Caresser le velours : Le livre de Sarah Waters

Poche

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1890, Angleterre. Le sort de Nancy, jeune vendeuse d'huîtres dans un petit port du Kent, bascule le jour où elle tombe amoureuse d'un chanteur de music-hall aux allures de dandy qui se revèle être... une femme.
Roman culte, ce récit initiatique nous offre une vision clandestine et fascinante de cette fin de siècle qui préluda à la Belle Époque.

Débauche de mélodies, de parfums et de costumes, Caresser le velours ressuscite les dernières années de l'Angleterre victorienne. C'est le récit, tout à la fois érotique et historique, des aventures de Nancy, une jeune provinciale vendeuse d'huîtres dans un petit port sur la côte du Kent, dont le sort bascule lorsqu'elle tombe amoureuse d'une chanteuse de music-hall aux allures de dandy. Quand cette dernière, la troublante Kitty Butler, décroche un rôle à Londres, Nancy la suit comme habilleuse et amante secrète. Bientôt la petite écaillère enfile aussi un pantalon et le duo de faux hommes devient célèbre sur les sènes du West End. Mais Kitty finit par trahir sa compagne qui, le coeur brisé, balade seule par les rues son existence androgyne, non sans poursuivre son éducation sentimentale. Elle hante alors le demi-monde de Soho et, de garçons de passe, devient fille entretenue.

De (auteur) : Sarah Waters
Traduit par : Erika Abrams

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Expérience de lecture

Avis Babelio

prettyrosemary

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 4 ans

Comme toutes les fresques historiques monumentales, difficile de résumer sans avoir l’impression de raconter 0,1% seulement de l’intrigue mais dites-vous que si ce pitch vous plait, l’essentiel est devant vous. Sarah Waters, que je suis ravie de découvrir enfin, nous offre avec cette histoire un roman d’apprentissage résolument queer et original. En effet, si Nancy a tout, au début, de la jeune héroïne naïve, impressionnable et pure qui rencontre le personnage plein d’assurance et de sexyness que représente Kitty Butler, on va vite se rendre compte que l’autrice utilise le système de valeurs traditionnellement mis en place dans ce genre de littérature pour mieux l’inverser à sa guise. L’histoire d’amour fondatrice ne prend pas forcément le tour qu’on imagine et la quête amoureuse se meut peu à peu en autre chose, au détour des venelles sombres, des cabarets du West End où l’on se bagarre autant qu’on picole en reprenant les refrains de deux demoiselles grimées en gentlemen dévoyés. Celle qu’on reconnait à présent sur les affiches comme la célèbre Nan King (hommage au drag ?) ne va pas seulement découvrir qui elle aime, mais qui elle est en laissant Londres se charger de son destin. Les corps se réchauffent dans le secret mais les coeurs s’y brisent aussi et Sarah Waters manie la langue des sous-entendus comme le langage cru de la passion avec un talent incroyable. Bien sûr, je parle pour ma part de la très belle traduction d’Erika Abrams. C’est en se prenant des murs, en laissant la tragédie de ses passions guider ses pas que Nancy explore sa sexualité et son identité de genre, dans un numéro d’équilibriste entre soumission et émancipation particulièrement subtil et sensuel. Je suis passée à ça du coup de coeur s’il n’y avait eu ces quelques petites longueurs, mais Caresser le velours est un indispensable de la bibliothèque F/F et un portrait de Londres à l’époque victorienne saisissant.

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Swanita

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

C'est le premier roman que je lis de cette auteure, et je n'ai pas été déçue! Je me suis malgré tout demandée dans quoi je m'embarquais au début du récit, avec toutes ces descriptions au sujet des huîtres et autre quotidien de la vie de famille de l'héroïne Nancy. J'ai pourtant mis du temps à me rendre compte qu'au bout d'un certain nombre de pages, je n'arrivais toujours pas à visualiser l'intrigue comme je me l'imaginais d'après le résumé au dos du livre. Mais c'est tout simplement que toute cette histoire d'écaillère adoratrice de Music Hall était passionnante et suffisante pour le moment! Et la suite ne fait que nous surprendre, évoluer avec Nancy, encore et encore. Je ne sais pas comment, mais Sarah Waters remplit avec brio sa mission de nous emporter totalement dans son histoire et le quotidien de ses personnages. J'aime sa façon de décrire les sentiments et les incertitudes ces êtres. Et j'ai savouré chaque rebondissement dans la vie de cette héroïne en me demandant sans cesse comment cela allait pouvoir bien finir.. et ne pas le savoir jusqu'à la toute fin du roman, c'est juste jouissif! Fin que j'ai adorée, par ailleurs. Belle découverte en tout cas, qui m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de l'auteure.

