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La Débâcle
Date de parution : 22/08/2019
Éditeurs :
Robert Laffont

La Débâcle

Date de parution : 22/08/2019

Du 10 juin 1940, quand le gouvernement s’enfuit de Paris, au 17, où Pétain annonce la demande d’armistice, huit jours qui ont défait la France.
« Le niveau d’essence dans...

Du 10 juin 1940, quand le gouvernement s’enfuit de Paris, au 17, où Pétain annonce la demande d’armistice, huit jours qui ont défait la France.
« Le niveau d’essence dans le réservoir baissait dangereusement. Mme Perret se plaignait en permanence, se disputait avec Bernard qui voulait lui prendre la carte....

Du 10 juin 1940, quand le gouvernement s’enfuit de Paris, au 17, où Pétain annonce la demande d’armistice, huit jours qui ont défait la France.
« Le niveau d’essence dans le réservoir baissait dangereusement. Mme Perret se plaignait en permanence, se disputait avec Bernard qui voulait lui prendre la carte. À l’horizon en face de la colonne montaient de grandes lueurs orangées : un bombardement ? des dépôts de carburant en flammes ? Exténuée, sentant le mal au coeur revenir, gênée dans ses vêtements moites de transpiration, sa combinaison trop serrée, Jacqueline a fini par s’endormir, la tête sur l’épaule de la domestique et le chien sur ses genoux, bercée par les grincements d’essieux, les hennissements et le claquement des sabots, et un choeur de filles qui, quelque part derrière, chantaient du Tino Rossi… »
Jetés sur les routes de l’exode, une famille de grands bourgeois, un soldat, un avocat fasciste, une femme seule et beaucoup d’autres, dans une vaste chasse à courre à l’échelle d’un pays où nul ne sait encore qui sonnera l’hallali.
Avec La Débâcle, tout à la fois fresque au vitriol, road-trip hyperréaliste, chronique d’une débandade et récit initiatique, Romain Slocombe ajoute une pièce maîtresse à son grand roman noir national.

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EAN : 9782221218860
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 528
Format : 1 x 215 mm
EAN : 9782221218860
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 528
Format : 1 x 215 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • soniamanaa 29/06/2023
    Tout avait commencé de longs mois auparavant, en septembre 1938. En signant les accords de Munich, abandonnant la Tchécoslovaquie à son sort, le ton était donné d'une guerre qui aura dévoilé l'une des faces la plus noire et nauséabonde de l'humanité. Romain Slocombe n'a plus rien à prouver de son immense connaissance historique de la période. La bibliographie conséquente proposée peut permettre d'approfondir le sujet. Et, d'emblée, l'auteur le précise, tout est vrai du contexte, et c'est là qu'on s'interroge sur ce que recèle en capacités mortifères le genre humain. Juin 40 sonne le glas de la "drôle de guerre". Depuis mai, la wehrmacht a lancé l'assaut sur la France et Paris, jetant des milliers de civils sur les routes. La débâcle, la bien nommée... Formidable chaos mêlant inextricablement et toutes classes confondues les français du nord vers l'Eldorado que semble être le territoire au sud de la Loire. Il fait chaud. L'essence manque. Les hordes de civils se cognent aux bataillons français qui, sur ordre des états-majors, reculent plus vite qu'ils ne progressent. Slocombe fait dire à un biffin une remarque d'anthologie autant que pertinente affirmant qu'aux allemands, l'armée française à surtout montré son cul... Et c'est vrai que l'on se questionne, à lire cette gabegie militaire, à propos des desseins à la manœuvre. Jusqu'où la Cagoule et la synarchie en place a t'elle poussé ses pions pour que l'armée française soit à ce point démunie de tout: armes, logistique, ravitaillement... Reste un décor apocalyptique. La bataille de France a été une hécatombe tant militaire que civile, ponctuée dedecisions toutes aussi invraisemblables les unes que les autres. Pendant que le gouvernement se réfugie à Bordeaux, la population terrorisée, dont deux millions de parisiens, prend d'assaut la route de l'exode. Romain Slocombe ne nous épargne rien des images effroyables de ce début d'été. Les morts par milliers jonchent les fossés, la plupart fauchés par les rafales des Stukas. Morts déchiquetés, brûlés vifs, enfants abandonnés, blessés, errants dans une indifférence paniquée. Il nous dit aussi la veulerie, la lâcheté, les petites et grandes concessions ou compromissions, l'âpreté aux gains des profiteurs de guerre qui voient dans cette apocalypse une opportunité inouïe. Plus qu'un roman, ce livre tend vers le documentaire, ne donnant que peu de