Orgueil et préjugés : Le livre de Jane Austen

Un grand classique de la littérature anglaise. Un roman avant-gardiste qui dénonce la société anglaise de l'époque à travers une magnifique romance. Une écrivaine qui défend le droit des femmes à dire non à une demande en mariage et à faire ses propres choix!

Lu à l'adolescence. J'avais gardé le souvenir d'une belle romance. Alors, oui, il y a effectivement des histoires d'amour, des protagonistes qui se croisent, se cherchent ou s'évitent mais c'est surtout une superbe étude de moeurs avec des personnages fouillés, une société dépeinte toute entière dans sa médiocrité ou son honorabilité, une description d'un milieu où l'argent, le nom et la respectabilité règnent en maître. Le tout porté par une plume vive, fluide et d'une grande modernité, finalement à l'image d'Elizabeth. A lire et à relire.

Jane Austen nous donne envie de lire avec l’accent anglais avec tout cela comporte comme classe et distinction. Elle raconte une société on l’on juge compte tenu des apparences et des codes. Elisabeth qui est sans doute la plus perspicace de ses soeurs se laisse aller aux prejugés et comprend à quel point ils peuvent être douloureux.

« Elle est tolérable, mais pas assez jolie pour me tenter. » Charmant, n'est-ce pas? On l'aurait presque giflé à la page 15...et épousée à la page 300. Un roi du snobisme en veste de velours. Dès cette réplique balancée avec le naturel d'un homme qui n'a jamais entendu parler du tact, résume à elle seule le mépris princier de Mr. Darcy. Froid, hautain, engoncé dans sa fierté comme dans un col amidonné...Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher de scruter la moindre fissure de son masque. Ce type-là est insupportable. Donc fascinant. Mr. Darcy plante le décor : un monde régi par les apparences, l'argent et les bonnes manières. Arrogant, froid, sûr de lui, son mépris envers Elizabeth Bennet est si tranchant qu'on en frissonne. Et pourtant, c'est le début d'une tension inoubliable. Ce roman, écrit en 1813, a tout d'un classique... Sauf la poussière. Jane Austen, c'est de la rébellion en robe empire. Avec finesse et ironie, elle démonte les conventions sociales de son époque. À travers Elizabeth, elle propose un modèle de femme libre, intelligente, drôle, loin des héroïnes dociles qu'on attendait. Son style ? Une plume acérée, pleine de sous-entendus, de dialogues brillants et de non-dits savoureux. Chaque mot est pesé, chaque scène sociale est un théâtre. Elle modernise le roman de mœurs en injectant un regard critique, féministe avant l'heure, et délicieusement mordant. Son style n'a pas la concision d'aujourd'hui. Il y a des longueurs, des formules désuètes... mais à chaque ligne, on sent une plume en avance sur son temps. J'ai aimé me délecter du mépris transformé en passion. M'émerveiller devant la finesse psychologique d'Austen. Et rire doucement (ou grincer) devant les absurdités de la haute société. Jane Austen décortique les conventions, les rapports de pouvoir, les absurdités du mariage comme stratégie sociale, avec une ironie subtile et brillante, sans jamais hausser le ton. Un roman et une autrice que j'aime énormément