Caresser le velours : Le livre de Sarah Waters
Débauche de mélodies, de parfums et de costumes, Caresser le velours ressuscite les dernières années de l'Angleterre victorienne. C'est le récit, tout à la fois érotique et historique, des aventures de Nancy, une jeune provinciale vendeuse d'huîtres dans un petit port sur la côte du Kent, dont le sort bascule lorsqu'elle tombe amoureuse d'une chanteuse de music-hall aux allures de dandy. Quand cette dernière, la troublante Kitty Butler, décroche un rôle à Londres, Nancy la suit comme habilleuse et amante secrète. Bientôt la petite écaillère enfile aussi un pantalon et le duo de faux hommes devient célèbre sur les sènes du West End. Mais Kitty finit par trahir sa compagne qui, le coeur brisé, balade seule par les rues son existence androgyne, non sans poursuivre son éducation sentimentale. Elle hante alors le demi-monde de Soho et, de garçons de passe, devient fille entretenue.
De (auteur) : Sarah Waters
Traduit par : Erika Abrams
Expérience de lecture
Avis Babelio
CarolineMetener
• Il y a 3 ans
Pas très branchée sur la littérature érotique je me suis laissée séduire par ce roman. Superbe couverture (celle du baiser) très évocatrice qui m'a donné envie de le lire. Bien meilleure que les couvertures plus anciennes. Descriptions explicites sans jamais être choquantes. Côté historique intéressant aussi.
Eric76
• Il y a 4 ans
C'est surhumain de ne pas cacher un tel amour en 1889. Un amour entre deux femmes. Un amour entre Nancy, l'écaillère naïve de Whitstable et de Kitty, l'artiste de music-hall qui arpente les planches en plastronnant dans son costume d'homme… C'est terrible de dissimuler une telle passion dévorante à des parents aimants qui, décidemment, ne comprennent rien ; de la vivre cachée sous des draps froissés, comme de petites souris craintives… La tête et le coeur plein de Kitty, Nancy va la suivre à Londres, la ville la plus immense et la plus enfumée et la plus effrayante qu'elle n'aurait cru possible. Elle aussi, le temps d'un soupir, le temps d'un rêve interrompu, fera la bateleuse dans son costume de capitaine de la garde… Elle va « devenir un garçon tout de bon, avec une ceinture de garçon et une braguette à boutons. » Mais les histoires d'amour, même saphiques, finissent mal en général… Esseulée, le coeur brisé et noir, Nancy va s'enfoncer dans la grisaille de Londres, avec l'espoir de s'y perdre à jamais. Descente aux enfers ou bien la rage de vivre ses folies et ses rêves jusqu'au bout, allez savoir ? Nancy sera persilleuse, puis « vraie gougnotte impudique », puis la toquade, le mets exotique de l'ogresse Diana… Il faudra toute la tendresse de Florence pour la sortir de ce marécage. Avec derrière elles le poids de mille vies, elles avanceront main dans la main. Et cette dernière image poignante quand Nancy apprend que ses parents ont affronté Londres pour arracher de ses griffes leur petite fille, et, la mort dans l'âme, s'en sont retournés bredouilles. Si elle leur disait une bonne fois pour toute ? Quel récit ! Est-il besoin de vous dire à quel point j'ai aimé ce livre ?
mybooksntea
• Il y a 4 ans
Caresser le velours fait partie des classiques de la littérature lesbienne. C’est le premier roman de Sarah Waters, elle-même ouvertement lesbienne et considérée comme incontournable dans le genre. Le livre a fait l’objet d’une adaptation pour la BBC sous forme de mini-série de 3 épisodes. Je dois avouer que j’ai lu Caresser le velours d’une traite ! Des histoires d’amour lesbiennes ET l’époque victorienne ? Je dis oui ! L’héroïne, Nancy, m’a fait passer par tout un tas d’émotions. J’ai aimé suivre son évolution, tant personnelle que sociale. Elle est à la fois attachante et agaçante, de caractère enjoué et égoïste. Elle possède un franc parler agréable, mais parfois un peu cru. Sarah Waters la malmène tout au long du roman. On la découvre adolescente innocente, avec ses premiers émois et désirs pour une fille. On la suit sur le devant de la scène, dans le succès et l’aisance. Puis on plonge avec elle dans la pauvreté et le tapin, avant d’évoluer vers un engagement politique par amour pour une autre femme. Bref, ça fait beaucoup de choses pour une seule personne ! Mais ça fonctionne : c’est fluide et passionnant ! Le fait que l’autrice choisisse de nous faire lire une histoire non linéaire nous permet de découvrir l’époque victorienne sous un autre prisme : celui des marginaux·ales. Je crois que c’est ce que j’ai préféré dans ce roman. J’ai découvert que cette période de l’histoire cachait beaucoup de choses que je ne connaissais pas, notamment sur le monde lesbien. J’ai aimé le style de l’autrice, dont la plume se cale sur l’époque qu’elle explore. Sa manière de raconter l’histoire de Nancy m’a fait penser aux romans d’apprentissage du XVIIIe ou XIXe siècle. On explore également l’aspect social, économique et politique de l’Angleterre de la période victorienne. En parallèle de l’histoire personnelle de Nancy, le contexte est riche ! En bref, Caresser le velours sort de l’ordinaire tant par sa thématique que par le pan de l’histoire victorienne que l’autrice explore. A lire absolument !
ConfidencesLitteraires
• Il y a 4 ans
Caresser le velours, ou les tribulations d’une jeune homosexuelle dans le Londres des années 1890. Nancy est une jeune écaillère ingénue lorsqu’elle rencontre la chanteuse de music-hall Kitty Butler. Elle tombe amoureuse et la suit à Londres. Mais les feux de la rampe ne sont pas compatibles avec une idylle entre les deux femmes… et c’est le début d’une descente aux enfers pour Nancy, qui se travestit en homme pour survivre dans la jungle londonienne. Elle utilise ses atouts d’abord en faisant le trottoir pour satisfaire les hommes qui cachent leur homosexualité, puis dans une cage dorée au service des désirs lubriques d’une lady et ses amies lesbiennes… On peut comprendre de ce résumé que, si j’ai beaucoup aimé le début du roman, la partie centrale m’a lassée. J’ai trouvé que l’autrice était trop loin dans l’érotisme explicite, qui devient pervers, ce qui m’a dérangée et n’est pas ce que je recherche dans mes lectures, même dans celle-ci. Heureusement, la troisième partie est plus agréable et moins spectaculaire, elle m’a touchée. Finalement, la fin m’a fait réaliser que c’était tout de même un bon roman sur l’appréhension des différences. On a entendu et lu suffisamment d’histoires pour comprendre comment fonctionne ce mécanisme, de s’accepter soi-même lorsqu’on est tellement différent de la norme sociale. Rejetée, Nancy se met encore plus en marge de la société, se salit jusqu’au point de non-retour… et finalement parvient à accepter et à vivre pleinement sa « différence », grâce à ses expériences et des personnes bienveillantes. Peut-être que c’était nécessaire de forcer le trait pour que le contraste soit plus saisissant, mais malheureusement la partie centrale m’a un peu gâché mon plaisir de lecture… De cette autrice, j’ai largement préféré Du bout des doigts, qui avait en plus un petit côté thriller/manipulation pas déplaisant ! Quoiqu’il en soit, c’était un roman historique sympathique qui a aussi le mérite de montrer des pans méconnus de la vie urbaine de cette époque.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264067883
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 592
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- Dimensions
- 179 x 111 mm
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10,90 € Poche 592 pages