Les suppliciées d'Appoigny : Le livre de Sabrina Champenois

Apres avoir lu quelques un de la collection Américaine, j'ai voulu decouvrir la version Française. Dans ce récit, j'ai pu découvrir une histoire glaçante que je ne connaissais pas du tout. Recit qui est très bien écrit et documenté par l'auteur qui est egalement journaliste. Cette affaire nous montre le non travail de la justice et ses vices cachés, l'impact psychologique sur les victimes où la reconstruction est casi impossible.. Une enquête qui m'a énervé, révolté par moment ! Ce que j'ai trouvé dommage, c'est que le récit ne parle pas que des suppliciées d'Appoigny.. L'auteur part dans d'autres affaires beaucoup plus médiatiques de la région.. Et on en oublie un peu trop vite nos deux victimes du sujet principal.

Une histoire vraie qui a plusieurs qualificatifs pour ma part: horrible, répugnante, injuste et touchante. Bien qu'elle ne soit pas récente, nous n'allons remontons pas si loin que ça car cela s'est passé à Auxerre dans les années 1980. *Un homme a profité de la faiblesse de jeunes filles qui étaient instables et à la fois perdues car elle venait de la DASS pour leur faire subir les pires sévices et souffrances à l'aide de la complicité de sa femme et d'un réseau de personnes sadomasochistes. Malgré toutes les preuves et les indices qui accablaient les tortionnaires, la justice a vite bâclé les condamnations et beaucoup de preuves ont disparu comme par enchantement pour faire condamner tous ces pervers. Et oui, quand nous sommes Monsieur De... Ont ne touche pas ! Peu après d'autres événements dramatiques se sont passés aux alentours de la ville d'Auxerre et on fait planer l'ombre sur l'affaire de ses pauvres filles. *Nous pouvons constater que l'injustice régnait déjà à cette époque. Etant petite à cette époque, je ne me souviens pas de cette affaire mais certaines qui sont évoquées me parlent. Un livre très intéressant d'autant plus que la plume de l'auteure fait qu'il se lit, malgré les horreurs, très facilement. Je le conseille pour les personnes qui aiment toutes ces vraies histoires.

Huguette va réussir à se sortir de sa prison où elle est séquestrée avec Michaëla, elle va enfin pouvoir s’enfuir et alerter les autorités pour sauver également Michaëla. Le couple Dunand est alors arrêté et si, aucun des deux ne va nier les sévices proférés sur les deux jeunes femmes, ils vont se déchirer s’accusant l’un l’autre, et surtout rester silencieux quant aux personnes qui les payaient pour pouvoir torturer les jeunes femmes. Des personnes qu’on ne retrouvera jamais. Et pourtant Huguette s’était enfuit avec un agenda et des carnets. Agenda qui a mystérieusement disparu au cours de l’enquête. Les Dunand sont jugés, Claude aura le droit à la prison à perpétuité mais il sortira moins de dix ans après « pour bonne conduite » et parce qu’il jure de vivre désormais une vie exemplaire. Un gros fuck aux victimes. Cette histoire est horrible, les erreurs judiciaires sont catastrophiques, il est aussi inadmissible que Claude Dunand s’en soit sortit avec presque rien comme condamnation. La vie de Huguette et Michaëla a été très dur après cette expérience et elles se sont sentis flouées, pas du tout protégées par la justice. Et on les comprends. C’était une lecture intéressante, mais qui contient énormément de digression, et l’autrice va surtout dénoncer le système judiciaire, au travers cette histoire mais aussi au travers de celle d’Emile Louis, de Pierre Charrier, et également de Fourniret. C’était intéressant mais on sort trop par moment du vif du sujet : l’affaire Dunand. Du coup j’ai des fois déconnecté au cours de ma lecture. En conclusion, une lecture plutôt intéressante mais qui se sert surtout de l’affaire Dunand pour revenir sur d’autres affaires et dénoncer les erreurs judiciaires le laxisme parfois des autorités, et poser la question : est-ce que des gens avaient intérêt à ce que Claude Dunand garde le silence ? Ceci dit, j’ai aimé en apprendre plus sur Huguette et surtout sur Michaëla après leur sortie de cet enfer.

En 1984 deux jeunes femmes ont été torturées et violées dans un pavillon de l'Yonne, avant qu'une d'elle puisse s'enfuir et donner l'alerte . Le procès qui en découle est le résultat d'un manque criant d'empathie envers les victimes , toutes deux venant de la ddass. Et par ailleurs une complaisance malsaine de la justice envers les accusés dont certains n'ont même pas été inquiétés . Le traumatisme à vie subit par les victimes est bien expliqué mais elles sont reléguées à l'écart du livre pour mieux parler des différentes affaires du même genre apparues au même moment où presque dans le département. Ce livre n'est pas l'histoire des deux jeunes femmes mais plutôt un plaidoyer contre la justice extrêmement laxiste de cette époque. Un bon point malgré tout pour la réhabilitation du gendarme qui a tout donné pour instruire ces affaires et que la justice a dénigré jusqu'au bout . Bonne lecture