L'étrange disparition d'Esme Lennox : Le livre de Maggie O'Farrell
Depuis soixante ans, le monde l'a oubliée et sa famille ne prononce plus son nom. Esme Lennox n'existe plus. Mais quand ferme l'asile où elle vivait recluse, la vieille femme réapparaît brusquement. Au bras de sa petite nièce, Esme découvre une Écosse moderne peuplée de fantômes... qui réveille, sous le silence des années, les secrets inavouables d'une vie volée.
" À chaque page – jusqu'à l'ultime –, c'est la stupéfaction. [...] Magistral. "
Jeanne de Ménibus - Madame Figaro
Traduit de l'anglais
par Michèle Valencia
De (auteur) : Maggie O'Farrell
Traduit par : Michèle Valencia
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Expérience de lecture
Avis Babelio
Anne_Litt_
• Il y a 2 semaines
Qu’a fait Esme Lennon, alors qu’elle n’a que 16 ans pour que sa famille demande à ce qu’elle soit enfermée dans un asile d’aliénées. Elle y passera plus de 60 ans, oubliée de tous, y compris de sa sœur Kitty. À sa sortie, elle est confiée à Iris, sa petite nièce. Toutes deux ne savent rien de l’existence de l’autre. À travers les souvenirs Esme et la parole difficile de Kitty atteinte de la maladie d’Alzheimer, le puzzle se met petit à petit en place. L’autrice nous fait passer d’une période à une autre, d’une femme à une autre, d’un souvenir à l’autre et l’on comprend l’horreur de ce qui s’est joué dans ce passé lointain. C’est un beau et émouvant roman sur les secrets de famille, l’enfermement forcé, et en particulier celui des femmes, les traumatismes ignorés. Traduction Michèle Valencia
GrenouilleDePluie
• Il y a 1 mois
Alors que rien ne vient gêner la routine d'Iris, une lettre étrange lui arrive : il faut s'occuper d'une certaine Euphemia Lennox, car l'hôpital psychiatrique dans lequel elle est admise va bientôt fermer. Le problème est qu'Iris ne connaît ni cette personne, ni pourquoi elle est enfermée dans cet établissement depuis plus de soixante ans... L'étrange disparition d'Esme Lennox m'a d'abord dérouté pour son simple manque de chapitrage, je ne pense pas être lae seul·e lecteur·rice qui arrête sa lecture de manière très rigoureuse à la fin d'un chapitre, alors j'avais parfois du mal à juger à quel moment m'arrêter, qu'est-ce qui marquait une fin de paragraphe propice pour reprendre ma lecture plus tard sans avoir l'impression d'arriver au milieu d'une scène. Mais très vite, l'on s'habitue et l'on peut apprécier la lecture ; de toute manière, cela n'est que pinaillage. Le mystère autour d'Esme est bien mené, entre petites révélations par-ci par-là et les ruminations d'une sœur atteinte de la maladie d’Alzheimer, c'est à nous de reconstruite un puzzle qui prend tout son sens à la fin. La vie d'Esme est d'une telle injustice qu'on ne peut oublier cette lecture, qu'il est impossible de ne pas ressentir de l'empathie pour cette femme qui a vécu bien trop longtemps coupée du monde. D'ailleurs, son attitude parfois un peu enfantine montre à quel point elle n'a pas pu s'épanouir ni vivre assez d'expériences pour grandir en tant qu'adulte, et c'est absolument tragique. J'ai un peu moins apprécié les relations d'Iris, que j'ai trouvé trop peu développées pour être réellement intéressantes. Outre la relation avec Luke, qui en dit juste assez et dont les révélations permettent une meilleure caractérisation d'Iris, j'ai trouvé que le personnage d'Alex hors sujet. J'ai eu du mal à trouver sa place dans le récit, tant finalement la narration est presque monopolisée par Esme ; ainsi, sa relation avec Iris et leurs griefs ne sont pas assez développés pour être sincèrement dignes d'intérêt. Malgré cela, la narration offerte par Maggie O'Farrell est fluide et prenante, et il est dur de lâcher le roman. Elle sait tenir ses lecteur·rices dans le mystère jusqu'à la dernière minute, sans que cela soit frustrant. J'ai franchement apprécié ma lecture et j'ai très envie d'en lire davantage de cette autrice. L'étrange disparition d'Esme Lennox est un roman qui m'a marqué et qui restera en moi, je pense, longtemps.
