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Pourquoi la démocratie a besoin de la religion
Isis von Plato (traduit par), Charles Taylor (préface de), Christophe Jaquet (traduit par)
Collection : Sciences humaines
Date de parution : 07/09/2023
Éditeurs :
La Découverte

Pourquoi la démocratie a besoin de la religion

Isis von Plato (traduit par), Charles Taylor (préface de), Christophe Jaquet (traduit par)
Collection : Sciences humaines
Date de parution : 07/09/2023
Partout en Europe, et indépendamment des scandales qui les traversent, les Églises chrétiennes font face à des difficultés majeures et voient de plus en plus de fidèles déserter leurs rangs.... Partout en Europe, et indépendamment des scandales qui les traversent, les Églises chrétiennes font face à des difficultés majeures et voient de plus en plus de fidèles déserter leurs rangs. On pourrait sans doute s’en réjouir. Après tout, la religion peut être perçue comme une force obscurantiste et réactionnaire, voire... Partout en Europe, et indépendamment des scandales qui les traversent, les Églises chrétiennes font face à des difficultés majeures et voient de plus en plus de fidèles déserter leurs rangs. On pourrait sans doute s’en réjouir. Après tout, la religion peut être perçue comme une force obscurantiste et réactionnaire, voire archaïque, un obstacle dressé face aux choix rationnels et aux élans émancipateurs de la modernité.
Le célèbre sociologue Hartmut Rosa, lui, suggère une tout autre analyse et s’inquiète des effets de cette crise : que se passe-t-il quand la religion dans son ensemble n’a plus d’écho dans les sociétés démocratiques ? Que perd la société quand la religion n’y joue plus aucun rôle ? Quel est l’avenir d’une démocratie sans religion ? Est-il vraiment sage de renoncer au riche trésor du religieux ?
Avec son acuité habituelle, Hartmut Rosa nous montre que cette situation de crise aiguë coïncide avec le triomphe d’un rapport instrumental au monde né à l’aube de la modernité capitaliste. Ainsi, ce que nous perdrions avec l’effacement de la religion, ce ne sont pas seulement une série d’histoires, de croyances ou de rituels, mais avant tout une capacité à entrer en résonance avec le monde, à le laisser venir à nous et à lui permettre de guérir des traumas que nous lui avons infligés.
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EAN : 9782348079627
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 80
Format : 135 x 220 mm
EAN : 9782348079627
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 80
Format : 135 x 220 mm

Ils en parlent

Face à une accélération sociale toujours plus vive et agressive pour les individus comme pour les sociétés, l’auteur estime que la religion offre une forme d’antidote. Pour lui, elle favorise une manière d’être au monde qui délaisse les modalités de contrôle et de domination, et invite à se tenir comme « un cœur qui écoute », selon la formule biblique tirée de la prière de Salomon. Le sociologue rappelle quelques-unes de ses thèses qu’il a longuement et brillamment exposées dans ces précédents ouvrages Accélération et Résonance.
Élodie Maurot / La Croix

