonne lecture.