Yardam : Le livre de Aurélie Wellenstein

Un bon bouquin, bien inspiré et intrigant. On verse dans le fantastique, je sors de ma zone confort. J'en profite pour découvrir l'auteure. J'ai apprécié : # Un récit maîtrisé et complet : de l'action, du suspens, un brin de romance carrément torturée. Le chapitrage court accentue le rythme. # Un concept puissant et original : les voleurs d'esprits, des prédateurs de l'âme qui errent tels des vampires pour étancher leur soif, c'est pas mal. Ajouter au fait qu'en se gavant de l'âme d'une victime, le voleur hérite de ses souvenirs ou ses compétences, on imagine aisément l'ampleur du champ des possibles. Le mode de propagation est ingénieux et insolite. # Une ambiance aux petits ognons : C'est très gothique et c'est plaisant : Le XIXe (à priori); une ville sombre, isolée du monde, peuplée de vampires « goulesques » et de spectres décérébrés, une atmosphère délétère bien rendue. C'est très "dark". # Une histoire à dimension humaine, les personnages sont finement travaillés...en profondeur si je puis dire. Mention spécial pour Kazan, le protagoniste : voleur, drogué, violent, torturé limite schizophrène, bref une vraie "tronche". D'ailleurs, les rares passages qui ont lieu dans sa psyché sont parmi les plus intéressants. Quelques nuances : # Quelques passages dispensables ou qui traînent en longueur. Le rythme s'essouffle un peu au 3/4 du bouquin. # Les rapports Kazan / Nadja / Feliks finissent un peu par agacer à cause d'une certaine redondance au fil des pages. # C'est pour public averti, pas le genre de bouquin qui je prêterais à ma gamine ado : l'ambiance est lourde, anxiogène, mortifère, c'est glauque voire franchement sordide (la scène de l'orgie...), du sang et du sexe. Autant être averti. Une bonne découverte. Certes ce n'est pas vraiment mon genre de lecture, mais j’ai pris plaisir à le lire, c’est l’essentiel. Je conseille, mais pour public avisé.

Dark fantasy ? Je ne connaissais même pas le terme. A l’exception de Tolkien, je n’ai jamais abordé la fantasy. Je ne me souviens plus comment je suis tombé sur ce livre. Par le plus grand des hasards, au gré de mes pérégrinations sur Babelio. De la même manière que je flâne dans les librairies, sans savoir ce que je veux, ni même ce que je cherche. Un titre interpelle. Pourquoi celui-ci plutôt que tous ceux-là ? Il y a certainement une raison. Des raisons plutôt. Inutile de chercher à comprendre. Des fois ça marche. D’autres non. Ce coup-ci, contre toute attente, ça a marché. Je pensais lire un livre de science-fiction. J’ai appris qu’il s’agissait d’un livre de Dark fantasy. Pour moi, ce roman évoque surtout puissamment le genre fantastique. Pourquoi nous sentons nous obligés de toujours tout catégoriser… Ce qui est certain, c’est qu’il ne s’agit pas de Hard SF. Car ici rien n’est possible, ni même probable. Mais l’imaginaire de l’autrice fonctionne à fond. A tel point que nous adhérons à son histoire. Sombre, triste, et non dénuée de poésie.

J'avais un peu peur de l'étiquette "horreur" collée a ce roman, mais je ne suis absolument pas déçue de ma lecture ! On explore, à travers un esprit malade, de nombreux dilemmes éthiques et moraux, tout en découvrant un monde bien développé. J'ai été assez touchée par la fin, qui reste somme toute optimiste, et plus belle que ce que j'imaginais au fil de ma lecture - d'autres feraient peut-être un autre constat !

J’ai été rapidement déconcertée par le ton et la violence de ce récit. Dans ce roman de dark fantasy, on suit les pas d’une palette de personnage qui se révèle complexe et sombre. C’est un huis clos intense et anxiogène que nous propose ici l’autrice. Elle nous balade de droite à gauche dans Yardam, ville en quarantaine qui se transformer en un véritable Enfer. Je me suis demandée au milieu du roman, jusqu’où elle allait aller dans cette illustration de la folie... [masquer] Elle nous y mène jusqu’à son paroxysme pour une fin des plus déconcertante [/masquer].