Le bateau blanc : Le livre de Xavier Bouvet

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Le bruit du monde

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" A dix heures, Tallinn est vide, en suspension entre deux occupants. Ce silence d'une heure, une heure précisément, marque la césure entre quatre années de guerre et une nouvelle occupation soviétique de cinquante ans. Dans la partition estonienne, ce n'est même pas une pause : un simple soupir. "

En septembre 1944, les Allemands fuient l'Estonie qu'ils occupaient depuis trois ans, tandis que l'Union soviétique s'apprête à envahir de nouveau le petit État balte. Quelques Estoniens vont tenter de s'infiltrer dans cet interstice pour former un gouvernement indépendant et restaurer la République. Ils n'ont que quelques jours pour réaliser cette mission ; un navire envoyé par la résistance en exil doit les sauver de la descente du rideau de fer.
À leur tête, l'avocat Otto Tief, retiré de la vie politique depuis dix ans, soucieux d'accomplir son devoir et de retrouver sa famille à Stockholm. Tief s'engage aux côtés de son ami Jüri Uluots, dernier Premier ministre d'une République condamnée par l'Union soviétique de Molotov et de Staline. Autour d'eux cheminent la poétesse Marie Under, prise au piège d'une capitale assiégée, et tous les destins soumis aux décisions impossibles, aux renoncements et au déracinement.
Captivé par le silence entourant ces événements, Xavier Bouvet a souhaité raconter le sursaut des individus face à l'irruption de la violence et de l'inexorable, et décrire les résonances intimes du fracas de l'Histoire. Il compose une fresque haletante, dont on achève la lecture le cœur serré.

De (auteur) : Xavier Bouvet

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Expérience de lecture

Avis Babelio

simon6303

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

En 1944, alors que les Allemands quittent leur pays qu'ils occupent depuis 3 ans et que l'armée rouge est aux portes de l'Estonie, quelques hommes décident de rétablir la république. A leur tête, Otto Tief. Ce gouvernement va durer quelques jours. Quand l'armée rouge, ils décident de fuir en Suède en attendant une possible aide américaine mais le bateau blanc (en référence à une œuvre littéraire estonienne célèbre) envoyé par les suédois mettra beaucoup de temps à arriver alors Tief décide de se rendre pour donner une chance aux autres. Il passera une grande partie de la suite de sa vie dans un Goulag puis exilé en Ukraine mais jamais il ne renoncera à ses principes et refusera à plusieurs reprises l'offre des services soviétiques : rejoindre sa famille en Suède à la condition de devenir espion.

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Bloblo

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

La destinée d'un homme, Otto Tief, qui a tenté de réinstaurer la république d'Estonie en septembre 1944 alors que les Allemands se retiraient du territoire sous la pression des attaques soviétiques. L'homme qui a résisté aux soviétiques n'a hélas pas pu voir la restauration de la République d'Estonie. Livre extrêmement instructif sur l'histoire de ce pays et des méthodes russes pour s'établir de manière forcée dans les pays qu'elle considère comme faisant partie de son territoire. Lecture exigeante qui demande une concentration extrême - la construction de l'histoire n'étant vraiment pas aisée.