place à quelques personnages jetés dans la tourmente. Le premier tiers du livre, extrêmement descriptif quant aux points de bataille m'a semblé un peu rébarbatif par la profusion de détails techniques. Sentiment vite oublié au fil des pages suivantes réellement passionnantes . Un autre grand livre de Slocombe dont l'oeuvre toute entière est consacrée à cette période de notre histoire, et dont l'érudition rivalise avec la virtuosité du romancier. Une lecture éprouvante et dont on ne sort pas glorieux... Le devoir de mémoire ne se limite pas à honorer les victimes. En pointant les turpitudes, les manigances et autres veulerie qui ont été à l'oeuvre, Romain Slocombe nous confronte à la question de notre propre engagement. Il semble si simple de basculer du côté obscur. Refermer ce livre et vérifier notre vigilance, un autre grand pouvoir de la littérature...Tout avait commencé de longs mois auparavant, en septembre 1938. En signant les accords de Munich, abandonnant la Tchécoslovaquie à son sort, le ton était donné d'une guerre qui aura dévoilé l'une des faces la plus noire et nauséabonde de l'humanité. Romain Slocombe n'a plus rien à prouver de son immense connaissance historique de la période. La bibliographie conséquente proposée peut permettre d'approfondir le sujet. Et, d'emblée, l'auteur le précise, tout est vrai du contexte, et c'est là qu'on s'interroge sur ce que recèle en capacités mortifères le genre humain. Juin 40 sonne le glas de la "drôle de guerre". Depuis mai, la wehrmacht a lancé l'assaut sur la France et Paris, jetant des milliers de civils sur les routes. La débâcle, la bien nommée... Formidable chaos mêlant inextricablement et toutes classes confondues les français du nord vers l'Eldorado que semble être le territoire au sud de la Loire. Il fait chaud. L'essence manque. Les hordes de civils se cognent aux bataillons français qui, sur ordre des états-majors, reculent plus vite qu'ils ne progressent. Slocombe fait dire à un biffin une remarque d'anthologie autant que pertinente affirmant qu'aux allemands, l'armée française à surtout montré son cul... Et c'est vrai que l'on se...
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  • karmax211 03/11/2022
    Une "pièce" littéraire de plus dans le "puzzle" qu'est l'ambition de l'auteur d'écrire "le grand roman noir national"... entendez l'histoire de cette France d'avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Lorsque j'emploie les mots "pièce' et "puzzle", c'est naturellement à dessein. Car comment Slocombe a-t-il jusqu'à présent agencé son projet en cours de finalisation ( ?) ? Il l'a d'abord initié, et c'est un peu déroutant, avec sa, si j'ose dire, "première pièce" ( du puzzle ) que fut en 2011 le roman primé ( Prix Nice-Baie-des-Anges ) et même pressenti pour le Goncourt - Monsieur le Commandant -... une histoire sur cette France occupée dans laquelle, la délation, les corbeaux, les lettres anonymes garnissaient les sacs des facteurs et s'amoncelaient sur les bureaux des multiples "Kommandantur" allemandes. La seconde "pièce" vit naître - la trilogie des collabos -, avec la figure centrale et marquante de l'inspecteur Sadorski ( déjà présent dans Monsieur le Commandant ), immonde crapule imaginée avec brio par le talent démoniaque de Slocombe. En 2016 c'est - L'Affaire Léon Sadorski -, pressenti lui aussi pour le Goncourt. En 2017 sort - L'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski - En 2018 - Sadorski et l'Ange du péché - vient clore cette première trilogie... suivie aussitôt l'année d'après par le premier opus de la seconde trilogie ( La trilogie de la guerre civile ), premier opus intitulé - La Gestapo Sadorski -. Mes lectures de la saga Sadorski s'étaient arrêtées là... j'attendais le second opus lorsque j'ai appris qu'en 2019 Slocombe avait écrit - La Débâcle -, roman dans lequel on retrouve, revenant en arrière, des personnages récurrents ayant joué un rôle important dans chacun des ouvrages constituant la saga en question. Au passage, c'est en lisant - La Gestapo Sadorski - que j'ai eu connaissance de l'existence de - La Débâcle -... Autant dire que lorsque vous entamez la lecture de - La Débâcle -, une partie de votre plaisir de retrouver ces personnages est gâchée par le fait que, si vous avez suivi Slocombe et respecté la chronologie de la parution de ses livres... ce que je croyais avoir fait scrupuleusement... vous savez le sort que leur a réservé l'auteur dans la suite de son " grand roman noir national "... Voilà en beaucoup de mots pourquoi j'ai utilisé ceux de "pièce" et de "puzzle". Après s'être donc attaqué précédemment