Le printemps romain de Mrs Stone : Le livre de Tennessee Williams

Mrs Stone était une actrice américaine renommée et adulée pour sa beauté. Mais les années ont passé, et désormais elle vit à Rome, affligée par le temps qui passe. Une comtesse qu'elle connaît va lui présenter un jeune homme magnifique. De cette liaison elle n'ose espérer le grand amour mais souffre de ce miroir qui lui renvoie durement sa vieillesse en pleine figure. Le jeune Paolo est hautain, sûr de lui et de sa beauté, et en profite tout en essayant de lui soutirer de l'argent. Au fil des pages, on découvre la vie de Mrs Stone, son ancienne carrière, son besoin irrépressible d'être au sommet, son mariage de convenance avec Mr Stone et son déclin. Elle m'a beaucoup émue, même si elle a parfois un caractère très dur (surtout durant sa jeunesse). Avec l'âge, elle s'est laissée aller à une naïveté plutôt triste. C'est un court roman qui se lit facilement, avec une très belle écriture et une mélancolie persistante qui parcourt les pages jusqu'à la fin.

Années 50, un petit quartier italien dans la confusion de Rome, une américaine élégante, trop belle pour ce monde qui gravite autour d'elle, une échappée depuis les USA pour fuir sa vie, ses succès, son veuvage, sa beauté peut-être perdue, tous les ingrédients sont bien là pour vous accompagner dans cette courte lecture du célèbre Tennessee Williams. L'ambiance d'été, d'un air chaud, parfois avec la lourdeur d'une météo incertaine, peut-être le reflet des personnes qui reluquent sa vie. Un gigolo, peut-être amoureux, mais plutôt malfrat à la petite semaine avec les belles de passage, une maquerelle, fausse comtesse déchue, cherchant à renflouer ses caisses, ce panier de petits crabes semblent s'amuser sans y croire, et puis cette américaine est bien trop mystérieuse. L'écriture souple et typique d'une époque (révolue et surannée) est agréable pour ce roman court, mais les errances du personnage principal souligne son mal-être sans solution, sans morale, sans rebondissements, sans rien. Il me manque une pirouette pour apprécier pleinement ce livre.

Je ne connaissais pas spécialement Tennessee Williams. Quelques titres comme La Chatte sur un toit brûlant ainsi qu’Un Tramway nommé Désir sont connus évidement. Mais tout ça, c’est du théâtre. Je n’aime pas le théâtre, en livre. Et puis, il y a 2 romans dont Le Printemps romain de Mrs Stone. Je vais avoir du mal à donner un avis intéressant sur ce roman. Il est rapide à lire. Le style est fluide et naturel. L’histoire est subtilement développée. Je n’ai pas spécialement accroché au début un peu flou, puis le thème est devenu plus clair et j’ai pu apprécié la prose de Tennessee Williams. Sommes toute, l’histoire est facile, réduite à sa plus simple expression. le caractère discret ou secret des personnages nous laisse un peu à distance. On est spectateur passif de cette chronique sociale (qui n’a presque pas prit une ride). Pas d’effet de drame, pas de manipulation des lecteurs vers de fausse piste. Un peu journalistique. La suite sur le blog…

Ce roman est un coup de poing dans le ventre, qui vous malmène un temps avant de glacer vos sangs à la toute dernière ligne de la toute dernière page. Mrs Stone est une ancienne gloire du théâtre américain : orgueilleuse, compétitrice, imparfaitement amoureuse de son mari. Quand ce dernier meurt et que l'âge prend le pas sur sa beauté, Mrs Stone se jette à coeur perdu dans le vide douceâtre du printemps romain et les bras du jeune Paolo. Paolo est un marchetta magnifique : éphèbe jeune et galbé, pétri de vanité et coupable sans repentir de caprices et de vexations, il suscite l'amour chez de riches héritières capables de soutenir son train de vie fastueux. Sa beauté est un appât diablement efficace et il sait manoeuvrer les égo de femmes dont la stature se délite. Mais Mrs Stone est plus digne et plus consciente que ses autres victimes, Paolo ménage sa grandeur. Au point d'imaginer un temps, malgré ses vexations puériles et qui tuent à petit feu la star sur le déclin, que certains sentiments sont réels et confinent à l'amour. Le soir où l'attitude dédaigneuse atteint un point de non-retour, Mrs Stone fait la lumière sur sa vie et son oeuvre et formule enfin ce qu'elle pressentait. Bouleversant et glacant, il n'y a pas d'échappatoire.