Rien de plus illusoire : Le livre de Marta Pérez-Carbonell
Dans un train de nuit entre Londres et Édimbourg, Alicia partage le compartiment et la conversation de Terry, écrivain et professeur de littérature, et Bou, son étudiant. Terry évoque le succès de son dernier roman, inspiré des confidences de Hans, un jeune homme avec qui il a entretenu une relation ambiguë.
Alicia s'interroge : a-t-on le droit de transformer la vie d'un autre en roman ? Fascinée par cette histoire, elle éprouve le besoin de découvrir ce qui s'est réellement passé. Alors quand Bou lui révèle que Hans a disparu après la publication du roman, la jeune femme se lance à sa recherche, dans une quête de vérité qui la mènera de New York aux rives du lac d'Annecy.
De (auteur) : Marta Pérez-Carbonell
Traduit par : Isabelle Gugnon
Les libraires et les médias en parlent
Avis Babelio
Chantalica
• Il y a 4 semaines
Il y a des romans qui ne se contentent pas de raconter une histoire : ils la déconstruisent, la plient, la démultiplient jusqu’à nous faire douter de ce qui est vrai ou inventé. Rien de plus illusoire appartient à cette catégorie rare. Marta Pérez-Carbonell y explore les frontières troubles entre la mémoire, la culpabilité et la fiction, tout en questionnant ce que signifie « se raconter ». Dès les premières pages, j’ai été happée par la finesse de son écriture, à la fois précise et poétique, et par cette tension sous-jacente qui ne faiblit jamais. On sent que chaque mot a été pesé, chaque silence calculé. Rien n’est gratuit : tout concourt à construire un labyrinthe narratif où le lecteur avance à tâtons, fasciné et dérouté. Ce que j’ai trouvé remarquable, c’est la façon dont l’autrice aborde le dialogue — non pas comme un simple échange, mais comme un miroir dans lequel les personnages se reflètent, se perdent et se réinventent. Les conversations deviennent le lieu même de la vérité, ou de son absence. Et à mesure que les voix se mêlent, le lecteur comprend que la plus grande illusion n’est peut-être pas celle des personnages, mais la nôtre : croire qu’on détient la clé du récit. L’architecture du roman, d’une élégance millimétrée, m’a rappelé ces poupées russes qu’on ouvre une à une, chaque niveau révélant une nouvelle perspective, un nouveau mensonge, une nouvelle émotion. C’est à la fois intellectuel et profondément humain, un texte qui joue avec les codes de l’autofiction sans jamais s’y enfermer. Marta Pérez-Carbonell signe ici un premier roman d’une maturité stupéfiante, une œuvre sur la parole, la perte et les fêlures invisibles que laisse le temps. C’est une lecture exigeante, mais d’une beauté rare, qui continue de résonner longtemps après la dernière page.
Waterlyly
• Il y a 4 semaines
Dans le train de nuit de Londres à Édimbourg qu’Alicia prend souvent pour des raisons de travail, elle va partager pour cette fois le compartiment avec Terry, un professeur, et Bou, son élève. Ces deux derniers entament une discussion, et Alicia ne peut s’empêcher d’y prendre part. Ils parlent d’un livre publié par Terry, et qui aurait causé la disparition d’un certain Hans, suite à sa publication, puisque beaucoup d’éléments de la vie personnelle de ce dernier semblent avoir servi à la confection de l’intrigue. Je ressors conquise par ce récit, qui est un véritable voyage au travers de la puissance évocatrice des mots. Dans ce roman subjuguant, l’auteure va aborder diverses thématiques, notamment par exemple, quelle est la part de réalité lorsque nous lisons un roman, et quelle est la part de pure fiction, sortie tout droit de l’imaginaire de l’auteur. Elle va s’interroger sur cette mince frontière. Les personnages sont remarquablement esquissés. Alicia m’a paru terriblement touchante, avec ses failles et les épreuves qu’elle a dû traverser. Ce personnage tout en nuances est fort et très bien décrit. J’ai eu la sensation de lire plusieurs histoires différentes dans le même récit. En effet, l’auteure mêle habilement les passages relatant ce voyage dans le train, mais elle retranscrit aussi certains passages du roman écrit par Terry, et enfin les passages de l’histoire personnelle d’Alicia. La plume de l’auteure m’a énormément plu. Avec un style très fluide, mais tout à la fois dense et une grande acuité au moment de décrire les sentiments de chacun de ses personnages, elle réussit à créer une intrigue particulièrement prenante, que j’ai eu beaucoup de mal à lâcher. Un court roman qui pose une multitude de questionnements, servi par une plume dense et profonde et des personnages remarquablement esquissés. À découvrir.
