Une terrible délicatesse : Le livre de Jo Browning Wroe
Octobre 1966. William Lavery, dix-neuf ans, vient de recevoir son diplôme. Il va rejoindre, comme son père et son grand-père avant lui, l'entreprise de pompes funèbres familiale. Mais alors que la soirée de remise des diplômes bat son plein, un télégramme annonce une terrible nouvelle : un glissement de terrain dans la petite ville minière d'Aberfan a enseveli une école. William se porte immédiatement volontaire pour prêter main-forte aux autres embaumeurs.
Sa vie sera irrémédiablement bouleversée par cette tragédie qui jette une lumière aveuglante sur les secrets enfouis de son passé. Pourquoi William a-t-il arrêté de chanter, lui qui est doué d'une voix exceptionnelle ? Pourquoi ne parle-t-il plus à sa mère, ni à son meilleur ami ? Le jeune homme, à l'aube de sa vie d'adulte, apprendra que la compassion peut avoir des conséquences surprenantes et que porter secours aux autres est peut-être une autre manière de guérir soi-même.
De (auteur) : Jo Browning Wroe
Traduit par : Carine Chichereau
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Cassiopee42
• Il y a 4 jours
1966. William a dix-neuf ans, il a reçu récemment son diplôme d’embaumeur, un métier « familial » puisque son père, son grand-père, son oncle, ont eu ou ont encore le même emploi dans l’ entreprise qu’ils ont fondée. Il est jeune et pourtant, il ne peut pas dire non et se rend, avec d’autres à Aberfan, au pays de Galles, où un glissement de terrain a englouti une école et des maisons, tuant cent seize enfants et vingt-huit adultes (c’est un fait réel). Pendant des heures, il redonne allure humaine aux corps pour que les parents puissent les identifier et « faire leur deuil ». Il est concentré, il accompagne autant les vivants dans leurs démarches de reconnaissance que les morts pour les rendre « beaux »…. Mais ces journées intenses ne le laisseront pas indemne, il voit la souffrance des mères confrontées à la perte d’un enfant, ce qui n’est pas dans « la logique ». Comment va -t-il ressortir de cette mission, comment « se retrouver » et continuer d’avancer lorsqu’on a vu l’indicible ? Il est non seulement bouleversé, mais il a perdu toute forme d’innocence. « Mais Aberfan lui a arraché ses entrailles, l’a broyé et expédié dans une dimension insondable. » Mais pourquoi a-t-il choisi cette profession, quel a été son cheminement ? Plusieurs retours en arrière permettent de comprendre le parcours de ce jeune homme, excellent chanteur, choriste, qui aurait pu « vivre » de sa voix. Pourquoi a-t-il cessé de chanter, lui qui avait une tessiture exceptionnelle ? Pourquoi a-t-il coupé tout contact avec certaines personnes ? William n’a pas de soutien psychologique alors qu’il intervient sur les lieux d’une tragédie (à l’époque, je pense que ça n’existait pas). Il doit se débrouiller seul avec le traumatisme, les cauchemars, tout ce qu’il rapporte avec lui. Il avait déjà un passé un peu difficile et ça n’arrange rien. J’ai découvert tout ça au fil des chapitres. C’est un magnifique roman d’apprentissage, qui parle de la masculinité sous toutes ses formes. De nombreux aspects sont explorés, à l’école, pendant les études supérieures, en famille, en couple, avec des amis -es. J’ai lu que l’auteur a grandi dans un crématorium. Est-ce pour cette raison qu’elle a choisi de parler des thanatopracteurs dans son premier titre ? A-t-elle des souvenirs de la catastrophe d’Abferfan ? (Je n’ai pas sa date de naissance). J’ai trouvé l’approche de cet emploi, très « particulier », bien faite. J’ai ouvert les yeux sur toute l’humanité qu’il y a derrière les gestes « médicaux », on peut même parler d’amour. Ce récit aurait pu être un peu trop « on va pleurer dans les chaumières » mais l’écueil a été évité. Le texte ne s’appesantit pas sur les moments douloureux, quels qu’ils soient, ni pathos, ni voyeurisme. La construction, avec différentes temporalités, permet d’envisager plusieurs hypothèses avant de savoir la vérité et de cerner tout ce qui a fait que William est tel qu’on le rencontre au début de l’histoire. L’écriture est plaisante, addictive (merci à la traductrice). Les scènes sont bien décrites, les émotions des personnages également. On voit toute la complexité des relations humaines, le poids du passé dans les familles, les difficultés à dialoguer, à s’écouter, à accepter les choix des uns ou des autres lorsqu’ils ne sont pas ceux qu’on aurait espérés … J’ai apprécié les différents personnages avec une préférence pour Betty (même si elle intervient peu) et sa sagesse…. Une chanson galloise : Myfanwy, ainsi que le Miserere sont des fils conducteurs émouvants (je vous conseille d’écouter la première). Une belle réussite pour un premier opus !
