Mon coeur a déménagé : Le livre de Michel Bussi, Laure Filiu, Jean-Marc Coudert

Ophélie a sept ans quand sa mère est retrouvée morte. Poursuivie par son mari violent après avoir fui leur appartement pour protéger Ophélie, elle venait d’appeler à l’aide le travailleur social Richard Vidame qui la suit. En vain. Placée en foyer, Ophélie se fait la promesse de retrouver tous les témoins du drame et de se venger de Vidame dont la passivité a contribué, selon elle, à la perte de sa mère. A travers le portrait d’Ophélie, toute en douleur, haine et intelligence froide, Michel Bussi nous embarque dans ce qui se révèle être bien plus qu’une quête de vérité : un besoin obsessionnel de vengeance. En contrepoint de cette Némésis au cœur noirci de haine, l’auteur l’entoure de personnages empreints d’humanité, d’humour et de chaleur (Nina, son amie d’enfance, Béné l’éducatrice, Lazare l’ex-policier retraité), plus attachants. Ce roman m’a néanmoins un peu moins conquise que les autres de cet auteur que j’aime beaucoup. J’ai, en effet, eu le sentiment de suivre davantage l’impact émotionnel de ce drame dans la vie d’Ophélie qu’un déroulé rigoureux de l’enquête le concernant. Le plaisir de lecture n’en a pas été altéré pour autant car j’ai bien retrouvé ce qui me plait chez Michel Bussi : une narration habilement rythmée, un ancrage géographique fort (ici à Rouen) et l’art et la manière de nous amener là où on ne s’attend pas à arriver en maestro des retournements de situation qu’il est. J’ai apprécié, par ailleurs, d’avoir en toile de fond pour ce roman l’Aide sociale à l’enfance sur laquelle il porte un regard critique mais nuancé. C’est intelligent, sensible et prenant.

CHRONIQUE LECTURE TERMINÉE #128218;#10024; #128008;#8205;#11035; mon coeur a déménagé #128209;479 pages #9999;#65039; @editions_pocket @michel_bussi #128198; janvier 2025 #11088;#65039; 5/5 Mini résumé mon avis #9997;#127996; Cela fait maintenant dix ans que je lis l’auteur que j’ai LU et ADORÉ chacune de ses histoires. Ça n’a pas manqué avec ce petit dernier qui était un coup de cœur #10084;#65039; Michel Bussi nous dresse le destin d’une petite fille à l’enfance difficile, qui va tenter de trouver sa place, mais surtout de trouver des réponses à ces questions. #129335;#127996;#8205;#9792;#65039; Très rapidement placée en foyer, on va suivre l’histoire d’une adolescente rebelle, qui va évoluer sous une fausse identité, mais avec une quête bouleversante, celle de comprendre qui a tué sa maman ce soir d’avril 1983. #128298; Ce roman m’a percuté en plein cœur par une plume saisissante, criante de de réalisme, avec des sujets d’actualité. L’auteur sait nous mener en bateau, nous amener à un twist toujours aussi inattendu, mais c’est ce que l’on aime chez l’auteur. #128525; Michel Bussi fait vraiment partie de ces auteurs vers lesquels je fonce les yeux fermés, sans jamais douter, de la puissance et du talent de son écriture. #9997;#127996; À lire, à prêter, à donner, à offrir, à s’échanger. #10024; Est ce que je t’ai donné envie de lire ce roman? #128521;

Je ne lis plus forcément tous les Bussi qui sortent. Vous ne me jetterez pas la pierre, mais les sorties s’enchaînent à un rythme tel qu’il est impossible de s’intéresser à toutes. Pourtant, entendre l’auteur parler de ce livre et savoir qu’il était parrain de l’édition 2024 du salon Iris Noir Bruxelles, ça faisait quand même deux excellentes raisons de lire ce dernier-né ! J’imaginais déjà le puzzle narratif qui allait me laisser pantoise à la dernière page. Parce que c’est ça, la marque de fabrique de l’auteur : un twist final qui arrive comme une claque et qui cueille le lecteur avec force. Sauf que, pour une fois, ça s’est passé différemment… Si l’on retrouve bien la narration à plusieurs voix, les temporalités éclatées et l’inévitable quête de vérité, le grand twist final m’a paru moins marquant. Pour la première fois, je n’ai pas eu droit à cette claque magistrale à laquelle il m’a habituée. Car cette fois, c’est plutôt le portrait poignant d’une enfant blessée que nous offre l’auteur. À l’âge de sept ans, la vie d’Ophélie bascule. Papa tue maman. Maman est morte, Papa est en prison. Ophélie, elle, se retrouve en foyer… Dès lors, une obsession naît : la vengeance. Et elle grandit avec elle. Car pour Ophélie, aucun doute : il existe une autre vérité, une autre culpabilité. Celle de Vidame, un travailleur social qui était, à l’époque du drame, en charge de sa famille. Il est, pour Ophélie, le seul coupable de la mort de maman. Toute la vie d’Ophélie, tous ses choix seront guidés par cette obsession. Ce roman, c’est un hommage discret, mais puissant au monde des travailleurs sociaux. Ceux qu’on oublie, qu’on critique, qu’on juge, mais qui, dans l’ombre, tentent de réparer l’irréparable avec trop peu de moyens et bien trop de responsabilités sur les épaules. Comme Bénédicte, l’éducatrice d’Ophélie, humaine et aimante, qui en est l’incarnation lumineuse. À ses côtés, des ados cabossés, mais profondément attachants, comme Nina, la sœur de cœur qu’Ophélie rencontre au foyer, à la répartie cinglante et au cœur grand comme l’océan. Et puis il y a le décor, ce retour dans les années 90, avec ses Walkman et ses débardeurs fluos, qui ajoute un brin de nostalgie douce-amère, surtout si, comme moi, vous étiez ado à cette époque (oui, je suis vieille, et alors ?) Côté style, on retrouve l’écriture fluide de Bussi, toujours aussi accessible, toujours aussi précise. Peut-être un peu moins lyrique que ce que j’aime, mais toujours efficace. Le roman assume son ton plus introspectif, plus romanesque que véritablement haletant. Ce n’est pas un thriller d’adrénaline, mais un récit de reconstruction, un voyage émotionnel à travers la colère, la quête chimérique de justice, la perte, et ce besoin vital de comprendre pour enfin se (re)construire. « Mon cœur a déménagé » est un roman moins spectaculaire, mais plus humain. Il parlera sans doute davantage aux lecteurs fidèles de Bussi, capables de reconnaître l’évolution de sa plume vers quelque chose de plus mûr, de plus engagé, de plus intimiste. Ce n’est pas celui que je recommanderais pour découvrir l’auteur. Mais c’est un roman qui mérite d’être lu pour ce qu’il dit des enfances volées, des adultes fracturés, et de ceux qui les aident à tenir. Et pour finir, bravo à Michel Bussi qui reverse 10 % des droits au Secours populaire. Une belle manière d’aligner ses mots à ses valeurs.

Michel Bussi nous balade allègrement. Impossible de quitter ce livre. On y aborde le monde de l'enfance en souffrance. Les personnages sont attachants et émouvants. Bien entendu, c'est un peu extrême mais la description de deux mondes antagonistes m'a fait sourire : le monde des enfants placés en famille et les enfants de milieux bourgeois. Un zeste d'humour, une belle intrigue, des moments d'émotion... Un retour vers les années 90... Et une fin inattendue. Bref, j'ai passé un bon moment.