La leçon du mal : Le livre de Yûsuke Kishi

Hasumi, c’est le prof dont tout le monde rêve : beau, sympa, drôle, toujours prêt à aider. Un peu trop parfait ? Carrément. Parce que derrière le sourire ultra-bright se cache un tueur froid, méthodique, sans une once de remords. La Leçon du mal, c’est pas juste un thriller scolaire. C’est une claque. Une descente aux enfers dans un lycée japonais où le danger ne vient pas des élèves… mais du prof principal. Kishi maîtrise l’art de l’escalade dramatique : on commence avec une ambiance lycée, rumeurs et tensions ados, puis BOUM ! manipulation, meurtres, dissimulation. Et tout ça avec une plume ultra efficace, sans fioritures, qui nous pousse à tourner les pages comme une droguée au suspense. Le plus flippant ? Hasumi reste calme. Toujours. Même quand il découpe, tire, empoisonne. Un Dexter version éducation nationale. On veut le détester, mais on veut aussi savoir jusqu’où il ira... Très loin. Trop, peut-être. Parce que oui, faut le dire : c’est parfois trop gore, trop gratuit. Certaines scènes sont dignes d’un film d’horreur à minuit sur une chaîne obscure. Verdict ? haletant, trash, glaçant. Vous allez adorer… ou pas dormir. Une lecture qui dérange, mais qui marque. Et après ça, on ne verra plus jamais son prof d'anglais de la même manière.

J'ai passé un bon moment, ça se lit tout seul, c'est assez addictif et prenant. L'histoire est plutôt original et le personnage principal, Hasumi, est démoniaque à souhait. Mais voilà, ça ne décolle pas très haut non plus. Je n'ai pas été étonné de voir que le roman avait été adapté en manga, parce que j'ai vraiment eu l'impression d'en lire un. Le roman m'a vraiment rappelé ce genre de seinen psychologique typique, pas toujours bien dessiné, pas toujours très fin, qui vire rapidement au gore et à l'horreur, la poussant parfois à son maximum, en embrassant la caricature et le grotesque pour les plus mauvais. On est en plein dedans ici : au début, c'est plutôt subtil, on comprend vite que l'école est le terrain de jeu de Hasumi, ce prof psychopathe qui veut tout contrôler, et qui se débrouille pour que chacun agisse comme il le souhaite. Hélas, pour ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues et qui ont su démasquer le monstre derrière le visage d'ange, Hasumi ne se contente pas de manipulations psychologiques, non, ils les éliminent. Chaque fois qu'on se dit qu'il va s'arrêter là, qu'il ne va pas tous les tuer, quand même, ça finirait par se voir, eh bien si, Hasumi continue. Le rythme s'accélère particulièrement dans la deuxième partie, qui n'est ni plus ni moins qu'une chasse à l'homme dans laquelle Hasumi devient le chasseur, et sa trentaine d'élèves, ses proies. C'est quand même riche en rebondissements, on ne s'ennuie pas. Mais bon, ce n'est ni le livre de l'année, ni le champion de la subtilité.

Hasumi est prof d'anglais dans un lycée de Machida. Apprécié de ses collègues et de sa hiérarchie, il est très investi auprès de ses élèves, surtout avec ceux dont il est le prof principal. Son investissement auprès d'eux ne connaît pas de limites. Vraiment aucune. Manipulateur, il calcule chacun de ses actes, et ne laisse rien au hasard. Mais jusqu'où peut-il aller ? Hasumi est un personnage intrigant, il plane sur lui une aura assez spéciale qui m'a mise mal à l'aise. Des corbeaux semblent le surveiller ; un chien, habituellement amical avec les humains, lui aboie dessus tous les jours ; l'immense intérêt porté à ses élèves est suspect. On sent que quelque chose ne va pas chez lui, sans mettre un nom dessus. Puis vient son premier méfait. Le premier d'une longue liste, allant crescendo dans l'horreur. J'ai vraiment été prise au jeu de Hasumi, sans comprendre le but de son plan. Ce dernier se dévoile vraiment à la toute fin, et les derniers chapitres sont particulièrement intenses. En bref c'est un très bon thriller psychologique qui se laisse facilement lire, même si le début fut pour moi laborieux du fait des nombreux personnages (mais on se repère assez vite finalement). Et j'ai appris qu'il avait été adapté en manga !

Quelle découverte ! Ce roman, intense et troublant, m'a littéralement happée. Moi qui ne connaissais rien à la littérature japonaise, je suis restée fascinée par cette plume qui mêle psychologie, tension et profondeur culturelle. Et vous savez quoi ? Cette lecture m'a donné envie d'explorer davantage cet univers littéraire. Alors, me voilà lancée dans Kafka sur le rivage de Murakami, La tombe des lucioles de Nosaka, et Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa. Un voyage littéraire qui promet de belles émotions et réflexions.