Ne vois-tu rien venir ? : Le livre de Amélie Antoine, Françoise Maurel

Petit avis écrit le 06 octobre, sachant que de mi-septembre à mi-octobre j'ai été plus que surchargée: Un livre terrible et mordant sur le harcèlement scolaire, vu par les deux "protagonistes" principales: la harceleuse "populaire" et la harcelée nouvelle au collège... Cela touche, cela bouleverse, on a envie de secouer les deux filles (pour des raisons et de façon très différentes!). Par contre, je ne comprends pas pourquoi l'autrice a pris le soin "d'édulcorer" les choses - du moins, c'est ainsi que je le ressens: était-ce "trop", autrement, pour le lectorat visé, à savoir nos jeunes ados? Je m'explique: des vrais méchants, populaires, avides de pouvoir, ça existe - il n'y avait pas besoin, je pense, de tenter d'humaniser (si l'on peut dire) la harceleuse Sarah en lui collant une maladie qui la rend fragile - on est de toute façon fragile, à l'adolescence, et je doute que tous les harceleurs, quand on sait qu'un enfant sur 10 est harcelé à l'école (ce qui veut dire, aussi, qu'il y a un harceleur sur 10, + tous les enfants qui "suivent"!); bref, je doute que tous les harceleurs aient besoin d'une fragilité aussi grande qu'une maladie cachée, pour en quelque sorte "adoucir" leur côté obscur... Idem pour Orlane notre harcelée: fallait-il vraiment lui ajouter la séparation de ses parents? Le déracinement était une raison déjà ultra-suffisante pour être fragile de son côté elle aussi, et tomber ainsi dans les filets de la harceleuse, sans pouvoir se défendre pendant trop longtemps... et, hélas, les parents n'ont pas besoin d'être en train de se séparer pour ne pas voir le mal-être de leur progéniture! Là je parle en tant que parent d'ados (et tout va bien avec mon mari, merci, et dans ma vie en général, à part la surcharge de boulot, mal hélas très courant pour ceux qui ont la chance d'avoir un boulot): oui on voit quand ils sont mal, mais ce qu'il faut déployer d'efforts, de délicatesse, d'écoute quand tout à coup ils ont besoin de parler (et ça ne tombe jamais à un moment où on a le temps, croyez-moi!) pour n'avoir qu'un dizième, et encore, de l'histoire de ce qu'ils vivent vraiment... La fin façon pile ou face ne peut laisser indifférent, et évidemment on espère le verre plein qui est une lueur d'espoir, quand le verre vide fait écho à des situations qu'on a tous déjà entendues. L'autrice ne tranche pas, et d'une certaine façon c'est très bien (sans oublier le clin d'oeil, peut-être pas voulu, à la passion d'Orlane?), sans apporter de véritable solution, mais au moins quelques pistes... franco-françaises évidemment (et les lecteurs belges, suisses et autres francophones alors?), mais c'est mieux que rien!

Le livre à faire lire aux jeunes en cette rentrée ! Je découvre Amélie Antoine en littérature adolescente. Et j'ai parfois oublié qu'il s'adressait à ce public car il est angoissant. Sarah et Orlane sont dans le même collège. La première est influente et craint par dessus tout de perdre sa popularité suite au diagnostic d'une pathologie durant l'été. La seconde vient de déménager et ne connait personne dans cette nouvelle ville. Ce changement et des soucis familiaux la rendent vulnérable. Percevant cette fragilité, Sarah va faire d'Orlane la victime de ses moqueries et entraîner tous ces amis dans ce fonctionnement. J'ai beaucoup aimé que l'on suive la vie quotidienne des deux adolescentes en parallèle. Ce qui fait froid dans le dos c'est qu'elles sont des jeunes filles ordinaires. Sarah n'est pas le stéréotype d'une pimbêche sûre d'elle, horrible et détestable, non, elle est touchante aussi avec ses doutes, ses inquiétudes et ses peurs. C'est très réussi. J'avais tellement envie de rassurer Orlane et de la prendre dans mes bras. Lire son calvaire est très éprouvant. C'est le récit d'un harcèlement que subit une jeune fille. De l'aveuglement des adultes autour. De son envie de protéger ses parents qui ont déjà leurs problèmes mais aussi de la certitude que quelle que soit leur réaction si elle parlait, elle ne conviendrait pas. Et finalement le sentiment d'impasse s'impose implacablement. J'ai aimé que le scénario propose deux alternatives et surtout de la lumière. La postface est très intéressante aussi. En cette rentrée, il est important de faire lire ce roman à tous les jeunes! Une lecture poignante mais nécessaire qui m'a énormément plu.

Un roman abordant le harcèlement scolaire. Orlane fait sa rentrée en troisième dans un nouvel établissement scolaire. Très vite, Sarah, populaire, la prend en grippe sans aucune raison. C'est l'histoire de "blagues" que les camarades de classe d'Orlane lui font, "blagues" qui vont de plus en plus loin... Que faire pour sortir de cette situation ? À qui s'adresser ? Comment se défendre ? Ce roman tente au mieux de répondre à ces questions. Chacun peut s'y retrouver car les points de vue alternent entre chacune des deux protagonistes. J'ai apprécié les deux chapitres de fin à pile ou face. Un roman à mettre entre les mains de tous les adolescents.

Ne vois tu rien venir ? c'est l'histoire de deux ados, deux familles et leur lot de difficultés, banalités et déboires, jusqu'au jour fatidique du 12 juin. Elles nous raconteront l'histoire de leur point de vue, chacune leur tour, au fil de l'année scolaire. Une histoire de harcèlement scolaire, de silence, de pression, de non dits, de méchanceté, de sentiment de solitude. Septembre. Sarah vient de découvrir la maladie avec laquelle elle va devoir composer dorénavant. Coup dur pour cette star du lycée qui ne ménage pas ses efforts pour rester au sommet de la popularité. Orlane subit le déménagement de sa famille et son rôle de "nouvelle" dés la rentrée. Deux ados en plein tourments, en pleine construction, qui ne se sentent pas vraiment soutenues ni aidées, qui s'enferment dans leur solitude qu'elles affrontent ou subissent avec leurs propres armes. La montée en puissance vers le drame est stressante, on veut savoir comment ça va (mal) finir. On suppose, on imagine et l'auteure arrive quand même à nous surprendre! Ces deux ados m'ont touchées, la victime plus que le bourreau bien-sûr mais au final ce sont deux enfants qui ont à faire face à ce qu'elles considèrent comme un cataclysme dans leur vie. Leurs parents sont pris dans l'engrenage du quotidien (que je ne connais que trop bien), dans leur soucis d'adulte et ne vois pas ce qui se trame sous leurx yeux. Je te conseille vivement cette histoire qui questionne et bouscule pour la bonne cause! Le harcèlement scolaire est un fléau pour les enfants victimes qui passent une grande partie de leur temps à l'école, à subir, bien souvent seul, la méchanceté d'un ou plusieurs autres enfants. Cet âge est si fragile si pur si déterminant pour leur vie future et leur personnalité. Soyons attentifs à nos enfants pour qu'ils ne deviennent pas des harcelès et surtout pour qu'ils ne deviennent pas des harceleurs. Car sans harceleurs, pas de harcelés.