marialyze
• Il y a 1 mois
Je ne connaissais pas du tout la catastrophe d'Aberfan . J'ai beaucoup apprécié ce livre, le parcours de William que je ne trouve pas toujours très sociable avec les autres. D'accord il a des circonstances atténuantes ... Mais comme il le dit: " Ce n'est pas facile de se laisser aimer par des gens à qui on ne cesse de faire du mal." " Chanter, y a pas mieux , hein ! J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage de Martin parce que c'est un super ami, qui sait être présent Et comme ce n'est pas le personnage principal il passe un peu inaperçu . Je suis d'accord c'est un magnifique chef de choeur ! Et j'ai pris plaisir à écouter les oeuvres musicales qui sont mentionnées. " Allez mettez y du coeur" Tout ce qui est dit sur le chant m'a aussi touchée parce que chanter aide à se reconstruire, à écouter l'autre , à apprécier sa propre voix . Et qu'en chantant dans les plus grandes souffrances on peut cependant être l'ange de quelqu'un ...sans le savoir !
Judith22
• Il y a 4 mois
Quand j'ai commencé ma lecture, hier, j'étais déconcertée et ai failli abandonner. J'ai bien fait de poursuivre. Ce roman est très beau. Je viens de le finir aujourd'hui car je n'ai pu m'en détacher. En fait, il est dérangeant au début car il plonge le lecteur dans un des pires drames qu'ait connu le pays de Galles en 1966. La catastrophe d'Aberfan qui a vu périr plus d'une centaine d'enfants ensevelis sous les décombres des gravats d'une mine. Le personnage principal qui n'a que 19 ans et démarre tout juste une carrière d'embaumeur se prête volontaire pour préparer les petits corps. Une expérience terrible qui change son destin et le poursuit dans sa vie la plus intime. Après ces premiers chapitres, on revient sur l'enfance de ce jeune William Lavery, sur son don céleste de voix merveilleuse, de son amour pour sa mère, son oncle, jumeau de son père mort alors qu'il n'avait que huit ans et sur son attachement au compagnon de l'oncle, à une période où l'homosexualité était un crime. La musique est un personnage du roman, l'amour dans toutes ses dimensions est palpable, qu'il soit filial ou amical. J'ai aimé aussi l'ambiance du collège de Cambridge, les amitiés et les haines des jeunes garçons. Et j'ai découvert ce métier d'embaumeur, un métier mené avec délicatesse par les personnages du roman. Un métier très difficile mais qui est primordial. La vie et la mort sont liés dans ce livre d'une façon directe mais respectueuse. L'amour réunit les êtres et la résilience, même si elle prend du temps, fait triompher la vie. Le dernier chapitre en donne une dimension de toute beauté. Je recommande vivement.
Voyagelitteraire9
• Il y a 5 mois
C'est l'histoire de William, un jeune garçon qui perd très jeune son père. Dans sa famille, les fils sont embaumeurs de génération en génération. Sa mère ne veut pas en entendre parler et préfère pour William un destin lié à sa divine voix... Roman initiaque, qui met les mots justes et rend hommage aux victimes d'Aberfan, sans pour autant en faire l'élément principal du roman. Il questionne également sur l'amitié, l'identité, l'homosexualité et surtout de la rancœur et du pardon. Il faut passer au dessus de la couverture peu esthétique du livre et du mot "embaumeur", vous ne le regretterez pas !
Avis des membres
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Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782365697637
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
L'auteur
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