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Le Comte de Monte-Cristo
Claude Schopp (préface de)
Date de parution : 07/10/1993
Éditeurs :
Bouquins

Le Comte de Monte-Cristo

Claude Schopp (préface de)
Date de parution : 07/10/1993

«Derrière moi, invisible, inconnu, irrité, il y avait Dieu, dont je n'étais que le mandataire et qui n'a pas voulu retenir la foudre que j'avais lancée. Oh ! j'adjure ce...

«Derrière moi, invisible, inconnu, irrité, il y avait Dieu, dont je n'étais que le mandataire et qui n'a pas voulu retenir la foudre que j'avais lancée. Oh ! j'adjure ce Dieu, aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j'atteste ce Dieu que j'avais fait le sacrifice...

«Derrière moi, invisible, inconnu, irrité, il y avait Dieu, dont je n'étais que le mandataire et qui n'a pas voulu retenir la foudre que j'avais lancée. Oh ! j'adjure ce Dieu, aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j'atteste ce Dieu que j'avais fait le sacrifice de ma vie, et avec ma vie celui des projets qui y étaient enchaînés. Mais, je le dis avec orgueil, [...], Dieu avait besoin de moi, et j'ai vécu. Examinez le passé, examinez le présent, tâchez de deviner l'avenir, et voyez si je ne suis pas l'instrument du Seigneur ; les plus affreux malheurs, les plus cruelles souffrances, l'abandon de tous ceux qui m'aimaient, la persécution de ceux qui ne me connaissaient pas, voilà la première partie de ma vie ; puis, tout à coup, après la captivité, la solitude, la misère, l'air, la liberté, une fortune si éclatante, si prestigieuse, si démesurée, que, à moins d'être aveugle, j'ai dû penser que Dieu me l'envoyait dans de grands desseins. Dès lors, cette fortune m'a semblé être un sacerdoce ; dès lors, plus une pensée en moi pour cette vie [...] ; pas une heure de calme, pas une : je me sentais poussé comme le nuage de feu passant dans le ciel pour aller brûler les villes maudites. [...] ; de bon, de confiant, d'oublieux que j'étais, je me suis fait vindicatif, dissimulé, méchant, ou plutôt impassible comme la sourde et aveugle fatalité. Alors, je me suis lancé dans la voie qui m'était ouverte, j'ai franchi l'espace, j'ai touché au but : malheur à ceux que j'ai rencontrés sur mon chemin !»
Monte-Cristo, chap. CXII.

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EAN : 9782221064573
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1664
EAN : 9782221064573
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1664

