Apeirogon : Le livre de Colum McCann
Rami Elhanan est israélien, fils d'un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n'a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.
Tous deux ont perdu une fille. Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.
Passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l'envie de sauver des vies.
Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.
Afin de restituer cette tragédie immense, de rendre hommage à l'histoire vraie de cette amitié, Colum McCann nous offre une œuvre totale à la forme inédite ; une exploration tout à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, musicale, cinématographique et géographique d'un conflit infini. Porté par la grâce d'une écriture, flirtant avec la poésie et la non-fiction, un roman protéiforme qui nous engage à comprendre, à échanger et, peut-être, à entrevoir un nouvel avenir.
De (auteur) : Colum McCann
Traduit par : Clément Baude
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
BVGa
• Il y a 1 semaine
Un livre d’une très grande humanité, sur le sujet pourtant difficile des conflits Israël-Palestine. Le style littéraire est fluide et captivant, comme toujours chez McCann, les personnages sont finement ciselés, et l’intrigue parfaitement menée sur un fond géopolitique bien documenté Remarquable !
Fanfan-Do
• Il y a 1 semaine
2016. Deux pères, Rami l'israélien et Bassam le palestinien, ont tous les deux perdu une fille, victimes innocentes, mortes d'un conflit qui n'en finit pas. Dès le départ je me suis dit que j'avais là un étrange roman, qui parle avec infiniment de beauté de quelque chose d'abominable, l'occupation des palestiniens par les israéliens et tout ce qui en découle. Et en même temps, j'ai dû m'accrocher pour ne pas me perdre tant la construction est étrange et polymorphe. On a des chapitres totalement disparates, courts, moyen, longs, parfois à peine une ligne ou encore juste une photo, qui nous parlent de deuils, d'ornithologie et de couloirs de migrations, de cailloux, de vie de famille, de conflit Israëlo-palestinien, des Croisades, d'enfance, de guerre éternelle, de joies, de hasards, de Sir Francis Richard Burton, de chars, de rêves d'avenir, de checkpoints, de bombardements, d'Histoire, de la bêtise des hommes, de Nagasaki, d'Auschwitz, de Theresienstadt, de mort, de l'intelligence des hommes, de violence, de dangers, d'humiliations, du feu sacré, de balles en caoutchouc, de paix, de tortures, de rêves de paix.............. et tant de choses encore... Mais surtout, l'auteur nous raconte cet autre monde... qui vit un état de guerre permanent. Bassam et Rami, que tout devrait opposer, vont devenir amis et combattre pour la paix. Tous deux ont vécu la même terrible épreuve, la perte d'un enfant par une mort absurde. L'une est morte d'une balle en caoutchouc, l'autre d'un attentat suicide. Ils souffrent du même manque, du même vide indicible, de la même sensation d'aberration. Leurs filles sont mortes par la bêtise et l'instinct belliqueux des hommes. Pourtant, eux, après un long cheminement, se sont mis à croire que la paix est possible. Ce livre m'a fait penser à un coffre au trésor dans lequel se trouve la connaissance, une infinie connaissance très éclectique, des sujets multiples, un puits sans fond de savoir, une corne d'abondance sous forme d'écrit. Car j'ai réellement eu le sentiment d'être submergée d'informations passionnantes de tous ordres et de sortir de là un peu plus riche. Et comme ce roman est scindé en deux parties, à partir du chapitre 500, Rami l'israélien nous parle de lui, de sa vie, de sa douleur, de la terre où il vit et toutes les questions existentielles qui le taraudent depuis son drame personnel. Puis on arrive au chapitre 1001 et juste après le 500 où c'est au tour de Bassam de se raconter. Puis on va parcourir des chapitres à rebours jusqu'au 1. Ce roman m'a fait l'effet d'une mosaïque, à l'image du carrelage chez mes grands-parents, fait d'une multitude de morceaux de carrelage cassé, posés au gré de leurs formes. C'est le récit d'une occupation d'un peuple par un autre, de l'ignorance de part et d'autre, d'une haine aveugle qui tue des inconnus de tous âges et laisse des familles dans un chagrin irréparable. C'est l'histoire de ces deux pères en deuil à tout jamais qui ont compris que la haine engendre la haine, et qui, pour l'amour de leurs filles disparues, vont aller à l'encontre de ce qu'ils ont toujours cru devoir faire. Ça met en perspective ce qu'il se passe là-bas en ne prenant pas parti. C'est éclairant pour qui, comme moi, ne connais pas l'histoire de ce coin du monde et malgré la noirceur, il y a la lumière de Rami et Bassam qui veulent que la mort de leurs filles adorées ne soit pas vaine. Un roman impressionnant et magnifique. "Mon enfant n'était pas une combattante. Elle n'était pas membre du Fatah ou du Hamas. Elle était un rayon de soleil. Elle était le beau temps. Elle m'avait dit un jour qu'elle voulait être ingénieure, plus tard. Vous imaginez le genre de ponts qu'elle aurait pu construire ?"