aux thèmes de la France des délateurs, de la première année de l'Occupation avec les prémisses de la Résistance, du sort réservé aux Juifs, en particulier en 1942 avec la rafle du Vel d'Hiv', des signes avant-coureurs de la possible défaite allemande avec en corollaire l'importance prise par la Résistance intérieure ( je fais court ne cherchant pas à établir une liste exhaustive de tous les éléments qui façonnèrent cette période... les déportations, le marché noir, etc...), Slocombe nous ramène en juin 1940... exactement au lundi 10 juin 1940... date à laquelle il fait débuter ce qu'on appelle " l'exode " ou " la débâcle ". Durant sept jours, du lundi 10 juin au lundi 17 juin, il nous fait vivre au plus près ce que fut cette grande débandade de l'armée française... "trahie" par ses chefs militaires et politiques, par son impréparation, par son sous armement, son sous-effectif, par un pays encore meurtri par la Grande Boucherie de 1914/1918, gangrené par l'extrême droite, laquelle, dit-on aurait joué un rôle non négligeable dans la défaite et la mise en place du gouvernement de Pétain...Ce dernier faisant... si vous avez un peu d'Histoire, le 17 juin 1940, le "don de sa personne à la France"..."Les chefs étoilés qui viennent de perdre la guerre s'emparent du pouvoir." Il nous fait vivre au plus près de la famille Perret, une famille de grands bourgeois du XVIe arrondissement, d'un brigadier juif de l'artillerie, photographe de renommée fréquentant tous les artistes de l'époque, d'un joli mannequin, compagne depuis cinq ans du brigadier photographe, d'un avocat fasciste et de sa "drôle" de femme. Autour d'eux L Histoire va dérouler son implacable trame, trame constituée d'une multitude d'autres petites histoires parmi lesquelles Slocombe va en choisir quelques-unes pour illustrer de manière "incarnée", "représentée", ce que fut cette débâcle. Comme dans ses précédents ouvrages, l'auteur fait appel aux mêmes procédés narratifs. Essentiellement une connaissance et un respect de l'Histoire que je salue après lecture de chacun de ses romans. Tout le travail de reconstitution est fait avec une minutie quasi obsessionnelle. Les objets, les vêtements, les journaux, les magazines, les films, les chansons, leurs interprètes ; on a vraiment l'impression d'y être. Pour cette débâcle militaire et cet exode civil, tous les détails concernant l'armement ( avions, chars, véhicules, canons, mitrailleuses, fusils etc ), l'esprit des soldats, de leur commandement, sont restitués avec un réalisme travaillé, étudié, réfléchi, respecté. Pareil pour l'exode des civils. Un extrait parlant du contexte reconstitué. "Hommes à pied, officiers motorisés, tout le monde crève de chaud. Interdiction, dans l'armée française, qui ne possède qu'une seule tenue pour l'année, de se passer de capote d'hiver, vareuse, cravate et de tout le fourniment, cartouchières, baïonnettes, linge de rechange, vivres de réserve, gamelle, plats et bouteillons, couverture, toile de tente, pelle à tranchée, matériel de campement... alors que les Boches, qu'il a vus de loin au franchissement de la rivière, après avoir été transportés en camion, attaquent sans paquetage, parfois en bras de chemise, col et manches retroussées, sinon torse nu ! Leurs bottes molles ne font pas de bruit et ils sont dotés de mitraillettes d'un modèle récent, très efficaces pour arroser à courte distance." Dans ce road-trip historique et "noir" qui débute avec Paris qui se vide de tous ceux qui peuvent quitter la capitale menacée par les Allemands, Slocombe nous livre une oeuvre romanesque d'un réalisme saisissant. Petites et grande Histoire se fondent dans un ensemble d'une tenue irréprochable. C'est palpitant de bout en bout. Tous les personnages, sans exception sont à la hauteur de cet excellent roman. Roman de chair, roman sensuel, roman de vie, roman de mort, roman de guerre, thriller historique. Encore un coup de maître de cet auteur très "productif". Il me reste à lire les deux derniers tomes de - La Trilogie de la guerre civile -, ce que je vais m'empresser de faire. À lire, bien évidemment ; ce bouquin se lit comme si l'on était au cinéma, prenant d'abord connaissance des actualités de l'époque avant de savourer un superbe blockbuster reprenant dans une mise en scène à couper le souffle lesdites actualités. - La Débâcle - peut être lue "séparément "... mais si c'était à refaire, je commencerais par celui-ci avant d'entreprendre - La trilogie des collabos -, j'enchaînerais avec - Monsieur le Commandant -... avant de m'attaquer à - La trilogie de la guerre civile -. À vous de voir... Une "pièce" littéraire de plus dans le "puzzle" qu'est l'ambition de l'auteur d'écrire "le grand roman noir national"... entendez l'histoire de cette France d'avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Lorsque j'emploie les mots "pièce' et "puzzle", c'est naturellement à dessein. Car comment Slocombe a-t-il jusqu'à présent agencé son projet en cours de finalisation ( ?) ? Il l'a d'abord initié, et c'est un peu déroutant, avec sa, si j'ose dire, "première pièce" ( du puzzle ) que fut en 2011 le roman primé ( Prix Nice-Baie-des-Anges ) et même pressenti pour le Goncourt - Monsieur le Commandant -... une histoire sur cette France occupée dans laquelle, la délation, les corbeaux, les lettres anonymes garnissaient les sacs des facteurs et s'amoncelaient sur les bureaux des multiples "Kommandantur" allemandes. La seconde "pièce" vit naître - la trilogie des collabos -, avec la figure centrale et marquante de l'inspecteur Sadorski ( déjà présent dans Monsieur le Commandant ), immonde crapule imaginée avec brio par le talent démoniaque de Slocombe. En 2016 c'est - L'Affaire Léon Sadorski -, pressenti lui aussi pour le Goncourt. En 2017 sort - L'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski - En 2018 - Sadorski et l'Ange du péché - vient clore cette première trilogie... suivie...
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  • Ogrimoire 06/05/2022
    Une débâcle c’est un renversement, une déroute, une débandade et surtout le chaos. Durant le terrible mois de juin de 1940, la France s’affole, l’ennemi est à deux pas de la capitale et la confiance en nos hommes politiques s’amenuise de plus en plus… Sous un soleil de plomb, Paris se vide de ses habitants en rêvant de lendemains meilleurs à l’abri des mitrailleuses et des blindés. Romain Slocombe propose à son lecteur une immersion dans une France qui s’écroule, dans une France qui rend les armes face aux Nazis. Cette débâcle sent la sueur et surtout le sang car partir sur les routes, s’aventurer loin de chez soin c’est prendre le risque de tomber sur des gens peu recommandables… On se retrouve ici plongés au cœur de l’action, et on assiste à des scènes hallucinantes durant cette semaine apocalyptique, du 10 au 18 juin 1940. Ici, il n’y a plus de riches ou de pauvres, sur la route tout le monde est une proie, tout le monde est faible et les sommes d’argent ne changeront rien face aux terribles Stukas. Romain Slocombe nous propose un livre choral, dans lequel on suit des civils et des militaires, un livre où l’on côtoie la mort mais également l’amour, la haine aussi bien que l’entraide. L’auteur ne refait pas l’histoire, cette débâcle garde tout son sens, celui de la peur, de la folie, de la lâcheté. C’est à la fois touchant et à la fois ça donne envie d’hurler face à cette armée qui est en déroute totale ou bien face à la décision de déclarer Paris ville ouverte en pensant qu’il n’arrivera rien à la population alors que l’occupation va durer quasiment cinq années… Si la lecture est parfois ardue – cette histoire demande une bonne connaissance de la sphère militaire -, cette histoire est un bon compromis à la lecture d’un manuel scientifique indigeste. Romain Slocombe se soucie du détail et il fait bien car cela donne plus de réalité à son récit et son intrigue rendant le tout saisissant et poignant. Une lecture qui nous plonge dans une période sombre de notre histoire mais qui ne doit jamais tomber dans l’oubli, voyez ça comme un devoir de mémoire.Une débâcle c’est un renversement, une déroute, une débandade et surtout le chaos. Durant le terrible mois de juin de 1940, la France s’affole, l’ennemi est à deux pas de la capitale et la confiance en nos hommes politiques s’amenuise de plus en plus… Sous un soleil de plomb, Paris se vide de ses habitants en rêvant de lendemains meilleurs à l’abri des mitrailleuses et des blindés. Romain Slocombe propose à son lecteur une immersion dans une France qui s’écroule, dans une France qui rend les armes face aux Nazis. Cette débâcle sent la sueur et surtout le sang car partir sur les routes, s’aventurer loin de chez soin c’est prendre le risque de tomber sur des gens peu recommandables… On se retrouve ici plongés au cœur de l’action, et on assiste à des scènes hallucinantes durant cette semaine apocalyptique, du 10 au 18 juin 1940. Ici, il n’y a plus de riches ou de pauvres, sur la route tout le monde est une proie, tout le monde est faible et les sommes d’argent ne changeront rien face aux terribles Stukas. Romain Slocombe nous propose un livre choral, dans lequel on suit des civils et des militaires, un livre où l’on côtoie la...