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malecturotheque

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

Il y a presque dix ans, je découvrais Caresser le velours de Sarah Waters. Une copine m’avait prêté ce roman et je l’avais bien aimé. L’an dernier, j’ai décidé d’acheter ma propre édition (aux Editions 10/18, en occasion) et je l’ai relu au début de ce mois d’octobre. Je ne me souvenais pas que c’était aussi bien ! Caresser le velours se déroule durant l’époque victorienne et nous raconte l’histoire de Nancy, une jeune femme du Kent passionnée de music-hall. Un soir, elle découvre Kitty Butler dans un numéro de travestie. Nancy est subjuguée par la chanteuse et retourne la voir en spectacle de nombreuses fois, jusqu’au jour où elles font connaissance. Ce jour-là va changer sa vie puisque Nancy et Kitty vont devenir amies et partir ensemble pour Londres. Sauf que Nancy est amoureuse de Kitty. Londres, c’est le début d’une aventure mais aussi de pas mal de péripéties… Le roman est très bien écrit et, si le début m’a laissée un peu sceptique (Nancy parle de son travail d’écailleuse d’huîtres), j’ai très vite été plongée dans le récit. Déjà parce que la narration se fait à la première personne, l’héroïne nous racontant son histoire, sa vie. Je me suis sentie proche d’elle, alors qu’elle découvre l’amour, qu’elle hésite, etc. Je me retrouvais un peu en elle et j’avais l’impression que c’était une amie qui me narrait ses dernières aventures. Ensuite, cette histoire qui pourrait sembler banale de prime abord s’avère passionnante : Nancy, au fil des années, au fil des rencontres va s’émanciper, les protagonistes sont tantôt séduisant.e.s, tantôt cruel.le.s, parfois truculent.e.s… La variété des personnages est assez impressionnante mais sans tomber dans l’excessif. Enfin, avec ce roman, c’est l’occasion de découvrir l’Angleterre à la fin du XIXe siècle, qu’il s’agisse des salles de spectacle, du bord de mer, des quartiers chics ou populaires, etc. Les descriptions de Sarah Waters plantent bien le décor, on visualise très bien les lieux sans que cela devienne lourd – on est vraiment dans le récit, aux côtés de Nancy. Je pense que vous l’aurez compris dès mon introduction, je recommande vivement la lecture de Caresser le velours. C’est un roman qui nous transporte, on ne peut que s’attacher à l’héroïne, et la fin est d’une réalité formidable. C’est l’une de mes meilleures lectures de 2018.

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RedPanda

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

En fermant "Caresser le velours", je me suis demandé ce que j'en avais pensé. Je cherche toujours. Ce roman laisse une drôle de sensation sur la lectrice que je suis. Autant j'ai aimé l'écriture de Sarah Waters, ses merveilleuses descriptions tellement réalistes (oh les costumes, les habits, les tissus, les lieux, je les voyais devant moi, je les humais, je les palpais !), autant... je ne suis pas sûre d'avoir aimé l'histoire... ou du moins, sa fin ! Pourtant, je ne pouvais pas lâcher le livre. Je ne comprends pas encore comment analyser mes sensations vis-à-vis des misérables aventures de Nancy Astley, jeune fille innocente qui n'a connu que son village calme, une vie consensuelle, et qui découvre "le monde", dans toute sa splendeur, dans toutes ses compromissions, dans toute sa violence, et sa laideur. Un monde fait de secret, de tabous, de conventions à faire plier ou à adapter. J'ai beaucoup aimé les descriptions des travestissements, cette métamorphose qui s'opérait sous mes yeux, avec tout le délice de l'interdit transgressé. Les thèmes abordés sont clairement maitrisés par Sarah Waters et sont fascinants : le monde du music-hall, les débuts du socialisme, du syndicalisme et du féminisme, l'univers pervers et malsain des lesbiennes aristocrates opposé à celui des femmes du peuple. On les voit réellement évoluer, se matérialiser devant nous, son écriture est très "vivante". Mais je n'ai pas aimé cette descente aux enfers qui m'a parue presque trop cliché, sans réel questionnement de l'héroïne. Pour autant, je ne m'arrêterai pas là, je n'oublie pas qu'il s'agit d'un premier roman qui reste extrêmement prometteur du style et de l'univers de Sarah Waters!

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782264067883
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    592
  • Dimensions
    179 x 111 mm

L'auteur

Sarah Waters

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10,90 € Poche 592 pages