Une chambre à soi : Le livre de Virginia Woolf

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Bravant les conventions avec une irritation voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu'à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi.

" Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? " Virginia Woolf

Traduit de l'anglais
par Clara Malraux

De (auteur) : Virginia Woolf
Traduit par : Clara Malraux

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Une chambre à soi. Ou plus littéralement un lieu pour soi. Tel est le sujet de la conférence donnée par Virginia Woolf en 1928. Même si elle s'en défend, son sujet est le métier d'écrivain autant que la place de la femme dans la société. Une démonstration brillante, un désir profond de la mise en oeuvre de talents d'écrivains, hommes ou femmes. On retrouve dans cet essai la virtuosité du langage et l'ironie mordante propre à Woolf.|Adeline Savy-Hadjadj-Auphan
Librairie Le Divan

Avis Babelio

marie_livresque

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Une chambre à soi murmure et assène, caresse et cogne. Virginia Woolf ne réclame pas, elle constate. Elle ne crie pas, elle écrit, et c’est peut-être pire pour ceux qui n’ont jamais voulu écouter. Car ses mots, une fois lus, collent aux parois du crâne comme un souvenir trop net, trop vrai pour être ignoré. #128064; Ce n’est pas un livre, c’est un scalpel. Une dissection de l’Histoire littéraire où l’on découvre, sans surprise mais non sans effroi, que les femmes ont toujours été reléguées aux coulisses du génie, à cette arrière-salle où l’on brode pendant que d’autres signent. On leur a coupé l’encre comme on leur coupait les ailes, et Woolf, dans une ironie tranquille, se contente de dérouler le fil des absentes. Judith Shakespeare, sœur fantôme du grand Will, incarne toutes celles que l’on n’a pas laissées devenir. #10024; Mais Woolf n’est pas dupe. Elle sait que le génie n’a pas de sexe, seulement des conditions matérielles d’existence. Une femme, pour écrire, doit avoir de l’argent et une chambre à soi. Une phrase en apparence anodine, mais qui contient l’essence même de l’émancipation : l’indépendance financière et l’espace mental, ces deux luxes interdits trop longtemps à la moitié de l’humanité. #129782;#127996; C’est là que Woolf est redoutable. Elle ne tombe pas dans la plainte ni dans la diatribe. Elle construit, elle expose, elle déroule sa pensée avec la froide lucidité de ceux qui ne veulent plus supplier mais comprendre. Il ne s’agit plus de demander une place, mais de la prendre, de la créer, de s’y asseoir sans trembler. #128395;#65039; Ce livre n’est pas seulement un essai, c’est un passage, une clef laissée sur la table pour celles et ceux qui auront le courage de pousser la porte. #129718;

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Farfadette

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

"Eux aussi, les patriarches, les professeurs eurent d'interminables difficultés, furent aux prises avec de terribles obstacles. [...] il est vrai qu'ils possédaient argent et pouvoir, mais, en revanche, il leur fallut abriter en leur sein un aigle, un vautour qui, à jamais leur déchirent le foie, leur arrachent les poumons : l'instinct de la possession, la rage de l'acquisition qui poussent à toujours désirer les terres et les biens d'autrui ; à fabriquer des frontières et des drapeaux, des cuirassés et des gaz asphyxiants ; à sacrifier leur vie et celle de leurs enfants. " Le ton délicieusement ironique de Virginia Woolf pose les bases : la créativité, la production artistique et littéraire, le fait de savourer la vie, sont possibles à condition d'en avoir les moyens, et d'avoir la possibilité de fermer la porte (sur les obligations, les impositions). Les bases de l'association domination masculine et destruction des ressources naturelles sont également posées. En 1928, elle disait ce que d'autres ont continué à dire ensuite. Le drame, c'est que ces propos peinent à rester visibles, Titiou Lecoq nous le rappelait, et il faudra le récrire dans 20 ans... en attendant, "Une chambre à soi" est un intemporel, un classique, qu'il faut garder à porter de main.

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nicolab37

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

20 ans avant "le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir, Virginia Woolf a écrit "Une chambre à soi". Les femmes avaient obtenu le droit de voter en Angleterre depuis dix ans seulement. Je croyais qu'il s'agissait d'un roman, mais c'est un essai sur la condition féminine de ce début du XX ème siècle, et plus précisément la situation des romancières. La chambre à soi, c'est finalement une des conditions matérielles nécessaires à la création, l'art d'écrire exigeant la liberté et la paix, ce dont les femmes ne disposaient pas dans la société britannique avant la fin du XIX ème siècle. Dans son livre, Virginia témoigne avec perspicacité et humour des innombrables obstacles qu'une femme écrivain doit surmonter avant de pouvoir vivre de son œuvre. Elle appuie sa thèse sur les exemples de quelques femmes illustres comme Jane Austen, Emilie Brontë, Georges Eliot, entre autres. Outre la pression psychologique exercée systématiquement par l'ordre établi des hommes, ces femmes doivent trouver le moyen de gagner leur indépendance financière et un espace véritablement privé, loin de la tyrannie familiale et libre de toute fonction domestique. La plume de Virginia est toujours aussi affûtée, caustique mais jamais féroce. Il ne s'agit pas de destituer la mâle engeance de son "génie" littéraire, mais de donner sa place la plus légitime à la force créatrice des femmes. S'il existe une dualité des sexes pour Virginia Woolf, celle-ci semble se résoudre idéalement dans l'association, la collaboration. Elle croit en une complémentarité des genres. L'écrivain accompli serait pour elle androgyne, tel Shakespeare. Ce livre est tout à fait édifiant sur le sujet et servi par le talent incontestable de l'autrice. Un incontournable !

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SabiSab28

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

Virginia Woolf insiste sur le fait que l'indépendance financière et un espace personnel sont essentiels pour permettre aux femmes d'écrire. Les contraintes matérielles et sociales ont longtemps empêché les femmes d'exprimer pleinement leur talent. Cet essai interroge les inégalités et l'impact du patriarcat sur la liberté intellectuelle. Elle ne prône pas seulement une revendication féminine, mais une émancipation au-delà des différences de genre, avec l'idée d’un écrivain "androgyne" capable de transcender les oppositions homme/femme. Une chambre à soi est un appel à la création et à la liberté d’esprit. Son message résonne encore aujourd’hui, que ce soit dans la lutte pour l’égalité des sexes ou dans la reconnaissance des autrices. Ce texte, à la fois subtil, ironique et puissant, continue d'influencer la pensée féministe et littéraire contemporaine.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782264033604
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    176
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Virginia Woolf

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6,70 € Poche 176 pages