Une chambre à soi : Le livre de Virginia Woolf
Bravant les conventions avec une irritation voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu'à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi.
" Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? " Virginia Woolf
Traduit de l'anglais
par Clara Malraux
De (auteur) : Virginia Woolf
Traduit par : Clara Malraux
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
thierrynevoux
• Il y a 1 semaine
“L’héritage inversé” Je lui ai offert Une chambre à soi comme on offre un livre que l’on croit important — mais sans l’avoir lu moi-même, ou du moins, pas avec les yeux qu’il faut. Ma fille a 21 ans. Elle est féministe, éveillée, libre. Elle m’aide à me déconstruire, à revisiter ce que je croyais savoir, à voir autrement les évidences. Avec patience. Avec exigence. Avec amour. Et alors, je l’ai lu. Virginia Woolf m’a frappé de plein fouet. Non par la violence, mais par la clarté. Par cette voix limpide, ferme, qui dit : « Regardez. Voici ce que vous n’avez pas voulu voir. » Ce texte n’a rien vieilli, justement parce qu’il ne parle pas d’hier, mais de structures, d’habitudes, de silences qui persistent. Ce qu’une femme doit conquérir pour écrire — une chambre, un revenu, une légitimité — Woolf le dit avec une ironie si élégante qu’on en oublierait presque la colère, si elle ne vibrait à chaque page. Je l’ai lu en pensant à ma fille. À sa soif de justice. À son intelligence en éveil. À la façon dont elle interroge les mots, les gestes, les rapports. Et j’ai compris que ce livre, c’était elle qui me l’offrait, en vérité. Une chambre à soi est un miroir tendu à ceux qui pensent que leur regard est neutre. Et c’est un manifeste pour toutes celles qui veulent écrire, penser, exister au-delà des murs qu’on leur a construits. Je ne serai jamais une femme. Mais je peux lire. Écouter. Me taire quand il faut. Et apprendre. Grâce à Virginia. Grâce à ma fille.
Fortuna
• Il y a 1 semaine
Un lieu à soi, une chambre à soi, de l'argent à soi, voici ce que devrait posséder les femmes d'après Virginia Woolf pour pouvoir accéder pleinement à la création littéraire. Pour pouvoir vivre et être indépendantes. Pour pouvoir se consacrer à autre chose qu'à leurs tâches ménagères, leurs époux, leurs enfants. Pour sortir de leur dépendance des hommes. Ce qui nous semble évident, et ne l'était pas à son époque, ni forcément à la notre. Se plongeant dans les livres écrits sur les femmes, par des hommes pour la plupart, elle y découvre ce qu'ils pensent d'elles et ce que la société attend d'elles : elles sont inférieures en force et en intelligence aux hommes, plus fragiles, faites essentiellement pour mettre au monde des enfants et se contenter d'une vie domestique. Les rares femmes qui écrivent sont limitées aux thèmes des sentiments, de la vie familiale, du mariage et souvent le font pour échapper par leur imagination à l'étroitesse de leur condition. Ce qui n'empêche pas leur talent, que ce soit celui de Jane Austen ou des sœurs Brontë. D'autres préfèrent prendre des noms de plume masculins comme George Eliot. Sans cesse dérangées et sollicitées car rarement seules, entourées d'enfants, de domestiques, de personnes âgées dont elles prennent soin, c'est compliquée d'être une femme intellectuelle si par chance elles sont lettrées. Et celles qui le sont sont oubliées. Un texte qui n'a pas pris une ride car il reste difficile aux femmes de concilier vie de famille, travail et éventuellement métier artistique ou littéraire. Et de nos jours encore, entre le boulot, la vie personnelle, les écrans qui nous guettent et prolongent nos dépendances, plus beaucoup de temps pour respirer et se ménager un peu de temps pour soi…
cynthia_lit_partout
• Il y a 2 semaines
Dans Une chambre à soi, Virginia Woolf analyse avec une ironie mordante les raisons du silence littéraire des femmes pendant des décennies. Privées d'études, interdites de travail et dépendantes financièrement, les femmes étaient empêchées de penser librement et donc d’écrire. À travers un discours féministe engagé, Woolf dénonce les entraves imposées par une société patriarcale au développement de la littérature féminine. Elle imagine combien la littérature élisabéthaine aurait été transformée si le féminisme avait émergé dès le XVI#7497; siècle, plutôt qu’au XIX#7497;. Une lecture essentielle.
