Les cendres d'Angela : Le livre de Frank McCourt

Je referme ce livre avec le cœur gros, avec la sensation d'abandonner trop tôt Franck Mac Court face à sa destinée. C'est une très belle lecture. Jamais misérabiliste malgré la dureté du témoignage. L'espoir reste ancré au cœur du petit Franck. Le désir de vivre intense. Je suis passée de la tristesse aux rires, inattendus, jusqu'aux larmes... d'émotions.

J'ai découvert ce livre au fond d'une boîte à livres attirée par le regard de cet enfant (l'auteur?) comme un aimant. J'en suis aux trois quart de l'histoire. Histoire misérable de l'enfance de l'auteur partagée dans les années 1930 par de nombreux irlandais catholiques. Je me suis arrêtée pour découvrir avant la fin de cet ouvrage qui est Frank McCourt, apprendre qu'il est décédé en 2009, mais pas dans la misère. Cette belle famille malgré le contexte douloureux de la famine, la maladie, la mort, la dureté de l'existence et de l'éducation reste soudée malgré un père alcoolique, inconstant et absent. J'ai été surprise du terme le concernant de "charmeur". Non il ne l'est pas, sauf dans le regard de Frank à travers les histoires qu'il racontent. Il ne le juge jamais tout en constatant les conséquences de son irresponsabilité. Comment vivre et s'en sortir sans désespérer. C'est la leçon de Frank McCourt. Je retourne à ma lecture avec hâte.

Rédigé avec une plume accessible ce livre m'a beaucoup touché et beaucoup appris sur cette jeunesse irlandaise totalement laissée pour compte du début du 20ème siècle. Franck MC Court a cette capacité de synthétiser son histoire et de la partager avec ses yeux d'enfant. Sans jamais tomber dans l'exagération et en gardant toujours le souci du détail. Pas de pitié, juste de la réalité, cinglante, balancée à qui voudra bien l'entendre. Sa détermination à accomplir ses rêves et sa destinée, malgré cette enfance si malheureuse, est admirable.

Né en 1930, Frank McCourt quitte Brooklyn à l’âge de quatre ans pour l’Irlande avec ses parents et ses frères. Il reviendra aux Etats-Unis à l’âge de dix-neuf ans. Une ballade irlandaise douce-amère, triste et poignante, autobiographique. Des souvenirs d’enfance depuis New-York en pleine Dépression aux terres irlandaises de ses parents. « Quand je revois mon enfance, le seul fait d’avoir survécu m’étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable : l’enfance heureuse vaut rarement qu’on s’y arrête. » Dans une Irlande divisée, on lit la pauvreté, la misère, l’alcoolisme, le froid, la faim… Que d’épreuves et de malheurs décrits ! Mais aussi la ténacité et le courage sur fond historique avec ses conflits religieux, politiques et sociaux. Frank McCourt confie une histoire familiale intime remplie d’anecdotes à hauteur d’enfant. Ce récit lui valut le Prix Pulitzer en 1997. Dans un style aisé à lire, très réaliste et rythmé, plein de spontanéité, mêlant argot et langage familier, depuis sa vision d’enfant puis d’adolescent, et même si le fond est triste et miséreux il y a aussi de l’humour, de la tendresse et de la dérision au fil des épisodes racontés. [masquer] L’attitude du père m’a clairement révoltée et la résignation de la mère m’a laissée sans voix.[/masquer] « Aimez-la comme quand vous étiez enfant Même si la voilà faible, âgée, le cheveu grisonnant, Car jamais ne vous manque l’amour d’une mère Tant qu’elle n’est pas portée en terre. » L’auteur nous livre ses confidences sans rancune ni jugement, et l’on ressent l’innocence de l’enfance conjuguée à une certaine gravité, la malice et la débrouillardise essentielle, la volonté de s’en sortir et un optimisme à toute épreuve. Devenu professeur d’anglais aux Etats-Unis, Frank McCourt a écrit deux suites à cette autobiographie : « C’est comment l’Amérique ? » et « Teacher man ».