Factotum : Le livre de Charles Bukowski

Factotum [fakt#596;t#596;m] : homme à tout faire, exécutant des tâches subalternes et ingrates. Tel est le quotidien d’Henry Chinaski, double de Charles Bukowski, enchaînant les petits boulots harassants et mal payés. Son alcoolisme et ses penchants libidineux lui valent de se faire lourder à la moindre occasion. Il sillonne les États-Unis avec sa compagne Jan qu’il trompe dès que l’occasion se présente. Une vie d’errance dans des chambres d’hôtels miteux, bars enfumés – théâtres de bastons éthyliques – avec comme point d’orgue la visite des cellules de dégrisement en fin de journée. Chinaski a pourtant le rêve de l’écriture, rêve sans cesse repoussé par flemmardise. L’inertie dans laquelle il s’est enfermé, c’est Sisyphe poussant son rocher mais avec une constante gueule de bois. Chaque jour il remet une pièce dans la machine, reproduisant un cycle sans fin d’échecs. J’ai apprécié dans l’ensemble de découvrir Charles Bukowski, même si, il faut l’avouer, l’aspect redondant des actions tend à lasser un peu vers la fin de la lecture. Et concernant le style de l’écrivain, je savais à quoi m’attendre : une prose de graffitis de pissotières aux relents d’alcool et d’urine. Une forme de lucidité désespérée comme seuls les alcooliques sont capables d’en délivrer. Mais la muse alcool est capricieuse, ceux qui se reposent sur elle pour régir leur vie doivent en affronter les conséquences.