Lalitote
• Il y a 1 mois
Rien de plus illusoire de Marta Pérez-Carbonell Une nuit, un train, trois voix. Alicia, traductrice espagnole installée à Londres, prend comme chaque mois le train de nuit pour Édimbourg. Mais cette traversée ordinaire va se transformer en un voyage intérieur troublant. Face à elle, Terry, écrivain américain en pleine promotion d’un roman controversé, et son élève Bou. Au fil des heures, les confidences se croisent : Terry raconte l’origine de son livre inspiré d’un ami disparu, tandis qu’Alicia, à son tour, évoque un amour éteint sur une île lointaine. Leurs récits se confondent, tandis que le mouvement du train semble dissoudre la limite entre vécu et invention. Je me suis laissée emporter par cette frontière fragile, entre ce qui est vécu et ce qui est imaginé. L’autrice scrute ce fragile passage entre la vie et la fiction. Son écriture, d’une précision feutrée, explore les zones grises du souvenir et du mensonge. Le roman s’ouvre sur une citation fascinante : l’idée qu’il existe deux formes de néant, l’un absolu, l’autre chargé de traces. Cette métaphore guide tout le texte : la fiction comme tentative désespérée de fixer la trace de ce qui s’efface. Mais Rien de plus illusoire est aussi une méditation sur le temps : celui qui s’étire ou se contracte, celui qui déforme les souvenirs. Une nuit dans un train peut contenir des années. Et peut-être qu’écrire, au fond, c’est réparer une boussole déboussolée. Roman brillant par son ambition, parfois déroutant par sa construction, il demande au lecteur de se laisser happer, d’accepter de ne jamais tout saisir. Certains y verront un vertige, d’autres une frustration. Moi, j’y ai lu le miroir d’une question essentielle : jusqu’où la littérature peut-elle s’emparer de la vie sans la trahir ? Un premier roman élégant, exigeant, un peu brumeux comme ces nuits où l’on croit avancer, alors qu’on tourne encore autour du même secret.
Zephyrine
• Il y a 1 mois
Alicia, jeune journaliste espagnole, voyage dans un train de nuit entre Londres et Edimbourg. Voyage classique qu’elle fait une fois par mois. Mais cette nuit-là, elle rencontre Terry, un écrivain, et Bou son ami et étudiant. Les deux hommes sont en tournée littéraire au Royaume-Uni et contents de fuir les Etats-Unis. Terry est accusé dans son dernier livre d’avoir « volé » l’histoire de Hans, un jeune homme qu’il avait pris sous son aile et avec lequel il a entretenu des rapports ambigus. Les confidences démarrent entre les uns et les autres et Alicia est fascinée par cette histoire. Elle n’a pas lu le livre de Terry, ne sait que ce qu’il lui livre. Elle ignore ce qui est vrai ou ce qui est faux dans ce qui a été romancé par Terry. Elle ira même jusqu’après coup à chercher Hans pour tenter de réparer les torts que Terry a pu avoir. Cette lecture s’est faite en dents de scie pour moi. J’ai par moment été happée par le récit et à d’autres moments j’ai vraiment eu du mal à m’accrocher, un peu perdue dans les personnages je pense. Et après coup, je me dis que ce manque de transparence, c’est l’esprit même du livre qui s’appuie sur les auto-fictions dont on ne sait plus démêler le vrai du faux. On croit savoir mais on ne sait rien. Le livre est intéressant mais clairement pas un coup de cœur pour moi. Merci aux éditions Les Escales et à Netgalley pour cette lecture.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782365699143
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 208
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- Dimensions
- 227 x 142 mm
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21,00 € Grand format 208 pages