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • hervethro 07/04/2024
    La vengeance est un plat qui se mange froid. Dans le cas de Monte Cristo, il s'agit d'un repas Gargantuesque, aussi étoffé que peuvent être les Misérables de son contemporain Victor Hugo. Bien entendu, courant sur 1500 pages, il y a quelques longueurs, des pauses, où l'on médite le coup à venir. Et puis, sans crier gare, voilà l'action qui s'accélère et vous tient en haleine sur une cinquantaine de pages. Le style appartient à ces feuilletonistes qui ont fait vibrer le cœur de millions de gens à une époque où ni le cinéma ni la télévision ne pouvaient distraire le peuple. Quelques phrases, comme des coups de poignard (mieux : des envois d'épée), cinglent au fil des chapitres qui s'enchaînent tel un chapelet infini. Le parallèle avec les Misérables, paru 18 ans plus tard, est saisissant. Du reste, cette guerre entre le bien et le mal tient lieu pendant tout le XIXème siècle, torturé entre République, Empire et Monarchie. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue égaillent les pages des quotidiens à la même époque et Rocambole sera dans toutes les discussions juste avant le fleuve Hugolien. Du reste, rien n'a changé au XXème avec les supers héros. Autre parallèle parlant : les surhommes avancent masqués. Edmond Dantès sera Monte Cristo tout comme Jean Valjean deviendra Monsieur Madeleine et que Peter Parker s'habillera en homme araignée ou Clark Kent enfilera son slip rouge par dessus son costume bleu tandis que Bruce Wayne vêtira cette cape de chauve souris. Mais Dumas n'est pas Hugo et Dantès pas Valjean. Si le héros Hugolien est métamorphosé par la rencontre avec monseigneur Myriel qui le touche comme le doigt de Dieu dans sa grande mansuétude en faisant de lui un homme de bien, chez Dumas c'est la colère divine qui s'épanche. Après la célèbre scène de la prison au château d'If qui a marqué la mémoire de millions de lecteurs, Monte Cristo récompense dans un premier temps ceux qui lui sont restés fidèles. Mais tout ceci n'a prit que le quart du roman. Tout le reste sera cette effroyable machination qui tend à confondre et venger les mauvais hommes. Peu importe les moyens ; illimités en matière de fortune, flirtant avec la pire racaille pour l'exécution, machiavélique au dernier degré avec, parfois, son cortège de dégâts collatéraux. Monte Cristo n'est plus simplement justicier, il est devenu Dieu. Bien sûr, il reste un homme. Avec ses doutes, ses incertitudes. Il sera, souvent, à deux doigts de renoncer. Cette vengeance est également perpétuelle : le pouvoir et l'argent roi sont déjà au cœur du sujet, rendant le propos étonnamment contemporain. Malgré (ou grâce à) son épaisseur, j'aime bien m'immerger dans une histoire qui va m'accompagner tout un mois (je suis un lecteur lent). Cette impression de partager le quotidien de personnages familiers pendant une période qui les rend attachants plutôt qu'un roman de 200 pages qui rend le sentiment de n'avoir participé qu'à une soirée ou un déjeuner. La vengeance est un plat qui se mange froid. Dans le cas de Monte Cristo, il s'agit d'un repas Gargantuesque, aussi étoffé que peuvent être les Misérables de son contemporain Victor Hugo. Bien entendu, courant sur 1500 pages, il y a quelques longueurs, des pauses, où l'on médite le coup à venir. Et puis, sans crier gare, voilà l'action qui s'accélère et vous tient en haleine sur une cinquantaine de pages. Le style appartient à ces feuilletonistes qui ont fait vibrer le cœur de millions de gens à une époque où ni le cinéma ni la télévision ne pouvaient distraire le peuple. Quelques phrases, comme des coups de poignard (mieux : des envois d'épée), cinglent au fil des chapitres qui s'enchaînent tel un chapelet infini. Le parallèle avec les Misérables, paru 18 ans plus tard, est saisissant. Du reste, cette guerre entre le bien et le mal tient lieu pendant tout le XIXème siècle, torturé entre République, Empire et Monarchie. Les Mystères de Paris d'Eugène Sue égaillent les pages des quotidiens à la même époque et Rocambole sera dans toutes les discussions juste avant le fleuve Hugolien. Du reste, rien n'a changé au XXème avec les supers héros. Autre parallèle parlant : les surhommes...
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  • christophelannoy 26/03/2024
    J'ai adoré ce livre, je l'ai dévoré et pourtant 2 choses me déplaisent: - la personnalité d'Edmond Dantés qui ne vit que dans le ressentiment, la vengeance, le besoin de détruire. Certes, il est un peu généreux avec très peu de personnes (l'armateur Morel par ex) mais il ne pense qu'à faire le mal en se vengeant. Il est tellement éloigné de mon héros, Jean Valjean qui lui n'est que douceur, pardon, altruisme. - deuxième chose que je n'ai pas aimé. Si Edmond Dantés n'avait pas touché le jackpot, le gros lot en rencontrant l'abbé Faria dans sa prison du chateau d'If, jamais Edmond ne serait devenu le comte de Monte-Cristo, l'homme le plus riche du monde avec des moyens colossaux qui lui permettront de mener à bien sa vengeance. Sans l'abbé Faria et son trésor, Edmond serait resté Edmond. Mais c'est un livre qu'il faut absolument lire (et voir la version filmée avec Jacques Weber)
