Une chambre à soi : Le livre de Virginia Woolf

Poche

10 X 18

0 personnes ont réagi

Bravant les conventions avec une irritation voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu'à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi.

" Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? " Virginia Woolf

Traduit de l'anglais
par Clara Malraux

De (auteur) : Virginia Woolf
Traduit par : Clara Malraux

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis des libraires

Une chambre à soi. Ou plus littéralement un lieu pour soi. Tel est le sujet de la conférence donnée par Virginia Woolf en 1928. Même si elle s'en défend, son sujet est le métier d'écrivain autant que la place de la femme dans la société. Une démonstration brillante, un désir profond de la mise en oeuvre de talents d'écrivains, hommes ou femmes. On retrouve dans cet essai la virtuosité du langage et l'ironie mordante propre à Woolf.|Adeline Savy-Hadjadj-Auphan
Librairie Le Divan

Avis Babelio

Mateusz

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Je l'ai acheté un peu par hasard, Une chambre à soi. Je savais qu'il fallait avoir lu Virginia Woolf, mais je ne savais pas vraiment pourquoi. le nom m'était familier, le reste flou. J'avais une vingtaine d'années. Je lisais déjà depuis longtemps, mais chez mes parents, la littérature restait assez classique. Beaucoup de grands hommes, sans que ce soit réfléchi : Shakespeare, Steinbeck, Molière, Voltaire, Tennessee Williams, Kerouac. Et bien sûr des BD – Gaston Lagaffe, parmi tant d'autres. C'est seulement en quittant la maison familiale et la campagne – ce n'est pas péjoratif, mais en ville, il y a des librairies à tous les coins de rue – que j'ai senti qu'il était temps de lire autrement. Il était temps de lire des femmes. Le nom de Woolf était là. J'ai ouvert Une chambre à soi, la quatrième de couverture m'a accroché. Puis il y a eu les Anna Politkovskaïa (elle aussi dans mon top 6 des livres à emporter sur une île déserte), Florence Aubenas, Titiou Lecoq... Depuis une dizaine d'années, après une discussion avec un ami, je lis plus de femmes que d'hommes. Peut-être un peu à la manière d'Alice Coffin : une réaction à un déséquilibre de départ, un effort de rééquilibrage. Une chambre à soi est un essai limpide et radical dans sa lucidité. Virginia Woolf y pose une question simple : que faut-il aux femmes pour écrire ? du talent, certes, mais aussi de l'argent et un espace à soi. Une chambre, littéralement, pour se retrancher du monde, et de quoi vivre sans dépendre. Ce texte, tiré de conférences données à Cambridge en 1928, est à la fois accessible, drôle, puissant et d'une actualité désarmante. Woolf y démonte les mécanismes sociaux qui ont empêché les femmes d'écrire, de créer, d'exister dans l'histoire littéraire. Elle imagine Judith Shakespeare, soeur fictive de William, tout aussi brillante mais condamnée à l'oubli, car née femme. L'héritage de Une chambre à soi est immense. Woolf y désacralise la figure de l'auteur, déconstruit l'illusion du "génie" déconnecté du monde matériel. Elle rappelle que l'invisibilisation des femmes dans l'histoire de la littérature est un fait social, non une question de talent. Sa plume est fine, acérée, parfois ironique, et toujours d'une grande humanité. Si elle n’était pas un classique de mon adolescence, elle l’est devenue sans l’ombre d’un doute depuis. Difficile de ne pas faire le lien avec le travail de Titiou Lecoq dans le couple et l'argent. Dans un tout autre registre, elle aussi explore les rapports entre liberté, écriture, et autonomie économique des femmes. Les deux affirment que l'accès à la création passe, avant même les droits civils ou politiques, par l'indépendance matérielle. Et peut-être commence-t-on à voir un fil rouge dans mes lectures : la liberté, la révolte douce ou rageuse, la volonté d'exister autrement. C'est présent chez Jan #268;erná, chez Virginia Woolf, chez Gaston Lagaffe – chacun·e à leur manière, mais toujours en décalage, toujours avec panache. Cette chronique de Une chambre à soi est la troisième d'une série de six. Elle fait suite à celles que j'ai consacrées à Pas dans le cul aujourd'hui, de Jan #268;erná, et à Gaston Lagaffe, de Franquin. Ces trois livres font partie de la liste que j'ai renseignée sur Babelio : les six ouvrages que j'emporterais sur une île déserte. Et je me suis rendu compte que je n'avais jamais pris le temps d'écrire sur aucun d'eux. Alors je me lance. Il en reste trois : L'Homme révolté de Camus, La Russie selon Poutine d'Anna Politkovskaïa, et L'Arabe du Futur de Riad Sattouf.

Signaler

sandrinemorlotti

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Virginia Woolf analyse au vitriol pourquoi les autrices sont aussi peu représentées dans l'histoire de la littérature. Son analyse est pertinente et acerbe. [masquer] tEn effet, l'intersexualité littéraire et l'histoire de la littérature est faite d'auteurs qui ont écrit des femmes. Car pour écrire il faut "une chambre à soi" et une rente. J'ajouterais qu'une pointe de talent peut aider. Et Virginia Cool n'en manque pas. [/masquer] Son analyse permet de considérer la littérature et les personnages sous un angle différent. Je l'ai trouvée très intéressante.

jerammco

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Livre essentiel et percutant, "Une chambre à soi" est bien plus qu'un essai sur "les femmes et la littérature". C'est avant tout le portrait de femmes oubliées ou sous estimées. C'est l'analyse d'une société patriarcale qui a empêché les femmes d'être considérées comme des écrivaines à part entière. C'est aussi un éloge du non genré, de la liberté et du réalisme. Virginia Woolf est grinçante, drôle, sans filtre et nous amène avec elle dans une balade intellectuelle absolument essentielle. À lire absolument.

syziam

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

On met un peu de temps à entrer dans le sujet mais c’est facile à lire. C’est un court essai. Ce que j’ai beaucoup apprécié, n’étant pas fan de ce genre, c’est qu’il est romancé. Il laisse entrevoir une belle plume de V.Woolf et donne envie d’en lire plus d’elle.

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782264033604
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    176
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Virginia Woolf

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

6,70 € Poche 176 pages