A poings fermés : Le livre de Amélie Antoine, Simon Bournel-Bosson

L'intrigue de ce roman mélange réalité et cauchemar à travers l’histoire de Gaspard, un adolescent marqué par la séparation de ses parents. L'altercation avec un vieux balayeur déclenche une série de nuits terrifiantes, créant une tension croissante et un mystère qui pousse le lecteur à se demander ce que représente réellement ce personnage. Ce récit flirte avec les frontières entre le réel et le surnaturel, à la manière de Le Horla de Maupassant, où les peurs et obsessions de Gaspard deviennent les moteurs de l’histoire, rendant floue la frontière entre la réalité et l’imaginaire. Le roman aborde avec sensibilité des thèmes comme la culpabilité, la séparation familiale et les peurs irrationnelles. Gaspard, à travers ses cauchemars, incarne le combat intérieur d’un adolescent face à l’abandon et à la confusion. Le vieux balayeur, personnage ambigu, symbolise à la fois une menace et une projection des tourments psychiques de Gaspard. L’écriture fluide et évocatrice, bien que parfois un peu artificielle dans certains dialogues, parvient à rendre l’angoisse du protagoniste palpable, avec une atmosphère immersive et oppressante. Ce roman offre une exploration intime de la psyché d’un adolescent, tout en s’inspirant des classiques littéraires pour interroger les relations humaines et le processus de réconciliation intérieure. https://www.litteraturesadolescentes.fr/a-poings-fermes-amelie-antoine

Les romans jeunesses, c’est pas mon truc habituellement. Mais comment refuser de découvrir ce que donne Amelie Antoine dans le roman d’épouvante pour ados ? Certainement pas moi, grande admiratrice de l’auteure que je suis. Tout au long de ma lecture, j’ai essayé de me mettre dans la peau d’une adolescente. Parce qu’à mon âge et avec toutes les horreurs que j’ai déjà pu lire, c’est pas l’histoire d’un gamin dont les nuits sont hantées par un mystérieux balayeur qui va me faire flipper. Ce livre m’a rappelé les bouquins que je dévorais pendant mes années collège. J’ai beaucoup aimé retrouver la plume de l’auteure, incisive et addictive. Je me suis attachée sans difficulté aux personnages que j’ai trouvés touchants. Chaque jeune lecteur pourra s’y identifier à travers les thèmes abordés : le divorce, l’intégration, l’amour, l’amitié, la peur, la colère, le silence… Le dénouement est à la hauteur d’Amélie Antoine : émouvant et poignant. Une très belle histoire que je vous conseille de lire si vous souhaitez replonger en enfance, ou d’offrir pour gâter vos chérubins.

Amélie ne cesse de me surprendre. Que ça soit de la littérature pour adulte au roman jeunesse. Je prends toujours un réel plaisir à découvrir ses histoires. Ici, il est question d'un roman psychologique et fantastique qui va gentiment faire frissonner vos ados à la maison.   On y fait la connaissance du jeune Gaspard, très heureux jusqu'au jour où ses parents décident de se séparer. Un événement qui va provoquer un sacré bouleversement. Alors qu'un jour il décide de désobéir à un vieil homme qui balaie la cour de son nouveau collège, juste pour impressionner une fille. Gaspard se retrouve rapidement hanté la nuit par ce balayeur étrange. Dès les premières pages, nous sommes entraînés dans le quotidien de Gaspard dont les nuits vont se retrouver rapidement marquées par une paralysie du sommeil et des cauchemars terrifiants. Ces épisodes nocturnes, plus qu'une simple manifestation de la peur, deviennent de véritables obstacles dans sa vie de tous les jours. Accompagné de son ami Kaïs, ils vont tout tenter pour trouver une solution et mettre un terme à ce qui semble être une malédiction. Amélie dépeint très habilement les répercussions des angoisses et inquiétudes qui tourmentent Gaspard. On explore avec sensibilité des thèmes tel que l'anxiété à l'adolescence et la résilience.  Un roman jeunesse à faire découvrir à vos ados et vous-même.

Voilà une auteure bien difficile à classer, et j’aimerais dire que c’est tant mieux, puisqu’ Amélie Antoine excelle dans l’art de nous surprendre, entre le polar, l’émotion, mais aussi, et dans ce cas précis, dans le roman jeunesse. Elle nous conte ici l’histoire de Gaspard, jeune garçon dont les parents sont séparés et qui désormais vit avec sa mère à Brest. Un gamin un peu en perdition, solitaire, sans amis, dont le père demeuré à Paris songe plutôt à refaire sa vie avec une nouvelle femme, et le mère cherche à se noyer sous le travail. Et puis un jour, dans la cour de l’école, par bravade, voilà Gaspard qui se fait remarquer par le balayeur alors qu’il colle un chewing-gum contre un poteau métallique. Sa réponse en forme de manque de respect lui vaut alors de ne plus dormir toutes les nuits, réveillé en permanence par d’étranges bruits comme si quelqu’un d’invisible venait balayer le sol de sa chambre en chuchotant. Et personne ne voit le vieil homme à part lui, comme s’il n’existait pas. Il finit par se confier au seul garçon avec qui il se sent en lien, Kaïs, à l’imagination infinie. Tous deux se persuadent qu’il n’y a qu’une solution pour tirer Gaspard de là : vaincre la malédiction qui le frappe. Un roman plaisant, qui sait ne pas se limiter au simple côté fantastique, mais qui se révèle aussi être une véritable exploration des sentiments de mal-être que peuvent frapper un enfant dont les parents séparés oublient un peu trop souvent qu’il existe. Cette fragilité qui atteint les pré ado et les ado et qui m’a d’autant plus parlée qu’elle m’a touchée plus personnellement. L’auteure a su trouver les mots justes, et réussir ce tour de force de mêler le fantastique sur un ton léger, l’émotion, l’amitié et les interrogations d’un enfant face à son existence. Un très beau roman bien plus profond qu’il pourrait y paraître au départ et que je conseille vivement. Je remercie les éditions Syros pour leur confiance.