Vieille fille - Une proposition : Le livre de Marie Kock

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La Découverte

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On la dit laide, revêche, frigide, avare, aigrie, ennuyeuse et ennuyée. On l'imagine avec ses chats, ses pelotes de laine et sa solitude. Parce qu'elle n'a pas eu la chance de trouver un mari ou de faire des enfants, la vieille fille représente un échec. Elle est celle qui n'a pas joué ou qui a perdu au jeu de l'amour. Elle est ce que l'on ne souhaite pas aux jeunes filles de devenir, une image épouvantail.
Pourtant, la vieille fille a-t-elle vraiment un destin aussi peu enviable ? Lui a-t-on d'ailleurs demandé son avis ? Et si la vieille fille ne racontait finalement pas tant sa propre condition qu'elle ne tendait un miroir à celles qui ont eu la chance de ne pas connaître ce sort honteux ? Si elle était plutôt celle qui échappe aux carcans, à la surveillance, aux loyautés et aux alliances impossibles à défaire, à l'espace et au temps constamment partagés ?
Journaliste, Marie Kock est aussi ce qu'on appelle une " vieille fille ". Mêlant récit personnel, pop culture et études sociologiques, Vieille fille formule une hypothèse : qu'il est possible d'inventer d'autres manières de vivre, pour soi et avec les autres, de trouver l'amour ailleurs, autrement. D'avoir, simplement, envie d'autre chose.

De (auteur) : Marie Kock

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Maelstrombooks

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

#x1f49a Coup de cœur #x1fa75 Il y a des livres qui résonnent quand ils sont lus au moment opportun. Ce fut le cas pour moi. Je n'ai appris que peu de choses car cette figure je la connais, on m'y identifie parfois, je m'y suis déjà projetée. Mais cet essai m'a fait à un gros câlin, il est pour nous : les femmes célibataires par choix ou non, qui avons bien souvent vécus les pires expériences avec les hommes, à celles qui ne veulent pas d'enfants ou ne peuvent pas en avoir, à celles qui ne veulent plus, qui refusent par colère, par nécessité ou par paix intérieure de relationer avec les hommes, à celles qui n'abaisseront plus leurs attentes et à celles qui ne veulent plus exister à travers le couple (hétéro ou non). J'ai aimé le fait que l'autrice présente les aspects positifs d'être "une vielle fille" mais aussi les moins bons et plus douloureux : qui est mon contact d'urgence, que va-t-il se passer quand je vais vieillir, sur qui je peux compter ? Son introduction m'a percuté car quand on est une "vielle fille", combien de fois ressentons que nous ne sommes pas le premier choix. Mais l'autrice expose aussi la joie, la paix, la libération face à ce statut ! (Et l'amour pour son chat #x1f408) La deuxième partie "Ce que j'ai oublié de vous dire" est touchante. Mais j'aimerai insister sur le fait que les propos précédents de l'autrice sont valables, même si tu n'as pas vécu de drame amoureux ou de mauvaises expériences. C'est ta vie, tes choix ! Bref lisez le, car la prochaine fois que quelqu'un pensera me traiter de vieille fille je lui dirai merci #x1f525