Tachan
• Il y a 2 mois
Singulière autrice que Maggie O’Farrell qui dans chacun de ses récits adopte une narration très particulière qui colle merveilleusement aux couleurs de ses histoires. Mais si j’ai été emportée par les précédents, je me suis parfois un peu perdue ici. Plus court et plus ancien texte de l’autrice que j’ai lu, L’étrange disparition d’Esme Lennox se propose cette fois d’interroger ces anciens temps où les hommes d’une famille pouvaient fort facilement faire enfermer une femme ou une fille de leur entourage qui les dérangeait. Ici, en l’occurrence Esme, que sa petite nièce découvre avec que l’institution où elle est enfermée depuis plus de 60 ans va fermer. Est-elle folle ou enfermée à tort ? Pour nous conter ce dur récit, Maggie O’Farrell adopte une narration décousue, sans chapitrage, où se mélangent sans prévenir les voix des trois femmes survivantes de la famille : Iris, la plus jeune, qui vit une relation adultérine avec un homme marié mais a un homme dans son passé qu’elle n’oublie pas ; Kitty, sa grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer qui a parfois des flashs, souvent désordonnés, de sa vie d’avant et ses regrets, ses secrets et ses mensonges ; et enfin Esme, enfermée depuis plus de 60 ans dont on va tenter de découvrir l’histoire. Le récit se veut ainsi alambiqué, plein de moments brefs sortant de la mémoire de chacune, mais n’oublions pas que l’une perd la tête et que l’autre a été internée sous ce prétexte ! Il est donc parfois difficile de suivre et d’y voir clair. On se perd et se détache du récit avant des revenir, ne saisissant pas toujours l’importance des moments et leur sens. C’est très confusant. Je comprends les raisons de l’autrice. Cela donne des airs de récit très immersif au plus près de ses personnages en déroute, mais on sombre aussi peu à peu. Du coup, ce qui a fait la force du récit, plus que sa plume étrange cette fois, c’est ce qu’il dénonce. Il revient sur l’internement forcé par les familles sans preuve ou avec fausse preuve médicale ; sur la gestion nocive de la différence, avec ces personnes pleine de joie de vivre qu’on éteint et enferme ; il est bien sûr par là question des droits de la femme et des violences sexuelles subies ; mais aussi de la place de la femme dans le couple et des mariages arrangés ; et d’encore bien d’autres sujets féminins très intimes. Comme toujours avec Maggie O’Farrell c’est âpre mais plein de pudeur, essentiel et délicat à la fois. Elle semble écrire ses histoires comme ses héroïnes brodent une pièce. C’est extrêmement touchant et bouleversant. Je reste cependant un peu frustrée par ce texte-ci où tout est resté en éphémérité et non-dits, survolant un peu son sujet pour ne pas trop y toucher, laissant des portes ouvertes là où j’aurais aimé les ouvrir et fouiller. Il y a une forme de beauté dans ces choix et je les comprends, mais ce ne sont pas forcément les miens. Nouvelle histoire de femme malmenée par les hommes, ce nouveau texte de Maggie O’Farrell me confirme quelle conteuse atmosphérique elle est. Faisant reposer son récit sur un jeu d’ambiance et de narration osé, elle frappe fort sur le destin cruel connu par les femmes de cette famille. Ce n’est pourtant jamais mélodramatique mais toujours cru et sincère, tranchant et réaliste, ce qui nous touche d’autant plus. J’aurais juste aimé me laisser prendre au jeu de la forme mais je n’y ai pas réussi.
