Châtiment : Le livre de Céline Denjean

Il y a ce que l’on sait, ce que l’on croit savoir, ce qui semble être et ce qui est réellement. L'autrice sait brouiller les pistes, elle connaît les méandres et les fêlures de l'âme humaine au point de nous surprendre jusqu'à la dernière page. Thriller éprouvant et machiavélique, Céline Denjean sait parfaitement nous tenir en haleine.

Marie-France, matriarche d’une famille catholique très respectée de la région est retrouvée sauvagement assassinée. Pour sa famille c’est la stupeur, mais c’est surtout leur équilibre en apparence solide mais en réalité très précaire qui vacille avec la disparition de Marie-France. Derrière une apparence respectueuse et pieuse se cachent les secrets les plus atroces. La major Louise Caumont et son équipe auront pour mission de creuser et trouver les affreux secrets que cache cette famille et qui leur permettront de résoudre le mystère de cet assassinat sanglant. Troisième opus de la série mettant en scène la major Louise Caumont, « Châtiment » est encore une fois une réussite ! Ayant adoré « Matrices » et « Précipice » j’avais hâte de découvrir ce troisième tome et j’ai été pleinement convaincue. Cela confirme pour moi que Céline Denjean est l’une de mes autrices de polars préférées. Son personnage récurrent Louise Caumont est attachante et perspicace, une enquêtrice comme on les aime ! De plus les intrigues sont à chaque fois bien ficelées et originales dans les thèmes abordés, il y a toujours un aspect sociétale dans les polars de l’autrice et c’est ce que j’apprécie particulièrement. En bref, un troisième tome à la hauteur des précédents !

Attention scènes dérangeantes dans ce livre qui commence très fort dès le premier chapitre. Il faut être accroché tant cela annonce le thème de ce polar. Concernant l’enquête, on est rapidement pris dedans, on suit notamment Louise Caumont dans sa recherche du meurtrier. On sent tout du long que l’on va avoir le droit à des secrets de famille mais sans savoir de quel ordre et sans savoir s’il y a un lien avec l’enquête. La vérité éclate enfin, et là, on ne n’y attend pas, l’autrice parvient à nous surprendre jusqu’aux pages ultimes du livre, le moindre petit filon est remonté, et l’on comprend tout. J’ai terminé le livre et j’ai finalement relu ce fameux premier chapitre, cherchant un petit détail que j’aurais pu loupé. Je n’ai bien sûr rien trouvé. Bravo Céline Denjean, ça a été une lecture mémorable!!

Vous le savez, je suis souvent difficile en enquêtes policières. Pourtant j’apprécie beaucoup les enquêtes de Louise Caumont, que je trouve moins difficiles à suivre que d’autres enquêtes policières (petit cerveau). J’ai beaucoup aimé l’ambiance construite autour de l’église catholique et les dérives de celle-ci, sans jamais tomber dans la dénonciation facile et les clichés. Le côté “copycat de tueur en série” ajoute une vraie touche de suspense en plus. La fin est inattendue et bien ficelée. J’ai bien aimé les retours dans le passé et aussi l’étude du point de vue du fils de Kléber et Marie-France. Néanmoins, “Précipices” reste mon polar préféré de cette série, sans doute un des meilleurs polars que j’ai jamais lus de ma vie. Celui-là m’a peut-être davantage perdue par moments, je le trouvais moins addictif. Cela reste un bon moment de lecture.