Les Sorcières de l'île : Le livre de Floriane Soulas, Caly

Du dessin manga français qui n'a rien à envier au dessin japonais. Un travail de couleur et de transparences somptueux qui confère à ce livre une douceur, une pudeur et une sensibilité rare. L'émotion mise en couleur. Le livre alterne entre conte fantastique, romance, et histoire familiale. Planté dans un monde imaginaire, onirique, cette île aussi bien japonaise que bretonne est intemporelle au service d'une narration plaisante. Un petit bijou graphique.

Après "le secret des bonbons pamplemousse" qui m'avait totalement conquise, j'avais hâte de découvrir ce nouvel opus de la collection Inari de Robert Laffont. Une nouvelle fois, j'ai aimé les couleurs tendres et pastels de ce deuxième ouvrage. Ça attire l'oeil et j'aime la douceur que cela inspire. La collection Inari promet un univers japonisant, entre mondes imaginaires et réalité. Si le premier nous avait plongé dans une histoire ancrée dans la réalité et dans les secrets de famille, ici c'est un monde imaginaire qui s'offre à nous. Nous sommes en effet dans un monde un peu onirique et magique, où Sayuri vit avec sa grand-mère. Vouée à prendre la place de cette dernière comme sorcière guérisseuse de l'île, elle lutte contre l'envie de partir à la découverte du monde. Elle rencontre alors un jeune homme, puis un drôle d'oiseau et elle va chercher à percer les secrets et les mystères du grand magicien, celui qui les contrôle depuis toujours. L'histoire est plaisante à lire, on sent l'envie de Sayurii de voler de ses propres ailes, sa frustration à l'idée d'être prisonnière de cette île à vie. J'ai aimé la sororité blottie au cœur de ce roman graphique plein de douceur et de lumière. Les illustrations sont apaisantes et correspondent à l'ouvrage, nous emmenant dans un beau voyage au bord de l'océan. Je dois avouer que je n'ai pas toujours apprécié le trait de l'illustratrice (notamment dans les visages), mais cela reste un avis totalement personnel. J'ai apprécié la douceur des illustrations et la beauté des paysages et l'ensemble est très poétique.

C'est une très belle et magnifique lecture, sous un sublime graphisme. Pour peu que vous y êtes sensibles, cela fonctionnera sur vous à tout âge (pour les 7 à 77 ans comme on dit dans les jeux de société). Sa couverture en fait également une lecture idéale pour le printemps ou l'été. L'île est enchanteresse, de la verdure, de la forêt, des animaux, la mer. Cela nous donne envie dy faire un tour et de nous y perdre à notre tour. Sayuri est une sorcière. Elle vit sur cette île depuis toujours, elle a de la magie, mais elle doit respecter bon nombre de règles. Elle est dans un endroit paradisiaque, mais c'est aussi une sorte de prison dorée. Les sorcières sont là pour les villageois, les soigner, mais elles doivent vivre à l'écart, ne pas leur parler ... Pourquoi donc ? C'est comme ça depuis la nuit des temps, ce sont les règles ! Le lien qu'elles ont c'est le Grand Champelier qui voyage, leur rend visite de temps en temps, veille à ce que les règles soient bien appliquées, et ne répond pas vraiment à toutes les questions. Sayuri a sa grand-mère et Moro, son renard. Elle a le pouvoir de parler aux animaux, surtout Moro. Bien entendu, il ajoute une belle touche. A ses 18 ans, une cérémonie d'importance aura lieu. Nous en découvrirons plus tard les tenants, les aboutissants et les choix. Sayuri se pose des questions, elle cherche des réponses et contre toutes les règles elle va sympathiser avec un villageois Renji, et elle se pose encore plus de questions mais a aussi l'occasion d'échanger réellement avec quelqu'un dans ses âges. Nous en découvrons plus sur l'univers et les sorcières au fil de notre lecture. A vous de lire pour découvrir la vérité cachée et le choix de Sayuri.

C'est une très jolie histoire, presque comme un conte et superbement illustré à l'aquarelle et aux crayon de couleur ! C'est très rafraîchissant en ce début de printemps, je me suis senti emporté sur cette île et ai pris le temps, comme l'héroïne d'admirer ses beaux paysages de forêt et sa vue sur la mer. Cela m'a rappelé des souvenirs d'enfance quand je jouais à Zelda Wind Waker et que j'appréciais la tranquillité des petites îles habité, où il y avait peu ou pas de monstres, où je pouvais prendre le temps de rencontrer chaque résident. Et qui m'a donné cette envie de voyage en mer, de découverte du monde, qu'on retrouve également chez notre héroïne. Si vous cherchez un one shot avec de belles illustrations, qui vous emmènent en voyage et avec une histoire empreinte de magie et d'une sororité réconfortante, laissez vous tenter pas Les sorcières de l'île ! Si vous cherchez un récit complexe qui abordent des sujets en profondeur, passez votre chemin.