À couper le souffle : Le livre de Alexis Laipsker

Ce roman s'inscrit dans les enquêtes du duo récurrent, Montalvert et Venturi. Cette fois c'est la fille de Venturi qui est a disparu et l'horloge tourne : dix-sept heures pour sauver celle dont il a accompagné les premiers pas. Le tueur s'en prend à des jeunes gens qu'il confine dans des lieux improbables, ne leur laissant que dix-sept heures à vivre. Ce criminel prend un malin plaisir à acter le début du compte à rebours et à dévoiler in extremis le lieu de séquestration, où les secours arrivent trop tard. Rien ne semble relier les victimes et les enquêteurs n'ont aucun indice pour débusquer le coupable. Deux enquêtes parallèles et linéaires s'organisent, au contraire de ce à quoi l'auteur a pu nous habituer. D'abord, celle officielle, à laquelle participe Menthe-a-l'eau. Puis celle, officieuse, que suit Venturi qui n'hésite pas à s'ingérer dans l'enquête formelle et à prendre des décisions parfois lourdes de conséquences. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à connaître, surtout pour un père. J'ai particulièrement apprécié la partie de poker avec Vampire. Le raisonnement de Venturi et la morale du gangster sur ce qui est finalement important pour un joueur de poker est intéressante. L'auteur nous livre ici une histoire plus classique. Peu de rebondissements viennent rythmer l'enquête. Une volonté certaine de l'auteur pour pouvoir mettre l'accent sur les aspects psychologiques de ses protagonistes. Et c'est en effet un Venturi humain que le lecteur découvre au fil des pages, dont la morale et l'intégrité sont mises à mal. J'avoue que l'absence de fausses pistes démontées avec style et la perte volontaire du lecteur dans un labyrinthe maîtrisé m'ont un peu manquées. J'ai beaucoup aimé le dévoilement du criminel, peu classique dans la littérature sombre. [masquer]Il est rare de croiser des femmes tueuses en série aux méthodes si violentes [/masquer]. C'est également un de ces romans dont il m'a été aisé de découvrir la motivation du tueur et son identité avant le dénouement. Ceci est probablement dû à une intrigue moins dense que dans les précédents romans de l'auteur. Enfin, petite mention positive pour les remerciements qui, comme à chaque fois, sont originaux et s'inspirent du style du roman. Hors de l'histoire, je déplore le petit anachronisme lorsque l'auteur évoque un lien hiérarchique précédent entre Venturi et Guardiano. J'ai eu beau reprendre le Mangeur d'Âmes je n'y ai pas trouvé de mention explicite à Venturi (le commissaire de ce roman n'a pas son nom de cité, soit). Pourtant dans d'Entre les morts, Venturi exprime clairement n'avoir jamais travaillé avec Guardiano lorsqu'ils se retrouve à enquêter ensemble. Ou que soit la vérité, il y a donc une petite incohérence qui m'a titillée. Petit bémol sur la retranscription de Venturi du deal de Vampire qui m'a fait rechercher ce qu'était une "combinaison" au poker et découvrir toute sa différence avec la combinaison mathématique #x1f605 Me voilà plus aguerrie sur ce jeu auquel je n'ai jamais eu l'occasion jouer ! Merci M. Laipsker ! Je peux sembler tatillonne et je l'assume. Il s'agit de bricoles qui n'entachent pas l'intrigue, juste qui sont venues perturber ma lecture.

Le récit est efficace et une fois plongé dedans, on y reste, pour connaître la suite et la fin ! Ca va vite, le temps est compté, les pages tournent... Cependant, j'aime que mes lectures m'apportent plus qu'un "passe-temps", découvrir un domaine, une technique, un métier, un pays,... Par exemple, le dernier Thilliez qui nous plonge dans l'univers psychiatrique est doublement passionnant, par l'intrigue et par les connaissances qu'il nous apporte sur ce domaine peu/mal connu. Ici, on est dans l'action pure, ça manque de profondeur et de contenu ; dommage, mais au moins j'aurais essayé cet auteur.

Whaou , alors retrouver Venturi et Menthe à l’eau , je m’en réjouissais. Ce livre est dingue , magistral et phénoménal. Je l’ai lu en apnée enfin lu , je dirais plutôt dévorée, j’ai tourné les pages avec avidité. J’ai angoissé pour Emma. J’ai souffert pour Venturi, sa fille a été enlevée et enterrée vivante, il a 17 heures pour la sauver, une course contre la montre commence. Encore une fois, l’auteur nous livre une enquête palpitante. Un coup de cœur total.

Encore une fois, Alexis Laipsker frappe fort et captive ses lecteurs, dès les premières pages de son nouveau roman. L'auteur manie l'art du page-turner à la perfection avec ses chapitres courts qui donnent un rythme effréné à la lecture. Dès le début, l'ambiance est posée : obscure, asphyxiante, angoissante... On saute directement dans les complexités les plus terrifiantes de la folie. Cette enquête, menée par son duo récurrent, est un tourbillon de rebondissements ! Accrochez-vous, car Alexis Laipsker se plaît à nous berner avec allégresse, nous entraînant dans une histoire avec un suspense diaboliquement bien mené. La psychologie des personnages est construite avec une complexité remarquable. Tous les composants d'un thriller psychologique sont réunis pour un pur moment d'adrénaline. Bref, un excellent moment de lecture. Vivement les prochaines aventures de ce duo iconique !