jrburgaud
• Il y a 2 semaines
Lu en ce dimanche après-midi ensoleillé dans mon petit jardin de ville au son de la douce mélodie jazzy que répétait un voisin musicien au saxophone débridé, Une chambre à soi de Virginia Woolf immense écrivaine iconique que très souvent on se garde de lire par peur de je ne sais quoi ? L'ennui d'un propos ou l'emphase dépasse votre curiosité la difficulté de compréhension d'un texte par trop ardu ? Funeste erreur car du-moins en ce qui concerne ce court livre 170 pages qui se lit entre 2 et 3 heures de temps ,nous sommes en présence d'un texte engagé dans un feminisme que je saluerais d''acharné au sens où elle ne lâche rien dans l'inventaire du propos qui est d'une modernité mordante et d'un humour ravageur avec qq punchs lines digne de nos standeupeuses actuelles {petit salut à Blanche Gardin au passage) Une chambre à soi et 500 livres sterling de rente annuelle pour avoir d'un côté une independance financière et de l'autre un lieu sanctuarisé à l'abri des contingences domestiques et pressions familiales est ce que demande instamment Woolf pour toutes les femmes de toutes conditions sociales ,car ce n'est pas là moindre des qualités de Virginia grande bourgeoise que de prendre en compte le volet social de l'affaire car la première des injustices faite aux femmes comme aux hommes du reste est l'inégalité devant la vie ,la misère ,la promiscuité la pauvreté sont rarement des gages de succès dans l'existence l'ascenseur social dans les années de références entre deux guerres laissaient les miséreux à leur condition sans espérance d'améliorations aujourd'hui l'ascenseur social monte un peu mais le plus souvent il s'arrêtera aux étages intermédiaires le penthouse restant réservé aux classes instruites et fortunées à qq rares exception près. Livre militant puisque tiré des conférences qu'elle fit dans les université anglaises pour jeunes filles dans la fin des années 1920 . Elle leur adresse encouragements pour devenir les romancieres de demain qui s'émanciperont de la tutelle masculine pour écrire exactement ce que nous pensons * par cette habitude courageuse qu'est d'emprunter le chemin de la liberté sans concessions d'aucune sortes. Elle leur dit que les femmes flamboient : Cleopatre, Lady Mac beth, Rosalinde, Clytemnestre, Antigone, Phedre , Cressida , Desdemone et combien d'autres illustres inconnues comme déesses ,poétesse, ecrivaines célébres. Le conte imaginaire sur la sœur de Shakespeare est merveilleux d'intelligence et démontre toute la volonté de son combat pour l'émancipation féminine, cette sœur au talent égal à celui de William ne pourra pas espérer en la moindre réussite de son entreprise si Tolstoi avait du gérer les soucis domestiques dans toute leur administration aurait il eu toute licence pour écrite Guerre et Paix ? Les lignes sur la fissure des femmes en plein cœur qui les a gâtés comme des petites pommes grelées modifiant leur valeurs par déférence envers les autres les hommes qui imposent aux femmes qui souhaitent écrire un dictacte patriarcal arrive Jane Austen les sœurs Brontë Charlotte et Emily , Geoge Eliot qui vont inventer le roman anglais et qui écrivaient comme doivent écrire les femmes et non comme écrivent les hommes en fuyant comme la peste l'éternel pédagogue qui grommelait de sa voix protectrice des conseils qu'elles ne souhaitaient pas écouter ni suivrent ... Ci-dessous qq propos de l'époque pour apprécier la valeur du combat que mena Virginia Woolf. Les femmes ont des pensées métaphysique quand l'homme possède de manière innée la pensée rhétorique ainsi se trouvent les limites de leur sexe * Ou bien d'un autre dont l'histoire taira le nom le jour ou les hommes ne desireront plus d'enfants les femmes cesseront d'exister à leurs yeux * Sur le style et le sens de l'écriture Elle parle des auteurs androgynes Shakespeare ,Proust ,Yeats et qq autres je sais que pour les feministes d'aujourd'hui c'est un sujet tendancieux sur lequel il n'est pas toujours bon de s'étendre, mais reconnaissons tout au moins la grande disparité dans la plume masculine entre les auteurs masculinistes écrivant la plume dans une main et l'autre sur ce que vous savez afin de bien vérifier qu'ils sont ce qu'ils sont des hommes ! Et d'autres qui sont plus ouverts à la mixité dirons nous pour faire court et ne fâcher personne ici . Car l'androgynie est considéré comme ce qui unifie ou fait disparaître la singularité des deux sexes on peut donc la considérer de ce fait comme une dénomination qui tendrait par son unification à lisser dans un même moule homogène la littérature produite par les femmes dans celle des hommes ,il serait peut-être préférable de penser que certains auteurs ont en eux une part féminine assumée qui leur donne cette expression littéraire qui laisse à penser qu'une femme aurait écrit les livres en question vaste débat qui restera encore longtemps ouvert à nos interrogations. .... L'homme cherche le contentement de soi Quand la femme recherche le consentement . Comme tous les hommes qui pensent probablement Que tout désire peut-être assouvi Toute appétence comblée Toutes faim apaisée. L'erreur serait de penser que ces temps sont derrière nous il suffit pour se convaincre du contraire de suivre le fil de l'actualité, le féminisme est un combat de long terme mais en lisant ce livre nous en prenons pleinement conscience pour éviter que pernicieusement la domination viriliste et machiste de certains hommes ne soient tentés tôt ou tard d'imposer à toutes et à tous un nouvel ordre moral....
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782264033604
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 176
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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6,70 € Poche 176 pages