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  • AMR_La_Pirate 05/02/2021
    La Débâcle de Romain Slocombe est un roman polyphonique sur fond d’exode, sur une courte période, quelques jours en juin 1940, alors que l’armée allemande est aux portes de Paris. Une diversité de points de vue et de focalisation… Une famille de grands bourgeois parisien, le père, la mère, le fils, la fille, le chien et la bonne prend la route dans la voiture familiale. C’est à dessein que j’ai placé la bonne en fin d’énumération… Mais je ne dirai pas pourquoi pour ne rien divulgâcher de cette épopée familiale au cours de laquelle on se plaint, on se dispute, on change d’itinéraire. La focalisation principale passe par Jacqueline, une belle adolescente délurée de quatorze ans, très observatrice, intelligente qui va vivre en une semaine un parcours initiatique à la fois condensé et formateur. Une jeune femme part à la recherche de son fiancé, en train. Au cours de ce voyage éprouvant, long d’attentes, d’arrêts, de promiscuité, de dangers, de faux espoirs…, elle fera des rencontres, certaines insolites, d’autres pathétiques… Un soldat est séparé de son régiment et prend la route de la retraite générale… Dans le civil, il était photographe ; en perdant son groupe, il a aussi perdu son appareil photo. Il a un nom à consonance juive… Une fillette en état de choc est recueillie par un couple qui s’est formé sur la route… Romain Slocombe a mis en scène des personnages issus de milieux très différents, jetés sur les mêmes routes, fuyant le même ennemi et les mêmes périls, sous le feu des bombardements des avions allemands et italiens, en butte au manque d’essence, à la pénurie alimentaire, à la chaleur, à la fatigue. S’il nous donne à lire de belles scènes de solidarité et de partage, il ne nous épargne rien de la noirceur et de l’hypocrisie de l’âme humaine… J’ai beaucoup aimé l’alternance des points de vue et les destins croisés. De même, la précision de la chronologie, du 10 juin 1940, quand le gouvernement s'enfuit de Paris, au 17, où Pétain annonce la demande d'armistice, accentue le décalage entre la courte distance finalement parcourue par les fuyards et la marche inexorable de l’Histoire. L’auteur a un talent vraiment particulier pour nous faire vivre de l’intérieur une formidable débandade généralisée, vécue par certains comme un lamentable échec, par d’autres comme une déroute honteuse, une trahison, par les uns comme une retraite inévitable, une fuite salutaire, par d’autres encore comme une débandade ou tout est permis… L’écriture est très réaliste, détaillée, sans filtre. Les portraits sont ciselés, approfondis… Les situations, parfois cocasses, souvent tragiques, sonnent à la fois juste et humain. Le récit pousse au questionnement : et nous, qu’aurions-nous fait à leur place ? Ce roman historique est admirablement documenté, encadré par une note de l’auteur et une abondante bibliographie. Il est manifestement le fruit d’un véritable travail de recherches. Magistral ! #LaDébâcle #NetGalleyFrance La Débâcle de Romain Slocombe est un roman polyphonique sur fond d’exode, sur une courte période, quelques jours en juin 1940, alors que l’armée allemande est aux portes de Paris. Une diversité de points de vue et de focalisation… Une famille de grands bourgeois parisien, le père, la mère, le fils, la fille, le chien et la bonne prend la route dans la voiture familiale. C’est à dessein que j’ai placé la bonne en fin d’énumération… Mais je ne dirai pas pourquoi pour ne rien divulgâcher de cette épopée familiale au cours de laquelle on se plaint, on se dispute, on change d’itinéraire. La focalisation principale passe par Jacqueline, une belle adolescente délurée de quatorze ans, très observatrice, intelligente qui va vivre en une semaine un parcours initiatique à la fois condensé et formateur. Une jeune femme part à la recherche de son fiancé, en train. Au cours de ce voyage éprouvant, long d’attentes, d’arrêts, de promiscuité, de dangers, de faux espoirs…, elle fera des rencontres, certaines insolites, d’autres pathétiques… Un soldat est séparé de son régiment et prend la route de la retraite générale… Dans le civil, il était photographe ; en perdant son groupe, il a aussi perdu son appareil photo. Il...
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  • raime 08/01/2021
    On suit une famille, leur frère et belle sœur ainsi que la désertion d’un soldat qui va tenter de rejoindre son amie, loin du front. Ces personnages vont parfois se croiser entre embouteillages sur les routes de l’exode et mitraillages d’avions allemands ou italiens.

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