La cuisinière des Kennedy : Le livre de Valérie Paturaud

La vie d’Andrée Imbert s’apparente à celle de l’histoire d’un conte de fées. Décédée en 1999, celle qui a cuisiné pour Camus, Michel Gallimard et enfin les Kennedy a d’abord grandi sur la Côte d’Azur. Elle s’est ensuite mariée, est devenue maman d’une petite Madeleine, puis a migré sur Lyon, sans son époux, désireuse de réaliser ses rêves. Il faut dépasser la bonne centaine de pages pour la découvrir aux côtés de la célèbre famille, une attente nécessaire pour mieux comprendre les origines du personnage, et la suite des événements. On constate un décalage culturel entre les Etats-Unis et la France, dans les années 50#8242;, mais aussi une véritable complicité qui s’installe entre Andrée et les Kennedy. Elle n’est pas simplement leur cuisinière. Elle joue aussi parfois les femmes de ménage, les nounous et outre ses tâches quotidiennes, fait partie intégrante de la famille. Cela se constate sur les nombreuses photos qui ponctuent ce roman, et d’autant plus le jour de ses obsèques, où l’on pourra trouver parmi les nombreuses couronnes de fleurs, une déposée par la famille Kennedy. Un très bel ouvrage, richement documenté, qui a sans doute nécessité des années de recherche et qui met en avant un personnage à la fois passionné et passionnant.

Biographie romancée L'autrice a rencontré Alain, le plus jeune petit-enfant d'Andrée Imbert, bébé abandonné, ayant "trouvé sa place en cuisine" dans ses familles d'accueil, puis placée dès ses 15 ans comme cuisinière expérimentée. Il lui confie une caisse de documents sur sa grand-mère. Elle récupérera son dossier de l'Assistance Publique, rencontrera des témoins, et comblera les trous grâce à son talent de romancière. Car il fallait en faire quelque chose, de cette histoire ! Très libre du fait de son statut, talentueuse, Andrée décidera de sa vie, quittera son mari en emmenant leur fille. De maisons bourgeoises en grands noms (Lumière, Camus, Gallimard) elle arrive sur la Croisette au service des Rogers, qui reçoivent le monde entier ! Ils la cèdent aux Kennedy. Elle passe au service de Ted et Joan, et devient la nourrice de leurs enfants qui lui resteront très attachés. Elle se rattrape sur le tard, après 20 ans passés aux États-Unis : mamie super star ! #LaCuisinièredesKennedy #ValériePaturaud #LesEscales #AndreeImbert

J'aime la cuisine. J'aime manger. Mais j'aime aussi les belles histoires de ceux qui arrivent à s'élever dans la vie grâce à leur courage et à leur abnégation. Andrée Imbert, baptisée Leufroy en 1907, on ne sait pas pourquoi, puisqu'elle a été découverte bébé sur le parvis d'une église de Marseille, va vivre plusieurs vies. Le système de placement de l'époque était très contrôlé, sans sensibilité, mais efficace si le fonctionnaire faisait bien son boulot. 13 ans, c'était l'âge pour commencer à travailler, avec un salaire. Cuisiner c'est ce que la gamine faisait le mieux depuis ses 5 ans grâce à ses deux premiers placements. La bougeotte elle a du faire avec, de place en place à cause des aléas de la vie de ses patrons Les familles Berliet, Lumière, Gallimard, Albert Camus vont parfaire sa formation et la conduire vers des rivages inattendus. Rose Kennedy, puis son fils Teddy et toute sa famille pendant 20 ans. Autant nounou que cuisinière; les enfants viendront lui rendre visite après sa retraite dans la région où elle a vécu son enfance. Ventérol, Cornillon, Nyons, Valréas, les Baronnies, presqu'une région d'adoption pour moi qui m'y rend régulièrement depuis 23 ans. Un "roman" qui m'a touché profondément.

Un immense coup de cœur pour ce roman. Un livre incroyablement fabuleux et addictif. L'histoire magnifique et le destin inimaginable d'Andrée Leufroy Imbert, pupille de l'état, qui se retrouve cuisinière (mais pas que) au sein de la famille Kennedy. J'ai tout simplement adoré le portrait de cette femme, de sa famille de cœur, de sa famille d'adoption. C'est beau, c'est fort, extrêmement émouvant de vivre cette partie de l'Histoire des États-Unis aux côtés de cette femme courageuse, à la fois forte et sensible. J'ai appris tellement de choses sur la famille Kennedy. Le petit cahier photos au milieu rend le roman encore plus magique. J'aurais juste aimé un arbre généalogique des Kennedy, tellement cette famille est grande, dans tous les sens du terme. Merci Valérie Paturaud, difficile de lâcher ce roman, encore plus compliqué de le quitter et de refermer la dernière page.