Nat_85
• Il y a 2 mois
#x2764#x1f4a5#xNaNTel le mythe de Sisyphe, le conflit israélo-palestinien n'en finit plus de croître, multipliant inexorablement le nombre de ses victimes#x1f93c#x1f9d5#x1f525. Un conflit sans fin. Un espoir de paix déchu et sans cesse assombri. La douleur d'un parent qui a perdu son enfant peut-elle se révéler résilience ?#xNaN#x2764#x1f9d1#x1f691 Endeuillés, ils deviennent les protagonistes de tentatives de réconciliation. Ce roman de Colum McCann est puissant dans sa forme comme dans ses mots. Une déflagration littéraire qui emporte le lecteur dans un pays embourbé, asphyxié, terrorisé, condamné, au vu et au su de tous, alimenté par les grandes puissances. Des histoires prisonnières dans la chaîne des conflits inextricables.#x1f56f#x1f9f1#x2712#x1f50a#x1f4a3#x1f6ac
Ninilechat
• Il y a 4 mois
Apeirogon: une figure géométrique dont le nombre de côtés est impossible à dénombrer. Sans doute est-ce comme le conflit israélo palestinien. On ne sait pas par quel bout le prendre... Colum Mc Cann a écrit un biopic, genre plutôt abandonné aux écrivains de deuxième ordre; mais il a réécrit l'histoire à sa façon, deux fois 500 paragraphes, numérotés de 1 à 500 puis de 500 à 1. Ces paragraphes peuvent être d'une phrase, de trois mots, d'une demi-page, d'une page, seuls les paragraphes 500 auront la longueur d'un véritable chapitre. Le tout, balancé sans aucune chronologie. La sophistication de la forme est donc, parfois, un peu agaçante, disons envahissante. Dommage. C'est l'histoire de Rami Elhanan et Bassam Aramin. Smadar, la fille de Rami, avait treize ans quand elle a été tuée au cours d'un attentat palestinien, qui fit une douzaine de victimes, dont trois fillettes; Abir, la fille de Bassam, dix ans quand elle a été abattue par erreur, dix ans plus tard, par un garde-frontières israélien. Les deux hommes se connaissaient alors, et Rami s'est trouvé aux côtes de Bassam quand il a cherché un hôpital pour sa petite dans le coma. Les deux hommes s'étaient rencontrés lors de la formation du groupe des Combattants pour la paix, initié par Ytzhak Frankenhal, dont le fils avait été massacré à Ramallah; au cours des premières réunions, israéliens et palestiniens se regardent en chiens de faïence. Smadar vient d'être tuée, et c'est son frère qui vient raconter son histoire. Quant à Bassam, il a fait sept ans de prison -et dans quelles conditions inhumaines! pour avoir, ado, jeté des pierres; puis il est parti en Angleterre pour étudier, et comprendre ce qu'est le peuple juif. Il a vécu l'épreuve de la grève de la faim. Il voit ce que subit son peuple: les contrôles incessants, arbitraires, humiliants. Les distributions d'eau aléatoires, inégalitaires.... Les premiers pionniers des Combattants pour la paix comprennent petit à petit que ce qui les rassemble est plus fort que ce qui les sépare; que la haine ne peut que semer la haine, qui a son tour engendrera la haine... et ainsi Rami et Bassam sont devenus de très improbables, et de très grands amis. Ensemble, ils parcoureront le monde pour présenter leur utopie à partir de leurs histoires, sous les portraits des deux petites filles. Ce qui ne les empêche pas d'être très attachés à leurs patries respectives. Rani, bon juif, a fait la guerre du Kippour, la guerre des six jours... Et c'est cela, sans doute, qui rend leur engagement pour la paix aussi fort. Par ailleurs, la femme de Rami, Nurit, est une intellectuelle reconnue, un écrivain très engagé dans le pacifisme. Tu tues une personne; combien d'autres seront tuées en retour? Dans ces paragraphes, il y a des phrases qui reviennent, il y a le récit récurent des évènements, il y a les obsessions qui tournent et retournent dans les têtes de Rami et de Bassam, il y a le souvenir obsédant de ces moments de recherche hagarde, la petite n'est pas rentrée à la maison, mais où est-elle, de courses échevelées à travers Jérusalem... Et si. Vingt centimètres. Elle aurait couru juste un peu plus vite. Ou un peu plus lentement. Ou bien une mouche serait venue troubler la concentration du tireur. Et cette ambulance, pourquoi a t-ellle mis si longtemps? Dans les maisons il y a les robes des petites; le souvenir de leurs jeux... Mais il a aussi beaucoup d'histoires d'oiseaux! C'est qu'à Jérusalem, il y a d'incessantes traversées de migrateurs, et un centre de baguages de ces migrateurs. Et qui mieux que l'oiseau libre qui vole au dessus des frontières, en compagnie fraternelle d'autres espèces, pour illustrer l'utopie de l'amitié entre les peuples? Mais on voit aussi passer beaucoup de passagers clandestins: François Mitterand, Peter Brook, Jorge Luis Borges, l'explorateur Francis Burton, les musiciens du camp de Theresienstad, tous gazés après la dernière représentation, et tant d'autres, parmi lesquels on retiendra plus particulièrement Philippe Petit, le funambule qui traversera la vallée de l'Hinnom, avec le projet de lâcher, à mi-parcours, une colombe -il ne trouvera qu'un petit pigeon. Et la bestiole refuse de s'envoler, menaçant l'équilibre du balancier; sans doute n'avait elle connu que la cage.... encore un beau symbole, non? Il y a encore Dalia-Al-Fahoum, qui, émule de Messiaen, voulait enregistre le "bruit de la Palestine", qui parcourait le silence avec son enregistreur, et qui disparut mystérieusement, sans pouvoir mener à bien sa quête. Il y a la beauté du cheval arabe.... A lire absolument, surtout en ces temps difficiles: cela donne de l'espoir, s'il y avait plus d'hommes de bonne volonté.... Bien traduit par Clément Baude (ce n'était pas si facile...)
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782714494467
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Adobe DRM
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