Mon coeur a déménagé : Le livre de Michel Bussi, Laure Filiu, Jean-Marc Coudert

Ce qui est bien avec un opus de Bussi c'est que l'on sait à quoi s'attendre. C'est encore le cas cette fois-ci. L'histoire, un peu comme d'hab, est bien montée, prenante. Ce qui peut varier c'est la vitesse avec laquelle l'histoire se met en place. Là, nous sommes devant un cas de vélocité accentuée. Et puis, dès le premier tiers du livre, on a l'impression que l'on nous a dérangé pour rien. Les faits ne sont pas répréhensibles, le coupables ne le sont pas plus......Mais c'est mal connaitre Bussi et franchement, est très fort celui qui a deviné le montage final. Excellent roman pour la plage cet été. (après, il vous reste Proust pour briller sur le sable.

Il était une fois, un conte revisité sans château, ni princesse, le récit d’un quotidien chaotique où une petite poucette grandit sans maman. L’image du beau prince a foutu le camp avec le chevalier servant. Poucette s’en va rejoindre Oliver Twist en foyer. Et si c’était juste encore la fin d’une triste histoire. Mais…  « Vivre ne suffit pas, on a besoin de soleil de liberté et d’une toute petite fleur ». On a besoin aussi pour s’épanouir d’un terreau sain. Mais une petite fleur bien que choyée par une maman de substitution et bien accompagnée par une amie, peut vite s’empoisonner si le cœur est sec et si les racines ne se nourrissent que de la vengeance. Ophélie brûlera année après année toutes les allumettes pour mettre devant le fait accompli celui qu’elle pense responsable de la mort de sa mère. Il y a cependant ce qu’elle sait, ce qu’elle a cru, ce qu’on lui a tu et ce qu’elle ne saura jamais…La vérité est-elle bonne à entendre après tout ce temps? Michel Bussi aborde avec beaucoup de justesse la thématique des violences conjugales et fait le choix judicieux de se placer du côté des enfants placés dans les foyers. Il dépeint l’après et la difficulté de trouver sa place quand on perdu ses repères et que le passé devient toxique pour notre avenir. Avec lui, l’intrigue n’est jamais au détriment de l’émotion avec des personnages vrais. Parfois alambiqué, ce roman reste une triste mais bien agréable lecture.

Je découvre pour la première fois Michel Bussi avec ce roman et c’est une jolie découverte. J’ai beaucoup aimé la plume qui est accessible, très bien écrite et fluide. L’histoire grandit en même temps que son héroïne et sa vengeance se noircit au fil des années. L’auteur aborde des thèmes extrêmement forts et durs. On mêle quête et enquête, il y a une intrigante permanente voire obsessionnelle pour Ophélie, la protagoniste. J’y ai noté quelques longueurs tout de même mais qui n’ont pas gâchées l’envie de connaître la vérité. Et je dois avouer que j’aurai souhaité une autre fin. #x1fae2

Ophélie, 7 ans, a presque tout vu du meurtre de sa mère en 1983. Mais dans cette histoire, il n'y a pas qu'un seul coupable et Ophélie n'aura plus qu'un objectif le reste de sa vie : punir tous ceux qui sont responsables de près ou de loin de la mort de sa mère. J'ai ADORÉ ce roman. Parlons d'abord de sa construction originale. Un peu sous forme de carnet, de confession. Presque toujours du point de vue d'Ophélie mais chaque chapitre concentré sur un personnage en particulier. Ophélie se parle à elle-même, ou elle parle à ces personnes intérieurement. Je ne m'étais jamais sentie aussi proche d'un personnage de livre. J'ai exactement ressenti ce qu'Ophélie a ressenti presque jusqu'à la fin. Car malheureusement, nous apprenons des choses à la fin qu'Ophélie ne saura jamais. La plume de Bussi dans ce livre est très très poétique. J'ai vraiment adoré certains passages que j'ai trouvé magnifique. Ce roman déborde de rebondissements. Je ne me suis jamais ennuyée, ce livre est un vrai page turner. J'ai adoré le duo d'Ophélie et Nina, et j'ai détesté toute la famille Vidame (sauf Antoine, t'es un bon Antoine). Ophélie est intelligente, courageuse et forte. Je n'aurais jamais réussi à faire le tiers de ce qu'elle a entrepris. Malgré les évènements, c'est un personnage qui en finalité a une belle évolution. La fin de ce roman était vraiment horrible. Savoir des choses qu'Ophélie ne saura jamais m'a brisé le cœur (alors que c'est un personnage fictif, oui je sais). La dernière scène avec le chat m'a par contre mis du baume au cœur. Je ne saurais même pas vous donner la morale de cette histoire tellement qu'on pourrait en donner : fais confiance à ton instinct mais en même temps ne te fie à personne, n'abandonne jamais, profite de la vie... Bref, j'ai ressenti une explosion de sentiments. C'est un roman difficile à décrire mais c'est surtout un excellent moment que j'ai passé avec cette lecture.