La cuisinière des Kennedy : un destin extraordinaire

Tout avait pourtant mal commencé. Un bébé abandonné n’était pas, en 1907, une rareté. Cette enfant recueillie à l’hôpital de Marseille ne serait pas la première à être placée dans des familles d’accueil. Ainsi, celle qui fut baptisée Andrée Leufroy – cette nuit de février était si glaciale – connut plusieurs foyers. Dans la Drôme, l’enfant grandit dans des fermes hospitalières, passionnée déjà par les recettes, les odeurs, les goûts, l’envie de réussir le plus savoureux des plats. Elle sera cuisinière et Andrée a suffisamment de tempérament pour aller au bout de son ambition.

La romancière Valérie Paturaud nous met, dès les premières pages, en appétit. Le portrait de cette enfant, bientôt jeune fille, timide d’abord puis déterminée, nous emmène dans une ruralité d’un autre siècle. Andrée, elle, est en avance sur son temps, libre et curieuse, et, si ses proches n’ont que faire de parcourir le monde, elle n’est pas du même avis et suit sa voie sans sourciller. Quel tempérament ! Malgré un (mauvais) mariage, l’arrivée de sa fille, le café de village de son mari bientôt transformé en restaurant, elle prend un jour ses jambes à son cou. La voici à Lyon, au service de familles de notables, les Berliet, les Lumières, les Gallimard et même Albert Camus ! Le hasard l’envoie encore plus loin, en Amérique, où pendant 20 ans, elle sera le témoin privilégié d’une famille presque royale. Les Kennedy accueillent cette Française qui a de l’or dans les mains. Ils sont gourmands, bienveillants, tendres, elle devient un véritable membre de cette tribu solaire, la meilleure cuisinière qu’ils aient jamais connue.

Cette histoire vraie est du pain béni pour un écrivain. Et le livre de Valérie Paturaud, extrêmement documenté, nous offre bien plus que ces commentaires lus et relus sur la famille la plus célèbre du monde. De sa cuisine, son royaume, Andrée entend tout, sait tout, des secrets des uns à leurs grands bonheurs, de leurs petits bobos aux drames insupportables et répétés qu’ils auront à endurer. Son affection pour cette dynastie, si éloignée de son propre monde, n’est que sincérité. Pour eux, elle délaisse sa fille et son petit-fils adoré restés au pays. Mais devient une grand-mère de substitution pour les enfants du benjamin de la famille, Ted, son préféré, peut-être parce qu’elle avait compris son chagrin d’être à part, un sentiment qu’elle connaissait bien.

L’aisance de cette petite paysanne parmi les grands de ce monde, son sens de l’humour, son courage, son talent fou pour accommoder les moindres restes, laissent pantois. Andrée était une femme unique à n’en pas douter. On est heureux de l’avoir rencontrée et on l’entendrait presque nous raconter, de son accent chantant, la vie à Hyannis Port. Sa fidélité éternelle – et réciproque - à ces Américains hors normes, son amour fou pour sa propre famille, serrent le cœur. Ne faudrait-il pas toujours croire à ses rêves ?

La Cuisinière des Kennedy

Valérie Paturaud

Les Escales

Roman Français

1999. Dans un cimetière du Vaucluse, sur la tombe d’une certaine Andrée Imbert, une couronne de fleurs et ces mots : « To Andrée, with love and gratitude. The Kennedy Family. » Quel est donc le lien entre cette femme et l’illustre famille ?

Rien ne prédestinait la petite Andrée, pupille de la nation placée dans l'arrière-pays drômois, à côtoyer les plus grands... Pourtant, sa détermination et son don pour la cuisine guideront ses pas jusqu'aux États-Unis, où elle entre au service des Kennedy.

Au cœur de la maisonnée, Andrée prépare les gâteaux d'anniversaire, imagine le menu des dîners de gala, console les peines des petits et partage les joies de la famille la plus célèbre du XX^e siècle.

L’histoire savoureuse d’une femme qui a réellement existé, ponctuée de photographies privées et de recettes extraites de son carnet.

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