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Lucilou

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Vieille fille... C'est fou ce que ce groupe nominal érigé au rang d'expression consacrée inspire et convoque, d'images, éculées, mais d'Epinal pourtant. Une vieille fille a forcement un chat, voire deux, voire plusieurs et un jour viendra où ils la dévoreront, puisque personne ne se sera soucié d'elle et de son silence suspect, de ces silences qui deviennent éternels. Une vieille fille a souvent un chignon bien serré et des airs revêches, des vêtements passés de mode ou un peu trop extravagants. Elle est maigre comme un clou et tient serrés les cordons de sa bourse. Elle ne sourit jamais et déteste les enfants. Elle n'est souvent que frustrations et désirent les hommes autant qu'elle les fuit. A moins qu'elle ne préfère les femmes... Qui sait... Ou alors, son fiancé l'a quittée pour une autre, plus jolie, et elle ne s'en est jamais remise. Ou alors elle a aimé sans espoir de retour... Elle est restée vierge, se gardant pour l'amoureux qui n'est jamais venu mais conserve une robe fleurie de jeune première dans sa penderie, si jamais... Et on rira de cette bécasse endimanchée le jour où elle osera la passer, alors qu'on la trouvera trop vieille pour le blanc, les fleurs et les dentelles. La vieille fille, souvent, est professeure ou secrétaire. Ou bibliothécaire. La vieille fille, c'est la tante à la Balzac, le chaperon à la Austen, la cousine pauvre qu'on hésite à présenter. Tant et tant d'images... Etrangement, elles sont un peu moins nombreuses pour le vieux garçon... Sans doute est-il moins suspect (à peine!) aux yeux de la société... "Vieille fille" c'est tout ça et c'est aussi le titre de cet essai de Marie Kock, dont j'ai récemment lu et adoré "Après le prochain virage, c'est chez moi". J'avais donc d'autant plus envie de lire celui-ci, dont le sujet m'intéressais beaucoup. Dans "Vieille Fille" sous-titrée "Une proposition", l'autrice, mêlant enquête sociologique et expérience personnelle qu'elle saupoudre au passage d'un peu de pop culture, s'attaque avec brio à la figure quasi légendaire mais surtout éminemment sexiste et stéréotypée de la vieille fille. Il en ressort un essai accessible, passionnant et jubilatoire qui fait œuvre de déconstruction et de proposition surtout. C'est en effet tout l'enjeu du texte que de donner à entendre qu'une autre voie est envisageable, qu'il est possible pour une femme de ne pas se soumettre à la norme et d'y trouver le bonheur, la liberté, la sérénité dans un monde normatif voire oppressif. Dans son ouvrage, Marie Kock nous pousse tout d'abord à prendre conscience du conditionnement social qui préside -qu'on le veuille ou non, consciemment ou pas- à nos choix les plus personnels: celui de tomber amoureuse, celui de faire couple et de s'engager, celui de faire des enfants... L'intime est politique, on ne le dira jamais assez! C'est pertinent et éclairant, convaincant à bien des égards. Bien sûr que le romantisme en prend un coup... Mais c'est peut-être aussi en ayant conscience de tout cela qu'on sauvera les fleurs bleues, qu'on les aimera mieux...et qu'elles fleuriront pour celles qui souhaitent les cultiver... De fait, qu'on soit concerné ou pas, le propos est passionnant, de sa contextualisation à l'histoire du mépris social qui entoure la figure de la vieille fille, ce qui constitue la seconde partie de l'ouvrage dans lequel Marie Kock nous offre un panorama assez complet de ces "vieilles filles", (passant des recluse médiévales aux "filles à chats", avec une escale auprès des duègnes et des chaperons en tous genres) dont elle décortique le traitement -littéraire notamment mais pas seulement- avant de les réhabiliter avec superbe. Et si elles n'étaient les plus libres de toutes finalement? Celles qui ont eu le courage de s'émanciper, de s'affranchir du joug patriarcal, de la sexualité imposée? J'ai réellement apprécié ce texte intelligent et engagé, émaillé d'exemples précis et très divers puisqu'on passe de Woolf à François Ozon, de Koh Lanta à Dickens, de Charles Ingalls à Honoré de Balzac, très bien exploités et parsemé de réflexions plus intimes et des expériences personnelles de l'autrice. Pour certains, cet apport personnel à un ouvrage qui se veut enquête et réflexion est sans doute un frein, pour moi il est un point fort. L'introspection à laquelle se livre Marie Kock approfondit son propos, lui permet aussi de ne jamais glissée vers le dogmatisme. Si j'ai parfois été gênée par son pessimisme à l'encontre des couples, j'ai apprécié qu'elle assume aussi ses doutes et ses contradictions. L'ouvrage ne se prétend pas exemplaire et n'indique pas de chemin à suivre: il se contente de dire qu'il y a d'autres possibles et il le fait avec beaucoup d'acuité, avec une rigueur dont témoigne les nombreuses références dont il est question. C'est une sacrée gymnastique que de maintenir un équilibre entre la réflexion pure et le récit intime et Marie Kock s'en tire bien, même si les frontières sont plus floues à la fin de l'ouvrage. "Vieille fille" est donc un essai passionnant, documenté et convaincant qui n'en demeure pas moins très humain, en témoigne le chapitre -non numéroté- où Marie Kock n'hésite pas à partager un deuil immense et ses possibles conséquences auprès de son lectorat, ce qui ajoute de la profondeur à son propos; une réflexion riche et généreuse, affranchie et décomplexée, bienveillante et intelligente qui éclaire d'un jour nouveau "la vieille fille", à rebours des idées reçues. Un hommage aux "femmes seules" et à leur cheminement. Un ouvrage qui questionne aussi la notion de "choix", de réappropriation de soi, de liberté et d'aliénation. L'entreprise était vaste, l'essai est une introduction réussie.

