Un millionnaire à Lisbonne : Le livre de José Rodrigues Dos Santos

Ce roman est la suite de "l'homme de Constantinople" consacré à l’homme d’affaires arménien Calouste Gulbenkian. José Rodrigues dos Santos poursuit son récit biographique-romancé autour de cet exilé richissime installé d'abord à Londres et Paris, ensuite au Portugal au XX#7497; siècle. L'auteur s’appuie sur une abondante documentation pour nous faire vivre le génocide arménien, le Lisbonne cosmopolite de la Seconde Guerre mondiale, lieu de passage des espions, des réfugiés et des grandes fortunes déplacées, ainsi que la ruée vers l'or noir au fur et à mesure des nouvelles découvertes géologiques. J'ai donc trouvé cette lecture instructive à plus d'un titre !

Un millionnaire à Lisbonne de J.R. Dos Santos est la suite directe de L’homme de Constantinople et poursuit l’histoire d’un personnage ayant réellement existé, Calouste Gulbenkian. Ce roman historique et romantique retrace son parcours à travers les bouleversements du XXe siècle, tout en explorant les aspects culturels, économiques et politiques de l’époque. Si le protagoniste peut parfois sembler difficile à apprécier en raison de ses mœurs et de sa culture, cela tient davantage au contexte historique et géographique qu’au talent de l’auteur. En effet, J.R. Dos Santos parvient à rendre captivante l’histoire d’un homme dont les choix et la vision du monde peuvent sembler éloignés de nos sensibilités actuelles. Cette capacité à mêler récit biographique et romanesque tout en restant fidèle aux événements historiques est l’un des points forts du livre. L’un des aspects les plus marquants du roman réside dans sa mise en lumière du génocide arménien, un drame souvent occulté dans les récits historiques populaires. À travers les épreuves et les injustices vécues par les Arméniens, le livre offre une perspective essentielle sur un chapitre méconnu de l’Histoire. Ces passages, particulièrement poignants, suscitent une profonde émotion et rendent la lecture à la fois enrichissante et bouleversante. Enfin, ce roman est une lecture idéale pour ceux qui aiment apprendre tout en se divertissant. Même pour les lecteurs qui n’étaient pas passionnés d’histoire à l’école, le style fluide et immersif de l’auteur rend l’apprentissage naturel et non rébarbatif. On referme le livre avec un regard neuf sur certains événements et, parfois, une larme d’émotion face à la dureté des faits relatés. Le seul véritable point négatif du roman réside dans la réponse finale à la question philosophique qui jalonne tout le récit. Après un développement riche et profond, cette conclusion apparaît quelque peu bâclée, laissant un léger sentiment d’inachevé. En résumé, Un millionnaire à Lisbonne est un roman historique bien construit qui marie habilement documentation et narration. Il plaira aux amateurs d’histoire comme aux curieux désireux d’en apprendre davantage sur des périodes et des événements souvent laissés dans l’ombre. Malgré une conclusion philosophique qui aurait mérité plus de profondeur, il reste une lecture enrichissante et immersive.

Je découvre cet auteur grâce à ce livre, cadeau très bien choisi. J’affectionne particulièrement les romans historiques bien documentés et celui-ci en fait partie. J’ai dévoré ce pavé de six cents pages. L’histoire de cet homme est passionnante : une personnalité hors norme, aussi riche qu’un Rockefeller mais pratiquement inconnu du grand public. Un diplomate et financier qui se passionne pour les arts. La première partie du livre évoque le génocide arménien, l’auteur nous entraîne au cœur de l’épopée tragique du déplacement et de la traque de cette population. La suite du livre évoque son amour de l’art et ses talents de diplomate côtoyant les plus grands pendant la deuxième guerre mondiale. L’auteur, avec sa plume fluide et sa précision historique rend un bel hommage à ce visionnaire au caractère bien trempé. J’ai déjà prévu de lire d’autres ouvrages de cet auteur. Je vous conseille vivement cet ouvrage.

Il était le roi du pétrole, l'empereur des salles de vente. En ce jour de 1955, " l'homme le plus riche du XXe siècle " vient de pousser son dernier souffle... Dans la pièce voisine, son fils Krikor se plonge alors dans les notes de son père, cet homme qu'il connaît si mal. Car Calouste Gulbenkian n'a pas toujours été ce collectionneur fortuné, bondissant de Ritz en Ritz, de maîtresse en maîtresse. Avec son peuple, il a cheminé à travers l'horreur du génocide arménien. À Paris, il a fui la botte allemande, à Lisbonne, trouvé un exil douillet... Ce roman débute sur le génocide arménien, décrit au plus près des victimes. Lecture poignante, difficile, car sans pathos, sans commentaires, juste les faits. Avec le talent de l'auteur, à savoir une grande puissance d'évocation, ce qui dans ce cas rend ce fait historique encore plus dur. La suite est plus "légère", si j'ose dire, tout semble plus léger après ce récit liminaire, et balaye le XXème siècle avec le regard du personnage principal, au plus près des grandes puissances pétrolières. Et, en toile de fond, une délicieuse description de Lisbonne et de ses habitants. Ce qui n'est pas une des moindres qualités du roman. Captivant.