Caresser le velours : Le livre de Sarah Waters
Débauche de mélodies, de parfums et de costumes, Caresser le velours ressuscite les dernières années de l'Angleterre victorienne. C'est le récit, tout à la fois érotique et historique, des aventures de Nancy, une jeune provinciale vendeuse d'huîtres dans un petit port sur la côte du Kent, dont le sort bascule lorsqu'elle tombe amoureuse d'une chanteuse de music-hall aux allures de dandy. Quand cette dernière, la troublante Kitty Butler, décroche un rôle à Londres, Nancy la suit comme habilleuse et amante secrète. Bientôt la petite écaillère enfile aussi un pantalon et le duo de faux hommes devient célèbre sur les sènes du West End. Mais Kitty finit par trahir sa compagne qui, le coeur brisé, balade seule par les rues son existence androgyne, non sans poursuivre son éducation sentimentale. Elle hante alors le demi-monde de Soho et, de garçons de passe, devient fille entretenue.
De (auteur) : Sarah Waters
Traduit par : Erika Abrams
Expérience de lecture
Avis Babelio
Heleniah
• Il y a 9 ans
Nancy vit sur la côte du Kent, avec sa famille, à la fin de l’époque victorienne. Alors que sa vie est toute programmée (elle servira dans le restaurant d’huîtres de ses parents toute sa vie), elle rencontre Kitty, une chanteuse de music-hall habillée en homme. Elle tombe amoureuse de cette jeune femme, qui finit par la remarquer, jusqu’à lui proposer de venir à Londres avec elle pour devenir son habilleuse. Bientôt les sentiments des deux jeunes femmes se font plus forts et Nancy se travestit elle aussi en homme pour le spectacle. Une de nos intervenante en cours à la CCI nous avait parlé de cette auteur et nous l’avait conseillé, pour les lecteurs qui cherchent à commencer dans la littérature homosexuelle. Je m’attendais donc à une longue histoire d’amour, avec des regards échangés durant les 300 premières pages et peut-être un baiser à la fin. En réalité, j’ai plutôt été surprise par la modernité de l’écriture (l’auteur est moderne, certes, mais je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus lent, surtout avec près de 600 pages de romans). Le roman commence vite et l’histoire ne traîne pas en longueur. J’ai aussi été surprise car je m’attendais à une romance, et finalement il y en a plusieurs, l’héroïne rebondit bien sur ses pieds malgré ses déceptions sentimentales et revers de fortune. Et certaines scènes sont beaucoup plus explicites que ce à quoi je m’attendais, surtout dans la deuxième partie. Il y a aussi pas mal d’humour, enfin d’ironie ou de dérision et l’histoire prend place finalement dans un cadre plus grand, avec une bonne partie sur les combats des femmes pour leurs droits. Donc ce roman n’a pas été vraiment ce à quoi je m’attendais, il vise tout de même un public averti, mais on ne s’ennuie pas du tout et le style est vraiment agréable ! Un téléfilm a été fait, je ne sais pas du tout ce que cela donne, j’y jetterais peut-être un œil si je le trouve !
Des_potron_minet
• Il y a 10 ans
J'ai refermé ce roman avec un mélange de tristesse et de plaisir. De tristesse, car je me serai bien vu continuer encore quelques pages, vivre encore un peu plus au côté de Nancy et ses amies. De plaisir, car j'ai passé un excellent moment de lecture. Le style, le cadre, les personnages, le sujet traité, tout m'a passionné. Caresser le velours est un roman initiatique, on évolue avec Nancy, qui sort de sa petite ville de campagne pour suivre Kitty dans le Music-Hall londonien, on suit la découverte de sa sexualité, ses gloires et ses chutes. Tout au long du récit on apprend comment les gens vivaient leur homosexualité dans les années 1890, suivant leur milieu social. Les quelques scènes de sexes sont crues mais assez brèves et n’entachent en rien la lecture du roman. J'avoue que parfois Nancy m'a agacé, je l'ai trouvé tantôt naïve, tantôt égoïste, centrée sur son désir et pas assez à l'écoute de ses sentiments. Et lorsque je pense que ce roman est le premier de l'auteur, j'ai envie de dire Chapeau bas Madame WATERS !
