Une femme debout : Le livre de Catherine Bardon

Encore un très beau livre de Catherine Bardon, relatant l’histoire (vraie) de Sonia Pierre, avocate haïtienne et dominicaine ayant combattu l’injustice. On y découvre la face cachée de la République dominicaine, son histoire avec Haïti et surtout l’histoire d’une figure féministe s’étant battu pour les droits humains.

Pourquoi lit-on si ce n'est pour être emporté par un récit (vrai ou pas), ému par une personnalité, dévoré d'intérêt pour un pan méconnu de l'histoire du monde ? Ce livre réuni tout cela en quelques 300 pages sur le combat formidable d'une femme aussi admirable que méconnue. Rendons grâce ici à Catherine Bardon pour avoir magnifiquement raconté la vie de Sonia Pierre, activiste acharnée, sortie de son bidon-ville à l'âge de 13 ans pour embrasser la cause de ces déracinés haïtiens, nées sur le sol Dominicain...et pourtant considérés comme apatrides. Un grand livre sur une grande dame.

Catherine Bardon s’est saisie de la vie militante de Sonia Pierre, défenseuse des droits humains, qui a toute sa vie, combattu l’injustice. « Sonia n’avait pas le sentiment de faire quoi que ce soit de remarquable, c’était son quotidien, une évidence. Ce combat humanitaire était devenu politique puisqu’il mettait le gouvernement face à ses insuffisances, ses manquements, ses incohérences. » Mêlant fiction et vérité, l’auteur trace un portrait attachant de cette militante dévouée à la cause des plus pauvres. Elle le précise en fin d’ouvrage : « J’ai réinventé le réel en me laissant guider par ce que Sonia m’inspirait au fil de mes recherches ». Le résultat, c’est un roman au plus très de la réalité avec le souffle du romanesque. Sonia Pierre est née de parents pauvres dans un « batey », village de bric et de broc ou s’entassent les coupeurs de canne à sucre avec leurs familles. C’est un prêtre, le père Anselme, personnage fictif, qui, découvrant l’intelligence vive de la fillette, va l’instruire et l’aider à intégrer le collège. C’est grâce à ses études et à sa volonté que Sonia va échapper à sa condition de fille d’immigrés pauvres. Après des études de droit à Cuba, elle revient en République dominicaine plus résolue que jamais à combattre l’injustice « Dans ce milieu universitaire, au contact d’hommes instruits, fins politiques, rompus aux affrontements, qui avaient lutté pour plus de justice et d’égalité, elle avait trouvé l’inspiration pour ses propres combats. » Elle va créer le MUDHA, le Mouvement des femmes dominico-haïtienne, dont la mission est d’alerter sur le sort injuste et la précarité des travailleurs des plantations de canne à sucre et de leurs familles. Sonia prend des risques, et son action n’est pas pour plaire aux puissants qui gouvernent et ne veulent pas voir ces immigrés haïtiens obtenir les mêmes droits que les dominicains de souche. Elle est menacée. « Quoi qu’il arriva, elle était une cible. Cette menace ne cesserait de peser sur elle et sa famille. » Les personnages, fictifs ou véridiques, sont attachants et plus particulièrement Kerline, l’amie d’enfance de Sonia. Elle est le négatif de la militante instruite, nous montrant ce qu’il lui serait arrivé si elle était restée au « batey » où les filles se marient jeunes et ont de nombreux enfants qu’elles peinent à élever. Sonia n’avait pas cinquante ans lorsque est décédée d’une insuffisance cardiaque. Elle était pressentie pour le Nobel, et il y avait encore tant à faire. Elle reste un exemple pour toutes les femmes de son pays et les autres qui, dans le monde, se battent pour leurs droits. Le roman se termine sur ce constat terrible, « En République dominicaine, le problème migratoire …est un sujet à vif. » Ce roman raconte avec humanité cette vie exceptionnelle d’« une femme debout »

Catherine Bardon s’est saisie de la vie militante de Sonia Pierre, défenseuse des droits humains, qui a toute sa vie, combattu l’injustice. « Sonia n’avait pas le sentiment de faire quoi que ce soit de remarquable, c’était son quotidien, une évidence. Ce combat humanitaire était devenu politique puisqu’il mettait le gouvernement face à ses insuffisances, ses manquements, ses incohérences. » Mêlant fiction et vérité, l’auteur trace un portrait attachant de cette militante dévouée à la cause des plus pauvres. Elle le précise en fin d’ouvrage : « J’ai réinventé le réel en me laissant guider par ce que Sonia m’inspirait au fil de mes recherches ». Le résultat, c’est un roman au plus très de la réalité avec le souffle du romanesque. Sonia Pierre est née de parents pauvres dans un « batey », village de bric et de broc ou s’entassent les coupeurs de canne à sucre avec leurs familles. C’est un prêtre, le père Anselme, personnage fictif, qui, découvrant l’intelligence vive de la fillette, va l’instruire et l’aider à intégrer le collège. C’est grâce à ses études et à sa volonté que Sonia va échapper à sa condition de fille d’immigrés pauvres. Après des études de droit à Cuba, elle revient en République dominicaine plus résolue que jamais à combattre l’injustice « Dans ce milieu universitaire, au contact d’hommes instruits, fins politiques, rompus aux affrontements, qui avaient lutté pour plus de justice et d’égalité, elle avait trouvé l’inspiration pour ses propres combats. » Elle va créer le MUDHA, le Mouvement des femmes dominico-haïtienne, dont la mission est d’alerter sur le sort injuste et la précarité des travailleurs des plantations de canne à sucre et de leurs familles. Sonia prend des risques, et son action n’est pas pour plaire aux puissants qui gouvernent et ne veulent pas voir ces immigrés haïtiens obtenir les mêmes droits que les dominicains de souche. Elle est menacée. « Quoi qu’il arriva, elle était une cible. Cette menace ne cesserait de peser sur elle et sa famille. » Les personnages, fictifs ou véridiques, sont attachants et plus particulièrement Kerline, l’amie d’enfance de Sonia. Elle est le négatif de la militante instruite, nous montrant ce qu’il lui serait arrivé si elle était restée au « batey » où les filles se marient jeunes et ont de nombreux enfants qu’elles peinent à élever. Sonia n’avait pas cinquante ans lorsque est décédée d’une insuffisance cardiaque. Elle était pressentie pour le Nobel, et il y avait encore tant à faire. Elle reste un exemple pour toutes les femmes de son pays et les autres qui, dans le monde, se battent pour leurs droits. Le roman se termine sur ce constat terrible, « En République dominicaine, le problème migratoire …est un sujet à vif. » Ce roman raconte avec humanité cette vie exceptionnelle d’« une femme debout »