LivresseDeLire
• Il y a 5 mois
Esme Lennox, internée pendant des décennies, est libérée d'un asile. Elle rencontre sa petite-nièce, Iris, qui ignorait, jusque lá, tout de son existence. Ensemble, elles vont démêler les secrets d'une famille brisée par un drame passé tout en apprenant à se découvrir et s’apprivoiser. J’ai ressenti la lecture de ce très beau roman comme une plongée dans les méandres de l'âme humaine, où le passé refait surface pour venir bouleverser le présent. C’est le troisième roman de Maggie O’Farrell que je lis et encore une fois je suis séduite par la qualité de ses écrits. Le style est délicat mais puissant, la richesse des détails donne de la profondeur aux lieux et aux personnages sans pour autant alourdir le récit. Ses métaphores originales lui apportent une dimension quasi lyrique. C’est beau ! Ce roman se distingue vraiment par la qualité de son écriture, l'originalité de sa construction narrative et son atmosphère un brin nébuleuse. L’autrice jongle avec plusieurs temporalités et voix narratives. Une alternance qui permet de pénétrer dans l'intimité des personnages, de comprendre leurs motivations, leurs souffrances et nous oblige, comme Iris, à reconstituer le puzzle de la vie d'Esmé, démêler les fils de l'intrigue, par le jeu passé-présent. Cette construction narrative fragmentée apporte au récit une atmosphère énigmatique et maintient habilement le suspense. J’ai été happée et captivée! La santé mentale est au centre du roman et l’autrice explore cette question de manière nuancée et complexe. Elle nous invite à réfléchir sur la façon dont la folie est perçue, selon les époques, et met en avant l'importance de la compassion et de l'écoute. Le personnage d’Esme, internée pendant des décennies sans raison valable, est un symbole du rejet et de la marginalisation, par la société, de ceux qui sont différents. Sa singularité est perçue comme quelque chose de honteux, à cacher aux autres. L’autrice démontre ainsi que la société laisse peu de place à l’originalité, d’autant plus lorsque l’on est une femme dans une époque qui leur accorde peu de liberté. Elle préfère faire disparaître ceux qu’elle ne comprend pas plutôt que s’adapter. Les femmes sont vraiment les héroïnes de ce roman et, à travers elles, leurs personnalités et leurs aspirations diverses, l’autrice soulèvent de multiples questions liées aux inégalités de genre, avec subtilité, et tout en questionnant les progrès restant à faire : - La quête d'autonomie et l'émancipation; - Les pressions sociales qui pèsent sur les femmes ; - La maternité, présentée comme une contrainte, limitant les aspirations personnelles des femmes; - Les stéréotypes et les préjugés qui associent la folie à la féminité (hystérie, troubles de l’humeur, …). C’est une belle galerie de personnages féminins que l’autrice propose : Esmé représente une femme étouffée par les conventions de son époque, dont l'esprit libre ne s'accorde pas avec les attentes de la société envers les femmes. Son internement peut être vu comme une forme de punition pour avoir dérogé aux normes sociales. Iris incarne une génération plus libre, avec des possibilités plus larges. Sa rencontre avec Esmé la confronte aux limites de l'émancipation féminine et aux secrets familiaux intériorisés qui continuent de peser sur les femmes. Quant à Kitty, elle est un pivot essentiel dans l'intrigue car elle crée un pont entre Esmé, la génération précédente, et Iris, la génération suivante. Mais surtout elle représente une génération plus conformiste, plus soucieuse de l'image sociale. Ses choix sont souvent dictés par les conventions de son époque. Maggie O’Farrell utilise la mémoire et les souvenirs dans son récit pour construire une intrigue subtile et complexe, afin de maintenir habilement le suspense. La mémoire d’Esmé, après des années d’internement, est fragmentée. Ses souvenirs reviennent par bribes, incomplets et imprécis, révélant les secrets du passé progressivement. La perte de mémoire de Kitty ajoute encore au mystère de l’intrigue. Ses souvenirs apportent des éléments nouveaux à l’intrigue qui ne font qu’épaissir le brouillard de mystère dnas lequel est plongé le lecteur, jusqu’à la toute fin. Elle permet aussi de symboliser l’oubli familial collectif qu’Esmé a subi. Enfin, je suis admiratrice de la façon dont l’autrice utilise habilement les lieux de son histoire comme des personnages à part entière et pas uniquement comme des éléments de décor. Ils façonnent les destins des personnages et révèlent les secrets du passé. Imprégnés d'histoire et de souvenirs, ils servent de mémoire vivante, participant à la construction de l’intrigue et la mise en place de révélations progressives. Et ils apportent au récit une forte dimension symbolique. La maison d’Iris, par exemple, demeure familiale, est un lieu où les fantômes se manifestent et qui symbolise la confrontation entre le passé et le présent. C’est véritablement un roman très réussi, qui tient habilement le suspense, propose de beaux personnages et soulève des réflexions intéressantes, le tout avec nuance et subtilité.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264048561
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 240
-
- Dimensions
- 179 x 109 mm
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