Arakasi
• Il y a 10 ans
Nous sommes à la fin du XIXe siècle dans la petite ville de pêcheurs de Whitsable en Angleterre. Nancy a dix-huit ans et, pour la première fois de sa vie, elle est amoureuse. Pas de n’importe qui, malheureusement pour elle... C’est lors d’un spectacle au théâtre de music-hall d’une ville voisine qu’elle est tombée sous le charme d’une chanteuse de quelques années son aînée, l’ébouriffante Kitty Butler, habituée à jouer les jeunes hommes travestis sur scène. Chaque soir, elle vient admirer son idole, sous les regards étonnés des siens, incapables de deviner ce que dissimule cette admiration frénétique. Jusqu’au jour où la belle chanteuse la remarque enfin. Jusqu’au jour où, enchantée de cet enthousiasme juvénile, celle-ci lui demande de devenir son habilleuse et de la suivre à Londres où un agent vient de lui dégotter un nouveau contrat. Pour Nancy, c’est le début du Paradis, l’occasion de fuir enfin sa ville d’enfance misérable, mais surtout celle de vivre jour après jour aux côtés de Kitty, de l’aider dans son travail, de devenir son amie, sa confidente et peut-être davantage encore. Mais, si Kitty n’est pas insensible aux charmes innocents de sa jeune compagne, elle est en revanche terrorisée par le qu’en-dira-t’on et la tendresse naissante entre les deux jeunes femmes prend rapidement une tournure aigre. Alors vient le temps des leçons cruelles et des désillusions, mais aussi celui de la découverte du monde réel libre des fantasmes et des chimères de la scène, le temps enfin pour Nancy du passage à l’âge adulte, de la maturation qui la transformera en femme forte et indépendante – une femme qui aime les femmes, mais sans se laisser broyer ou dominer par elles pour autant. Si « Caresser le velours » est avant tout un roman d’apprentissage sentimental et sensuel, comme vous avez pu vous en douter à la lecture des lignes précédentes, il ne se résume pas seulement à cela. Heureusement d’ailleurs en ce qui me concerne, car les romances pur jus n’ont jamais été ma tasse de thé, même quand elles sont écrites avec autant d’élégance que celles de Sarah Waters. Malgré quelques aspects de son caractère assez agaçants, Nancy est une narratrice plutôt touchante et ses égarements sentimentaux – aussi irritants soient-ils par moment – sonnent juste, mais j’avoue avoir été davantage fascinée par les mondes qu’elle traverse que par son histoire elle-même. Sarah Waters a ce don de parvenir à recréer l’ambiance d’une époque de façon extrêmement immersive, accumulant les petits détails et les personnages vraisemblables qui permettent de donner de l’épaisseur et de la vie à un contexte sans jamais se laisser aller au didactisme. Lire « Caresser le velours », c’est donc aussi l’occasion de découvrir des aspects du siècle victorien généralement peu traités en fiction : le milieu de music-hall, celui de la prostitution homosexuel, du saphisme dans la haute-bourgeoisie, mais également celui du socialisme et du féminisme naissants. Quelques clichés narratifs et stylistiques pointent leur nez ça et là, mais rien qui n’ait vraiment gêné ma lecture, somme toute fort agréable et intéressante.
Rebus
• Il y a 10 ans
Fin XIXe. Nancy Astley est une jeune fille de presque 18 ans, qui vit avec sa famille dans le Kent à Whistable, le pays des huîtres. Elle partage sa vie entre sa famille, son travail d’écaillère, et son petit ami. Son grand plaisir est d’aller au music hall, voir les numéros des artistes. Un jour, un nouveau numéro est à l’affiche : celui de Kitty Butler, travestie en jeune dandy. C’est une révélation pour Nancy. Les deux jeunes filles finissent par se lier d’amitié, Nancy tombe amoureuse. Elle devient l’habilleuse de Kitty, et quand celle-ci a l’opportunité de partir à Londres pour sa carrière, Nancy la suit. Caresser le velours est clairement un roman d’apprentissage. Nancy est une jeune fille d’abord très innocente, mais volontaire. Dès le début, elle est à l’écoute de ses sentiments et de ses aspirations. Petit à petit, elle s’ouvre à la vie, et aux tentations de Londres. La découverte va crescendo, comme l’écriture. D’un style d’abord pudique pour les scènes sensuelles, l’auteur décrit de plus en plus précisément et de plus en plus crûment les plaisirs de Nancy, comme une affirmation de sa liberté à vivre pleinement sa sexualité et son homosexualité, que ce soit dans l’amour, dans la luxure, ou dans le profit. Etre une femme à la fin du 19e siècle, voila aussi à quoi s’attache le roman : la condition féminine des femmes riches, femmes pauvres, femmes seules, femmes mariées, l’émergence des syndicats et du socialisme, le contexte est foisonnant et intéressant. Une jolie lecture, j’ai cependant une préférence pour un autre roman de sarah Waters, Du bout des doigts, pour son petit penchant gothique.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264067883
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 592
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- Dimensions
- 179 x 111 mm
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10,90 € Poche 592 pages