Les cèdres de Beau-Jardin : Le livre de Belva Plain

Et si on partait en Amérique ? Au XIX#7497; siècle, juste avant que ne gronde brutalement la guerre de Sécession… C’est dans ce décor tendu, chargé d’histoire, que Belva Plain nous plonge aux côtés de Miriam et David, deux personnages en quête d’eux-mêmes, encore marqués par l’assassinat de leur mère, survenu quelques années auparavant. Leur père, appelé en Louisiane pour son travail, les laisse seuls face à leurs blessures. Miriam, mariée à un homme d’affaires fortuné, mène une vie de façade. Un mariage en déclin, un quotidien vide, un ennui qui l’envahit doucement. Tout semble figé. David, lui, est l’opposé : fougueux, rebelle, il regarde le monde avec des yeux ouverts. Il voit l’injustice de l’esclavage, il voit l’inhumanité, et surtout — il ne trouve pas ça normal. Il refuse de détourner le regard. Sa conscience s’éveille, son cœur s’enflamme. Ce roman, signé Belva Plain, parvient à manier l’intime et le politique avec une étonnante justesse. À travers les failles de cette famille, c’est toute une époque qui se révèle : une société au bord du basculement, rongée par ses contradictions et ses injustices. L’écriture est fluide, accessible, mais jamais plate. Chaque scène est habitée. Les émotions ne sont jamais forcées : elles sourdent, elles traversent les pages comme un courant invisible, mais puissant. L’esclavage, la condition féminine, la solitude, le deuil, l’émancipation… tout se mêle sans lourdeur. On avance dans ce livre comme dans une maison ancienne : en silence, en profond respect.