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Lescarnetsdejeanne

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Lecture du moment > Vieille fille - Marie Kock ~ 3,5/5 ° Ce que j'en ai pensé Quand une amie a proposé de me prêter un essai s'appelant "Vieille fille", j'ai failli mal le prendre ! Et pour cause, toute la société œuvre à brosser un portrait bien peu glorieux des femmes célibataires et sans enfant après un certain âge (le cliché de la femme à chats, aigrie et moche, vous l'avez ?). Avec ce livre entre l'essai et le témoignage, Marie Kock nous propose une autre vision de ces femmes qui subissent un mépris social évident. Et si ce style de vie était au contraire une forme de liberté et de sérénité, sans pour autant se priver des riches liens aux autres ? L'autrice s'appuie sur son histoire personnelle mais aussi sur la représentation culturelle de cette figure toujours dépeinte de manière dépréciative ; et comment pourrait-il en être autrement de femmes qui n'entrent pas dans les rôles que la société veut pour elles, ceux de mère et d'épouse ? Beaucoup de réflexions m'ont parlé (le fameux "mais oui, c'est exactement ça !"), ont mis des mots sur des ressentis que je partage. Si le versant plus personnel du livre m'a moins intéressée et que je suis un peu restée sur ma faim concernant certains développements d'idées, je suis ravie de ne pas avoir envoyé bouler cette amie qui m'a permis de découvrir cette réhabilitation de la figure de la vieille fille ! ° En quelques mots Ça parle de : société / place de la femme / célibat ° 203 pages - @editions_pocket - 2022 {Chronique et extraits photos à retrouver sur @lescarnetsdejeanne sur Instagram}

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Artecate

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Ça faisait longtemps que ce texte me faisait de l'œil et j'ai vidé un carnet de post-it dedans pour garder traces des phrases les plus pertinentes. Entre un récit intime et un essai, Marie Kock traite du sujet de la " vieille fille" , ce terme chargé d'une image honteuse pour les femmes non mariées et qui n'ont pas d'enfants. Mais à notre époque, c'est quoi une vieille fille ? Surtout, au regard de la deconsruction patriarcale et l'évolution de notre société, peut on vraiment parler de "vieille fille" pour qualifier des femmes qui sont sorties des schémas matrimoniaux et romantique ? C'est un texte très intéressant, bien mené, touchant par moment et très incisif à d'autres. Il contient à la fois un récit déculpabilisant, mais aussi valorisant tout en ouvrant la réflexion. Je regrette seulement qu'il soit si court. J'ai été d'abord surprise que l'essai soit mêlé au récit personnelle de l'autrice, avant d'apprécier cette approche. Ça donne une autre dimension au sujet et un ton très agréable à la narration (certaines remarques m'ont fais sourire ou m'ont amusés). Bref, j'ai beaucoup aimé cet essai et j'encourage vivement sa lecture !

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782348072772
  • Collection ou Série
    Nouveaux cahiers libres
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Marie Kock

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