  • steph_bookin 24/03/2024
    Voilà c'est fait, j'ai fini Monte-Cristo. J'ai vécu 1400 pages, j'ai traversé Marseille, Rome, Paris, j'ai navigué, couru, dissimulé mon identité, goûté au plus cruel des poisons, vécu dans un cachot humide. J'ai été furieuse, surprise, émue aux larmes, inquiète puis soulagée, révoltée et attendrie. J'ai vu la ruine d'Edmond Dantès, le fond du gouffre puis la renaissance marine, l'émergence du comte de Monte-Cristo, la construction inflexible et brillante de l'édifice de sa vengeance qui n'épargne rien ni personne. L'argent, le pouvoir, la politique, la justice, l'amour, Dumas s'empare de tout cela avec un talent invraisemblable, moyens au service de sa narration démesurée et toujours implacable. Et quand on se dit que c'est aller trop loin, qu'on n'y croit plus à ce personnage désincarné que devient Monte-Cristo derrière tous ses travestissements, Dumas nous rend Edmond, il nous offre son humanité intacte, et son cœur généreux. Quelques épisodes me resteront durablement en mémoire : la folie du prisonnier Dantès et l'abbé Faria qui éclaire les ténèbres du cachot, Villefort de Noirtier et son mutisme révolté (mon préféré), le duel avec Albert de Morcerf et ce qu'il dénoue dans l'intrigue. Et puis revenir enfin sur les traces du passé, parcourir les rues de Marseille, revoir le château d'If et laisser la mélancolie nous gagner lorsque Dantès disparaît à l'horizon. Conteur hors pair, Dumas m'a transportée dans cette histoire de vengeance qui en contient mille autres, avec toute la fougue et le goût du rebondissement qui m'avait déjà enchantée dans "Les trois mousquetaires", dépeignant aussi avec talent son époque, du retour de Napoléon de l'île d'Elbe à la Monarchie de Juillet. Sans surprise, j'ai adoré ce roman dès les premières pages, sublimées par la lecture magistrale en audiobook d'Eric Herson-Macarel chez Sixtrid Éditions. Un voyage littéraire au long cours, une lecture jubilatoire pour un grand classique du XIXè siècle! Si ce n'est déjà fait, lisez Monte-Cristo ! "Toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots : attendre et espérer "Voilà c'est fait, j'ai fini Monte-Cristo. J'ai vécu 1400 pages, j'ai traversé Marseille, Rome, Paris, j'ai navigué, couru, dissimulé mon identité, goûté au plus cruel des poisons, vécu dans un cachot humide. J'ai été furieuse, surprise, émue aux larmes, inquiète puis soulagée, révoltée et attendrie. J'ai vu la ruine d'Edmond Dantès, le fond du gouffre puis la renaissance marine, l'émergence du comte de Monte-Cristo, la construction inflexible et brillante de l'édifice de sa vengeance qui n'épargne rien ni personne. L'argent, le pouvoir, la politique, la justice, l'amour, Dumas s'empare de tout cela avec un talent invraisemblable, moyens au service de sa narration démesurée et toujours implacable. Et quand on se dit que c'est aller trop loin, qu'on n'y croit plus à ce personnage désincarné que devient Monte-Cristo derrière tous ses travestissements, Dumas nous rend Edmond, il nous offre son humanité intacte, et son cœur généreux. Quelques épisodes me resteront durablement en mémoire : la folie du prisonnier Dantès et l'abbé Faria qui éclaire les ténèbres du cachot, Villefort de Noirtier et son mutisme révolté (mon préféré), le duel avec Albert de Morcerf et ce qu'il dénoue dans l'intrigue. Et puis revenir enfin sur les traces du passé, parcourir les rues de...
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  • Jaures95 10/02/2024
    Est-il besoin d'ajouter une nouvelle critique pour cet oeuvre mondialement connue ? Oeuvre monstrueuse de part sa renommée , sa qualité .. et sa longueur. Plus de 1200 pages en édition de poche : qui de nos jours oserait ? Alors biensûr il faut y consacrer du temps mais quel plaisir de (re)découvrir ce roman majeur ! Aventure, intrigue, style : tout est réuni. Inutile de résumer l'histoire que tout le monde connait dans ses grandes lignes. Pourtant quelle richesse dans le roman comparé à toutes les adaptations ! Alors même si vous pensez connaitre , lisez l'original !!!
  • books_and_baroude 12/01/2024
    Encore une fois, je suis surprise de connaître le titre de l'oeuvre sans rien savoir de l'histoire. Je m'attendais à l'histoire d'un comte vivant dans la haute société un peu à la Gatsby, mais c'est bien plus que cela. Cette histoire est la représentation même de l'expression "la vengeance est un plat qui se mange froid" (même congelé). J'ai beaucoup aimé le personnage du comte. Il est juste, intelligent, moral et vu son histoire j'étais à fond derrière lui 😅. J'ai lu la version abrégée, donc je pense que ça m'a beaucoup facilité la lecture. En effet, le nombre de page est au moins divisé par 3 par rapport aux deux tomes d'origines. Aussi, je vous conseille de vous faire une petite note avec le lien de chaque personnage parce que je m'y suis perdu plusieurs fois. ➡️ En bref, un classique avec un personnage principal emblématique et une belle leçon de morale.
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