La Poursuite du bonheur : Le livre de Douglas Kennedy, Cyril Bonin

Toujours osé de se lancer dans une adaptation d’un célèbre roman de surcroît lorsque son auteur est reconnu comme incontournable (Douglas Kennedy) Mais comment résister au trait si caractéristique et élégant de Cyril Bonin, à sa mise en page soignée et au subtil choix des couleurs qui rendent ici un vrai hommage au cinéma rétro américain. La poursuite du bonheur plonge le lecteur dans l’atmosphère des États-Unis d’après-guerre, sur fond de Maccarthysme et de tensions sociales. L’histoire est classique : Sara, une jeune femme moderne, soucieuse de sa liberté, tombe amoureuse de Jack Malone, journaliste de l’armée américaine. Mais ce dernier est marié… Sara est attachante avec ses renoncements et ses passions contrariées, son courage. Les personnages secondaires masculins sont eux plus fades. Dommage néanmoins que la romance prenne le pas sur le contexte de tensions politiques et la chasse aux communistes/homosexuels. En résumé, une belle adaptation bien qu’un peu convenue.

Cette BD est l'adaptation du roman de Douglas Kennedy, La poursuite du bonheur. Je découvre tout à la fois, le trait de crayon de Cyril Bonin, et l'œuvre de Douglas Kennedy. Je suis sous le charme. "Le premier, le tout premier souvenir de lui est un regard, fortuit, d'un bout à l'autre d'une pièce bondée et enfumée." Sara venue fêter Thanksgiving, chez son frère, fait la connaissance de Jack. Elle tombe immédiatement sous son charme. Mais Jack doit repartir le lendemain. Il est militaire. Une seule petite nuit, mais le début d'une grande histoire... Le dessin m'a un peu déstabilisé au départ. Les visages légèrement anguleux et la présence de hachures sans doute. Mais l'ensemble est bien léché. La palette des couleurs est assez particulière, alternant entre des teintes orangées et vert d'eau. Cela crée une atmosphère incroyable ! Après quelques pages, je me suis habituée à cette ambiance feutrée. Quant au scénario, il suit, j'imagine, la découpe du roman. Encore un roman que je voulais lire ! Et encore une Bd qui chippe la vedette ! Mais, comme bien souvent, l'envie de me plonger dans le roman, finalement, en terminant cet ouvrage, ne m'a pas quitté. Je me replongerai volontiers dans cette histoire. Peut être pas tout de suite, car c'est un peu frais, .. mais d'ici quelques temps. La poursuite du bonheur est certes, une histoire d'amour, mais une critique de la société américaine. Le roman se passe aux heures noires du Maccarthysme. Personnellement, cette époque de l'histoire américaine me fascine. Quand la grande histoire rejoint la petite... Douglas Kennedy nous conte une passion dans une Amérique puritaine corsetée. Mon avis J'ai vraiment apprécié cette bande dessinée. Cyril Bonin a réussi le pari. Les émotions sont là. L'atmosphère est parfaite. Ne me reste plus, désormais, qu'à découvrir l'œuvre originale. Challenge BD 2025

J’ai lu le roman, donc rien ne m’a vraiment surprise dans le récit. C’est toujours un peu particulier de lire un roman puis son adaptation en bande dessinée : tout est déjà connu, tout est déjà transcrit… Les dessins sont jolis, bien réalisés. Le récit, quant à lui, est plutôt correct, même si l’histoire tourne autour d’une romance compliquée : « Je t’aime, mais je me dois de rester avec la femme qui est enceinte de moi… » Très romance, justement. Étonnamment, j’avais apprécié le roman, et pourtant, ce n’est pas du tout mon genre, moi qui n’aime pas les histoires d’amour. Ce livre m’avait été recommandé par ma grande sœur. Et je crois que c’est pour cette raison que je l’ai aimé : parce qu’en le lisant, je suis entrée dans son jardin secret, dans une lecture qui l’a profondément marquée. Comme je dis souvent : « Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es. » Et là, j’ai découvert que ma sœur avait un cœur d’artichaut… Bon, revenons à cette lecture. En résumé : j’ai apprécié, mais sans plus. Bonne lecture !

Sous les recommandations de Lisa, la jeune bibliothécaire de Montigny-le-Tilleul, je me penche depuis peu sur le rayon BD et romans graphiques. Il s'agit la plupart du temps d'adaptations de romans que j'ai déjà lus, ce qui me permet d'une part de connaitre l'histoire de façon exhaustive, d'autre part d'observer le traitement que les auteurices en font, par quels prismes ils choisissent d'entrer dans le texte. D'un point de vue graphique, cette BD est très réussie, le choix des couleurs, vert et rouille nous donne à imaginer le NY de l'après-guerre, atmosphère lourde et passée. Les personnages sont reconnaissables grâce à une chevelure, une moustache, un visage oblong. Le texte y est abondant, ce qui nous permet de lire les situations évoquées, de suivre le fil de la vie des différents protagonistes. Il s'agit majoritairement d'états d'âme et de sentiments, ce n'est pas simple à dessiner. Quant au traitement de l'histoire en elle-même, elle ne m'a pas convaincue. J'ai été souvent agacée par les réactions très passives, négatives ou agressives des personnages. Il est clair que le sujet n'est pas réjouissant mais je n'ai pas réussi à être en empathie avec eux. Jack m'a semblé d'office odieux et j'ai gardé cette première impression tout le long de ma lecture, ce qui fait que même quand il souffrait et aurait mérité un peu de compassion, je suis restée de marbre. Sara m'a semblé particulièrement godiche et naïve, évidemment elle débarque à NY et dans les années 50 les filles n'étaient pas aussi émancipées que maintenant. Mais j'ai déjà lu de nombreux ouvrages relatant cette époque (entre autre l'excellent Broadway Limited de Malika Ferdjoukh) dans lequel les filles étaient autrement plus dégourdies que cette Sara. Celui qui m'a le plus émue est Eric, j'ai aimé son humour et son abnégation. J'aimerais prendre le temps, maintenant, de lire le roman de Douglas Kennedy, je connais l'auteur, je l'apprécie, je ne doute pas que le roman sera plus dense, plus nuancé et plus intéressant que cette BD qui a néanmoins le mérite de nous rappeler, sans y passer de nombreuses heures de lecture, que l'après-guerre aux USA a été le lieu d'une chasse aux sorcières impitoyable où il ne faisait pas bon être communiste, homosexuel, maîtresse d'un homme marié, où il ne faisait pas bon sortir du lot même si c'était sans ostentation. Relire l'histoire pour comprendre l'époque dans laquelle on vit est plus que jamais indispensable.