Tempsdelecture

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Il y a quelques semaines déjà que j’ai terminé la lecture de ce roman acheté à sa sortie il y a un peu plus d’un an. J’aime beaucoup les Éditions Le Bruit du Monde, et après une brève lecture du résumé montrant que ce roman-là parle d’Estonie, un pays dont on parle trop peu en littérature, j’ai eu envie de le lire. Le Bateau blanc est le premier roman de Xavier Bouvet qui vit en Estonie. Et le moins, que l’on puisse dire, c’est que le travail de recherche fut long, complet et très méticuleux. Il en ressort ce roman à mi-chemin entre le roman historique et la fiction et qui s’appuie sur une légende, une croyance, qui certes un peu farfelue mais avec une forte symbolique dès lors qu’elle porte la métaphore des cinq jours d’indépendance de l’Estonie, du 18 au 22 septembre 1944, menée par un petit groupe d’hommes de loi, liés par une amitié certaine, et qui avaient prévu de fuir loin des soviétiques grâce à un bateau envoyé par la résistance en exil. Le roman débute avec une image forte, celle de ce bateau blanc (et que, très explicitement, est logiquement absent de l’illustration de couverture) qui disparaît peu à peu sous nos yeux, une promesse jamais tenue, une illusion déçue, un mirage trop beau pour être vrai. Mais cette image du bateau blanc nous poursuit tout le long du récit avec l’étrange et réelle histoire du prophète Maltsvet et de sa secte réincarnée dans la courte histoire de la République restaurée d’Estonie en septembre 1944, le bateau blanc symbole de la terre promise de Crimée pour les Maltsvetiens, leur paradis à eux, la Suède pour nos Estoniens sur la route de l’exil. Le véritable récit démarre en septembre 1944, sur la plage de Puise à l’ouest de l’Estonie, les Allemands viennent de fuir le territoire estonien, qui a à peine eu le temps de reprendre son souffle, avant d’être envahi par les Soviétiques. Et des milliers d’Estoniens prêts à fuir par la mer Baltique, une poignée qui attendent le Bateau blanc, les bateaux de la résistance qui devaient arrivés depuis la Suède. Le récit est composé de chapitres de différentes temporalités 1944, le moment du départ, puis 1934, 1939, jusqu’à remonter à 1944. Xavier Bouvet est allé dépouiller l’histoire et la culture du pays pour fonder un récit composé des plus grandes personnalités d’Estonnie, Friedebert Tuglas, considéré comme l’un des fondateurs de la littérature estonienne contemporaine, la poétesse Marie Under, Otto Tief, la figure principale de cette République tuée dans l’oeuf, homme politique et symbole de la résistance nationale face à l’invasion soviétique, Jüri Uluots, président de la République en exil, qui forma le nouveau gouvernement ce fameux mois de septembre. On ressent l’intérêt et l’engouement de l’auteur envers cette tentative idéaliste désespérée mais inouïe, cette forme de résistance estonienne entre l’occupation allemande et soviétique qui a pris la forme d’un gouvernement un peu informel, un gouvernement restauré. Celui de la République d’Estonie et de sa Constitution rédigée en 1937. Ce roman creuse entre une page historique cette légende, un fantasme, qui s’est construit en amont des contingences géopolitiques des voisins soviétiques, des mouvements politiques qui ont fait du pays une terre politiquement instable, entre conservatisme des anciens combattants, partisans d’un nouveau régime. C’est aussi et surtout le drame de la possibilité, ou plutôt l’impossibilité, d’une fuite. Ou comme l’exprime l’auteur, l’histoire d’un père et de son fils pris au piège de leur attente, comme d’un peuple pris au piège des siennes, ou chacune et chacun des siennes propres. Cette tentative républicaine aussi courte fût-elle est aussi un signe de la résistance estonienne face à l’envahissement de l’armée rouge et des tentatives de russification de l’Estonie et surtout une un maintien de son identité qui a pu conduire au restauration de la République en 1991. Le Bateau blanc, c’est cette forme d’espoir insensé que nous raconte Xavier Bouvet, un lointain libérateur, un idéal illusoire, la fuite loin des Soviétiques et trouve ici son complet antonyme, le bateau noir. C’est un roman qui mérite qu’on s’y plonge à plusieurs reprises : la phase historique est très dense, je m’y suis perdue quelquefois, d’autant qu’entre les mouvances politiques d’Estonie des années 1930 et 40, les Estoniens qui penchent du côté du national-socialisme, ceux plutôt des soviétiques, les Estoniens de la Résistance, il faut se faire à ce tableau complexe et comprendre les dynamiques en jeu dans ce pays dont l’histoire est des trois pays baltes, l’histoire la plus liée entre la Finlande et l’Union soviétique, comme un état tampon entre deux parties d’Europe, deux ennemis historiques. Difficile de se faire une opinion rétrospective valable sur les événements en jeu » Quand il faut arbitrer entre deux barbaries, le juriste s’abstient, le philosophe condamne, le politique choisit. Le réel ne disparaît pas d’un trait de plume.« J’ai une affection particulière pour ce roman, très généreux en informations, car il m’a permis de faire la connaissance avec l’autre auteur du Bateau blanc, Freidebert Tuglas, qui ne m’a pas l’air d’avoir été traduit en français malheureusement et qu’étant donné la très faible quantité d’autrices et d’auteurs qui nous viennent d’Estonie, j’ai peu d’espoir de pouvoir le lire à moins d’apprendre l’estonien. Une affection pour cette chimère dont s’est emparé Xavier Bouvet et qu’il a mis en page à travers des Estoniens anonymes, mais aussi autrices, écrivains, hommes politiques qui se sont engagés pour leur pays, qui ont en été exclus, qui se sont heurtés au mieux à des fins de non-recevoir, au pire à l’exil ou la déportation.

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LeslecturesdeSixtine

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

PUISSANT Alors qu'en septembre 44, l'avancée soviétique se confirme, l'occupant allemand organise sa retraite, adoptant la politique de la terre brûlée. Une fois de plus, l'Estonie va vivre sous le joug d'une puissance étrangère, son destin lié à sa position géographique, esseulée donc convoitée. Quelques hommes cependant, profitant de cette transition, prennent tous les risques pour proclamer son indépendance, durant ces quelques heures de flottement, non pas pour eux mais pour l'avenir. Certains d'entre eux de tentent ensuite de rejoindre les côtes suédoises à bord d'un bateau blanc, à la fois espoir et symbole de liberté, avant que le rideau de fer et la guerre froide ne figent l'Europe pour plus 40 ans... Un roman historique puissant, résonnant d' une grande acuité dans la période actuelle.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782493206862
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    320
  • Dimensions
    207 x 143 mm

L'auteur

Xavier Bouvet

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22,00 € Grand format 320 pages