Quelque chose sur le coeur : Le livre de Amélie Antoine, Diane Truc

Basile est de retour à l’école et cette année est particulière. Lucas, un grand blond costaud, devient rapidement populaire et tout le monde l’adore ou l’évite. Basile, lui, a une cicatrice près du cœur que Lucas remarque, déclenchant une transformation inattendue: il n’est pas un humain, c’est un robot. Lucas se met à le persécuter, utilisant des rebuts de poubelle comme extensions du robot. Personne ne veut plus traîner avec Basile, craignant d’attirer la poisse. Le pauvre Basile essaie d’éviter la piscine et même sa mère commence à se méfier de lui. Heureusement, Amélie Antoine aborde le harcèlement scolaire avec pédagogie et optimisme. L’histoire est riche et bien expliquée, rappelant des expériences personnelles douloureuses. C’est un livre à mettre dans toutes les bibliothèques des écoles primaires, à lire avec les parents. Les personnages sont attachants, comme Clémence, une grande sœur idéale pour veiller sur les jeunes. Le livre traite le harcèlement avec espoir et pédagogie, un pari risqué mais qui fonctionne. C’est une lecture essentielle pour les jeunes et leurs parents. Au final, l’histoire de Basile est une leçon de vie pour lutter contre le harcèlement et trouver des solutions pour s’en sortir. Le livre est une ressource précieuse pour les écoles et les familles. Ma chronique complète

Un nouveau livre sur le harcèlement scolaire, cette fois davantage destiné aux enfants de primaire ou de 6è/5è, par Amélie Antoine qui s'est distinguée pour ses romans sur le sujet. Basile est un jeune garçon qui a des copains et pour qui tout se passe bien. Mais le jour où il va à la piscine avec sa classe, Lucas se rend compte qu'il a une cicatrice près du cœur et commence à se moquer de lui. Ce qui pourrait être une blague pas sympa mais sans conséquence se transforme petit-à-petit en harcèlement bel et bien installé. Basile est complètement submergé par les piques de Lucas et la violence qui s'installe au quotidien. Il fini par refuser d'aller à l'école. Alors que ses parents et sa maîtresse essayent maladroitement de régler le problème, c'est grâce à une discussion avec sa sœur que Basile va prendre confiance en lui pour ne plus se laisser faire et apprendre à répondre. C'est ce qu'on appelle la méthode des "flèches verbales", théorisé par la psychopraticienne Emmanuelle Piquet, bien connue dans le domaine. Ce petit roman est facile à lire, il s'adapte bien à ses lecteurs. Pour ma part, j'ai tout de suite reconnu le discours d'Emmanuelle Piquet derrière le récit. On lit en quelque sorte le roman qui correspond à la méthode partagée dans Je me défends du harcèlement. A proposer dans les BCD et les CDI de collège !

Depuis que Lucas a vu la cicatrice qu'il avait sur le torse, la vie de Basile à l'école est un enfer. Désormais isolé, harcelé, traité de/en robot, face à Lucas Basile est tétanisé. L'intervention des adultes n'a fait qu'empirer la situation. Seul refuge pour conjurer sa peur : l'écriture où Basile donne une origine héroïque à cette affreuse cicatrice. Heureusement sa grande soeur va l'aider à reprendre confiance en lui. Le récit montre bien le fonctionnement du harcèlement et la psychologie de l'enfant et le style est adapté pour une lecture dès 8 ans. Une question cependant : le comportement inadapté des adultes ne risque-t-il pas de décourager les enfants concernés à parler ?

Petit livre sur le harcèlement, à destination des plus jeunes, autour du l'entrée au collège. J'ai trouvé le livre très touchant. L'histoire est à la fois simple et malheureusement commune. C'est souvent ça les histoires de harcèlement : une histoire de différences, une histoire d'un petit truc en plus, ou d'un petit truc en moins. Ou parfois, même rien du tout. Le même jour de cette lecture, j'avais lu le témoignage de Jonathan Destin, condamné à me tuer, dans lequel il revient sur son harcèlement scolaire qui l'a conduit à s'immoler, pour en finir. Dans ces deux livres, on retrouve les mêmes cheminements qui conduisent au harcèlement, les mêmes rouages d'une machine implacable et d'une Institution incapable d'en venir à bout. On se rend bien compte que le harcèlement touche tous les âges à l'école, puis continue dans les études supérieures, et dans le monde professionnel. C'est un cercle sans fin. Lire des témoignages ou des fictions sur ce sujet, je ne sais pas si ça peut permettre à des harceleurs d'ouvrir les yeux sur leurs actes et de les pousser à arrêter. Moi ça donne l'impression de lire et d'entendre tous les ans la même chose, sans aucune évolution positive.