La mue : Le livre de Céline Denjean

Mon premier roman de Céline Denjean dont j'entends depuis un bon moment le plus grand bien. J'ai commencé par La Mur qui peut se lire indépendamment des autres. Ce livre est un thriller psychologique qui mêle deux récits en miroir : la détresse intérieure d’une femme séquestrée et la ténacité d’enquêteurs confrontés à des traumatismes enfouis. À travers la nature froide des Pyrénées, ce roman explore la fragilité de la maternité, le poids des secrets et la frontière incertaine entre la victime et le bourreau. Parfait pour ceux qui cherchent une intrigue intense, riche en suspense et en émotions sombres. J'ai enchaîné les chapitres avec envie, j'ai beaucoup aimé ! Je vais assurément lire d'autres livres de Mme Denjean.

Comme je me l'étais promis, je viens d'achever ce 4ème tome des enquêtes de Louise CAUMONT, major de la gendarmerie, après avoir lu très récemment les 3ème puis 2ème tomes. Mes petites critiques sont toujours les mêmes, style banal, dialogues peu naturels, mais comme pour les trois premiers de la série, j'ai bien aimé l'histoire et son déroulement, ainsi que les personnages auxquels je finis par m'attacher. Le thème du déni de grossesse et les explications de ce processus par le psy sont très intéressants. Le principal reproche que je me permettrais d'adresser à ce récit, c'est que l'autrice nous met trop rapidement sur la voie de la vérité.En effet dès le départ, je me suis dit que la coupable présumée de l'infanticide, Marion, était trop facilement désignée pour que ce soit elle, et donc que ce ne pouvait être que sa soeur jumelle. Ensuite, lorsque cette dernière vient passer une nuit chez elle après une soirée bien arrosée, accompagnée par un ami, j'en ai conclu que c'était là que l'enfant avait été conçu, et cette révélation s'est faite à mi-récit. Enfin, le fait que Marion, détenue par le tueur, ne comprenne pas ses véritables motivations conforte ce sentiment. Voilà pourquoi je n'attribue pas les 4 étoiles que je réserve aux "très bons" polars (bons à mon goût bien sûr !).

Après avoir lu "matrices" et "précipice" que j'ai adoré, j'ai donc poursuivi avec "la mue". Un cadavre est retrouvé dans une grotte, un jeune de 26 ans tué par une pierre. Louise Caumont et son équipe vont remonter à un cold case de 1997 d'un nouveau-né qui a échappé de peu à la mort. Quel lien existe t-il entre ce jeune homme et ce nouveau né ? J'ai trouvé l'intrigue originale, la psychologie des personnages très intéressante. Un suspens qui grandit au fur et à mesure des chapitres. J'ai également aimé l'introduction de la jeune Pyrène en binôme avec Louise, dont j'ai apprécié la perspicacité et le dynamisme. J'ai adoré par dessus tout l'épilogue que je n'avais pas vu venir. CELINE DENJEAN est parvenue une fois de plus à me scotcher et à m'enthousiasmer. Un polar addictif comme je les aime. Merci Céline.

Le major Louise Caumont enquête sur la mort d'un jeune homme, dont le corps a été retrouvé le crâne fracassé dans une grotte des Pyrénées. Cela rappelle une vieille affaire : un bébé avait été laissé pour mort au même endroit dans un mise en scène similaire près de 30 ans auparavant. En parallèle à l'enquête de Louise, Marion est enlevée et séquestrée par un jeune homme qui l'appelle Maman et qui installe une sorte de jeu de rôles dérangé : il attend d'elle une relation mère/enfant irréprochable et punit chacun des ses écarts avec une violence inouïe. C'est un plaisir de retrouver la plume de Céline Denjean dont j'ai aimé les romans précédents, riches en personnages torturés et aux détours sinueux. La Mue ne fait pas exception à la règle : j'ai été fascinée par l'évolution psychologique du « Fou », tel que Marion a surnommé son ravisseur et du plan machiavélique qu'il a monté pour arriver à ses fins. Au fil des pages, la tension grandit alors qu'on le sent basculer dans la folie sans retour possible en arrière, et que les conditions de détention de Marion deviennent de plus en plus précaires. Céline Denjean dresse un portrait psychologique très fin, très crédible, d'un psychopathe au bord de la folie, elle nous hypnotise avec les actes du Fou, gravissant à chaque fois un nouveau degré dans l'épouvante et l'irréparable. Son huis clos absolument terrifiant est excellent. Pour ce qui est de l'enquête en elle-même, je l'ai trouvée plus facile et plus directe que dans Châtiment par exemple dont le dénouement m'avait soufflée, dans le sens où j'avais pressenti le retournement final. Ceci dit, cela n'a pas gâché mon plaisir de lecture, je me suis régalée !