Les Eclats : Le livre de Bret Easton Ellis

"Les Eclats" est un roman aussi fascinant que dérangeant. À la frontière entre autofiction et thriller, on y retrouve tout ce qui fait le charme de l'auteur (même si ce n'est pas vraiment charmant je vous l'accorde) : obsession pour la superficialité de la jeunesse dorée, l'ambiguïté morale, le vide existentiel de ses personnages perdus dans une société ultra-consumeriste, la dr*gue, le s*xe et forcément (ceux qui ont lu American Psycho et autres romans de cet auteur le savent)... l'extrême violence. Oui du Bret Easton Ellis ce n'est définitivement pas pour les gens qui ont peur du sang. J'ai vraiment aimé cette ambiance trouble, brouillée entre fiction et réalité. On y retrouve Bret (Ouioui l'auteur), dans un Los Angeles spectral, qui glisse lentement vers la folie et qui nous embarque dans une enquête obsessionnelle. Entre roman d’apprentissage et cauchemar éveillé, le regard adolescent de Bret, capte autant la noirceur que la beauté dans les silences, les zones floues, et ces corps jeunes déjà marqués par la violence et la dr*gue. Mais... c’est beaucoup trop long!! 900 pageeees!! À force de digressions, de détails répétés 10 fois, de boucles dans la narration, on perd parfois l’envie d'aller jusqu'au bout de ces 900 pages. Et pourtant, le charme opère mais aurait gagné en puissance dans un format plus court. Un livre prenant mais étouffant, qu’on referme un peu hébété. (Pour celles et ceux qui ont aimé ces livres précédents, on est sur la même vibe donc foncez)

Bret Easton Ellis nous donne au travers de son roman une mise en perspective du début des années 80 au travers d’une jeunesse bourgeoise, blasée en californie et troublée par des événements liés à un tueur en série appelé « Le trawler ». Fêtes, drogues, alcool. Amours homosexuels cachés du fait de l’époque, Bret, le double fictif de l’auteur devient parano en pensant que le nouvel élève Robert Mallory pourrait être en fait le tueur en série en question ..

Roman survitaminé que je n’ai pu lâcher, 600 pages qui vous happent dès le premier paragraphe. Le lecteur entre dans l’univers foisonnant de l’adolescence, avec ses doutes, ses débordements, ses groupes d’amis souvent cruels, entre amitié et trahison. Le récit fait revivre les années 80 en Californie, dans la jeunesse dorée, la musique, les excès, la drogue et porte un scénario angoissant.

Le livre qui a accompagné une semaine de vacances sur un bout d’Europe en Méditerranée, et qui aura bien amorti le temps du haut de ses 900 pages. Premier contact avec l’auteur « d’American Psycho » et « Moins que Zéro », j’ai d’abord trouvé déroutant la dimension de fausse autobiographie (« attends mais il lui est vraiment arrivé ça en 1981 et il n’en parle que maintenant ?! »), les passages trèèès sulfureux #x1f51e, les expressions à l’américaine traduites en français (« c’est OK » sic)… avant de me laisser absorber par l’intrigue et le style. #x1f48a Thriller avec en trame de fond la vie d’un campus privé américain, d’une jeunesse dorée shootée à toute sorte de stup et aux films hollywoodiens, vous allez essayer de recoller les morceaux du puzzle avec Bret comme narrateur principal et complètement paranoïaque, parfois stressé et terrifié ou complément étranger à sa propre vie sous l’effet du Valium ou du Qaalud. Savourez les dialogues entre les protagonistes qui mentent, répètent, déforment, promettent, se trompent, déçoivent, manipulent insidieusement, contribuant à la mise sous tension du lecteur jusqu’à remonter la piste du Trawler #x1f52a… Sans spoil ici ! Avez-vous déjà lu Bret Easton Ellis ? Et si d’aventure il s’agit des Éclats, curieux de connaître votre avis !