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • I75 23/03/2024
    Ouvrage très intéressant d'Hartmut Rosa, sur son grand sujet de Résonance. Ouvrant la voie du comment s'ouvrir à la résonance, la religion et les arts facilitent cet état, ils permettent d'être dans de meilleures conditions pour se transformer. Un peu court néanmoins. Je recommande l'ouvrage après la lecture d'autres livres de Rosa sur la résonance pour bien comprendre le concept avant tout, sinon nous passons à côté de certains éléments de compréhension et profondeur.
  • Poulainceline 17/11/2023
    Hartmut Rosa est un sociologue allemand qui a constitué une œuvre riche sur la Théorie critique contemporaine. Dans cet ouvrage, le sociologue se questionne : dans une société frénétique où tout va trop vite et où tout est gouverné par le profit, la religion et en particulier l’Église a-t-elle encore sa place? En avons-nous besoin aujourd’hui? Ou s’agit-il d’un simple anachronisme? Au premier abord, beaucoup d’arguments sont contre l’Église. En effet, aujourd’hui le pluralisme religieux domine, chacun construit sa propre religiosité et est libre de ses choix. Mais face à cette vision, Hartmut Rosa cherche à montrer en quoi l’Église peut jouer un rôle important pour la société. Il part du principe que la société occidentale dans laquelle nous vivons cherche désespérément des formes alternatives de relation au monde, d’être au monde. Ainsi, dans la mesure où notre société est en crise (prise d’une frénésie tout en restant à l’arrêt), les institutions, les religions, les pratiques, les fondements de la pensée, les convictions et les rites religieux peuvent s’avérer des solutions. Ces derniers permettraient effectivement de nous aider à avoir un cœur à l’écoute et de prendre les bonnes décisions politiques mais aussi personnelles car les résolutions ne sont jamais idoines lorsqu’elles sont décidées sous la modalité de l’agressivité. L’Église pourrait nous aider, par le biais des narrations, des réservoirs cognitifs et des rites, à arrêter momentanément cette incessante agitation afin de tendre l’oreille et d’être à l’écoute. Comme elle a un rapport différent au temps et aux attentes, elle crée un moment de résonance où le croyant peut se retrouver et réfléchir à ses actes et à sa société. Je pense que c’est un ouvrage qui gagnerait à être envisagé au delà de sa seule sphère religieuse. En effet, plus qu’une invitation religieuse, ce livre est un appel à repenser la société, notre relation avec autrui et avec la terre. Cela inaugure donc un nouveau type de rapport au monde qui naît à travers ou dans la pratique religieuse mais aussi dans l’introspection.Hartmut Rosa est un sociologue allemand qui a constitué une œuvre riche sur la Théorie critique contemporaine. Dans cet ouvrage, le sociologue se questionne : dans une société frénétique où tout va trop vite et où tout est gouverné par le profit, la religion et en particulier l’Église a-t-elle encore sa place? En avons-nous besoin aujourd’hui? Ou s’agit-il d’un simple anachronisme? Au premier abord, beaucoup d’arguments sont contre l’Église. En effet, aujourd’hui le pluralisme religieux domine, chacun construit sa propre religiosité et est libre de ses choix. Mais face à cette vision, Hartmut Rosa cherche à montrer en quoi l’Église peut jouer un rôle important pour la société. Il part du principe que la société occidentale dans laquelle nous vivons cherche désespérément des formes alternatives de relation au monde, d’être au monde. Ainsi, dans la mesure où notre société est en crise (prise d’une frénésie tout en restant à l’arrêt), les institutions, les religions, les pratiques, les fondements de la pensée, les convictions et les rites religieux peuvent s’avérer des solutions. Ces derniers permettraient effectivement de nous aider à avoir un cœur à l’écoute et de prendre les bonnes décisions politiques mais aussi personnelles car les résolutions ne sont jamais idoines...
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  • DLN 01/11/2023
    "Pourquoi la démocratie a besoin de la religion" c'est le titre du dernier livre d'Hartmut Rosa  qui reprend les propos d'une conférence "donnée à une Rencontre diocésaine de Würzburg en 2022". Il a d'abord le grand avantage de résumer les deux thèses principales de l'auteur développées depuis une vingtaine d'année dans plusieurs ouvrages : 1. Notre société est entrée dans un mouvement d'accélération permanente, ce que l'auteur appelle "l'immobilité fulgurante" ou son préfacier  Charles Taylor "la stabilisation dynamique", qui s'autoentretient, mais n'est pas (plus) tenable : "Nous dansons de plus en plus vite, simplement pour rester en place". La traduction économique en est la croissance, dont le diagnostic de l'auteur a l'avantage de nous rappeler qu'en termes mathématiques elle ne s'assimile pas à une vitesse (si nous avancions à la même vitesse la croissance serait égale à zéro) mais à une accélération (ce qu'on appelle la dérivé seconde, et l'on sait qu'on ne peut pas accélérer indéfiniment). Il s'agit au sens le plus profond du terme d'une forme d'aliénation : "L'aliénation par rapport au monde et l'aliénation par rapport à soi ne sont pas deux choses séparées mais simplement les deux faces de la même pièce. Elle persiste lorsque les "axes de résonance" entre l'être et le monde deviennent silencieux." 2. "Si le problème est l'accélération, alors la résonance est peut-être la solution". Pour arrêter cette accélération mortifère il fait l'hypothèse qu'il nous faut (re)développer la résonance avec le monde et en soi-même. Deux thèses qu'il applique aux deux pôles de sa réflexion : 1. La démocratie d'abord : c'est de cette résonance, plus que de décroissance ou même de décélération dont a besoin la démocratie, "le credo de notre société", mais qui "exige des voix, des oreilles et des coeurs qui écoutent". 2. La religion, ensuite : et je dois dire qu'en revanche je n'ai pas été totalement convaincu quand il répond oui à "la question de savoir si la société d'aujourd'hui a encore besoin de l'Eglise ou de la religion". Certes  "la religion est une force (qui) dispose d'un réservoir d'idées et d'un arsenal de rituels, avec ses chants, ses gestes, ses espaces, ses traditions et ses pratiques appropriées, qui permettent de sentir et de donner du sens à ce que veut dire être appelé, se laisser transformer, être en résonance." Mais n'est-ce pas l'objectif des religions que d'enfermer dans des rites et des dogmes une résonnance "par nature indisponible". Pour moi ce qu'il vise par le terme "religion", ou "Eglise", c'est ce que je préfère appeler "spiritualité" et que Charles Taylor appelle dans sa préface en visant tant les croyants que les incroyants, "l'ouverture à l'interpellation, dans l'expérience de la résonance". "Pourquoi la démocratie a besoin de la religion" c'est le titre du dernier livre d'Hartmut Rosa  qui reprend les propos d'une conférence "donnée à une Rencontre diocésaine de Würzburg en 2022". Il a d'abord le grand avantage de résumer les deux thèses principales de l'auteur développées depuis une vingtaine d'année dans plusieurs ouvrages : 1. Notre société est entrée dans un mouvement d'accélération permanente, ce que l'auteur appelle "l'immobilité fulgurante" ou son préfacier  Charles Taylor "la stabilisation dynamique", qui s'autoentretient, mais n'est pas (plus) tenable : "Nous dansons de plus en plus vite, simplement pour rester en place". La traduction économique en est la croissance, dont le diagnostic de l'auteur a l'avantage de nous rappeler qu'en termes mathématiques elle ne s'assimile pas à une vitesse (si nous avancions à la même vitesse la croissance serait égale à zéro) mais à une accélération (ce qu'on appelle la dérivé seconde, et l'on sait qu'on ne peut pas accélérer indéfiniment). Il s'agit au sens le plus profond du terme d'une forme d'aliénation : "L'aliénation par rapport au monde et l'aliénation par rapport à soi ne sont pas deux choses séparées mais simplement les deux faces de la même pièce. Elle persiste lorsque les "axes de...
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