Les désarrois de Ned Allen : Le livre de Douglas Kennedy

Une chute exagérée et des rebondissements précipités dans un monde impitoyable. Le Désarroi de Ned Allen suit la trajectoire d’un homme en proie à une série de choix désastreux qui l’entraînent dans une spirale de déclin. Au début du roman, la lente descente aux enfers de Ned est décrite avec une grande minutie, mais cette introduction s’étire quelque peu, rendant le processus de chute un peu trop long. L’auteur met en scène une accumulation de mauvaises décisions, et bien que cette approche serve l’intrigue, elle semble exagérée et manque de réalisme. Les erreurs de Ned s’enchaînent sans réelle justification, ce qui donne l’impression que ses malheurs sont trop nombreux pour être crédibles. Dans la troisième partie du livre, l’histoire prend un tournant avec des rebondissements inattendus, redonnant un peu de dynamisme au récit. Cependant, ces événements surviennent de manière précipitée, presque forcée, ce qui ralentit l’impact qu’ils devraient avoir. La narration s’accélère trop vite et déstabilise, après une longue lenteur. On se retrouve brusquement dans une action frénétique. La fin du roman est également un point de confusion. Après un parcours tortueux, la conclusion arrive trop rapidement, sans suffisamment de développement, laissant un sentiment d’inachevé. Pourtant, l’un des points forts du livre réside dans la critique de la société américaine, particulièrement de ses dynamiques impitoyables, représentées par un monde où seuls les "requins" survivent. Malgré ces faiblesses, Le Désarroi de Ned Allen est un texte bien écrit, avec une plume soignée qui parvient à captiver par ses descriptions attendrissantes et son exploration des tourments internes de son protagoniste.